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Tant que les lions n'auront pas d'historiens, les histoires de chasse tourneront à la gloire du chasseur - Le mensonge se lève très tôt mais la vérité finit par le rattraper - Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage

lundi 7 mars 2011

L’encenseur de la censure

À Anicet et Yann

L’encenseur de la censure est une figure-type comme L’avare, Le misanthrope ou Le Tartuffe. C’est une figure moderne contrairement aux trois exemples, intemporels ; il a cependant des traits intemporels : l’obséquiosité, le ressentiment haineux, la méchanceté teigneuse.

Comme ses prédécesseurs, il s’incarne. Pensons, concernant la question ivoirenne, à tel blogueur rabachant la propagande golfique des « grands médias », accueilli jusque là avec la plus grande bienveillance sur Nouvelobs.com, qui il est vrai ne brille pas par son objectivité sur la « crise ivoirienne » : du bon usage de seconds couteaux qui porteront le chapeau quand ça tournera mal... Sauf à se faire débarquer par le censeur qui ne goûte pas forcément qu’on le poursuive de son obséquiosité en le gratifiant du titre flatteur... de censeur !


J’avoue avoir été estomaqué comme vous deux par le taux de mauvaise foi du louangeur de nos censeurs.

Une telle capacité de mensonge me laisse coi, et m’a laissé jusqu’à présent comme seule réponse l’ironie.

Où la superbe réponse de Djignab à l’encenseur chez l’autre ouattariste du Nobs : « toi tu es un menteur ! », marque un moment mémorable. Tout est dit dans cette formule lapidaire, ciselée à souhait : « toi tu es un menteur ! ». Menteur effronté en effet. Dernier coup, il aurait rompu les discussions avec moi. Faux : c’est moi qui l’ai envoyé paître, ayant dû lui répéter par trois fois d'aller se répandre ailleurs ! Depuis, du coup, loin d’avoir cessé tout rapport comme il le clame, il me poursuit de ses assiduités sur tous les blogs où je laisse des commentaires, sans parler du sien (où je ne commente pas !), où je (et vous deux pour une large part) suis devenu, de façon directe ou biaisée, sa principale thématique, sur un sujet, la Côte d’Ivoire, où il a avoué être mal renseigné (c’est le moins qu’on puisse dire).

Mais ça c’est un détail (un minuscule échantillon de la méthode). Il est des domaines autrement graves, comme l’accusation permanente de faire de l’incitation à la haine et celle de faire de la désinformation (je ne m’arrêterai qu’à ces deux accusations mensongères-là – sinon ce serait trop long : il n’y a que mensonge et délation calomnieuse dans la prose de l’encenseur).

Tout chez l’encenseur de la censure est louange de la délation, via l’abus sans vergogne du mensonge.

Comme le dit Anicet dans un commentaire : « je vous mets au défi de trouver dans mon blog une seule incitation à la haine ». Je reprends à mon compte ce défi. Où voit-on dans mes propos une incitation à la haine ?

Où mon souvenir me ramène à 2003-2004, où les journaux et radios de Côte d’Ivoire se faisaient traiter de haineux, accuser de lancer des appels à la haine - quand, les écoutant (en nov. 2004 par ex.), on n’entendait qu’appels à dons de sang pour les victimes de Licorne.

Qui ne se souvient que pour soulever la colère du peuple, il suffisait de publier un article de Libé, par ex. Évidemment, quand il était publié sur Le Temps ou Notre Voie, c’est eux qui se voyaient taxer de haineux, alors qu’ils ne faisaient que donner un échantillon de la mauvaise foi… Ils ont cessé de publier ces échantillons pour éviter les débordements qu’ils suscitaient.

Je n’ai vu aucun appel à la haine chez les défenseurs de la souveraineté ivoirienne !

Il est vrai que notre encenseur considère que toute exposition des faits est appel à la haine. Proposer une information différente, une alternative qui complète et corrige par les faits le matraquage des « grand médias » est intitulé par l’encenseur « propagande » - voire propagande à la Goebbels (sic !!! Car l’encenseur est aussi un grand collectionneur de points Godwin).

Quand les « grands médias » assènent à qui mieux mieux que Ouattara serait président « élu de la Cei et de la ‘communauté internationale’ » et Gbagbo « autoproclamé » (ou au mieux installé par un « conseil constitutionnel à sa botte ») ; si l’on rappelle le simple fait que la Cei n’a obtenu aucun résultat (selon son président Bakayoko), ou que ladite « CEI » avait comme « indépendance » essentielle le fait d’être composée à 80% de ouattaristes, on est dans la « propagande ». Quand on rappelle que la proclamation de Bakayoko s’est faite du QG de Ouattara à l’insu des autres membres de la Cei et hors délai, l’on fait une propagande digne de Goebbels. Quand on rappelle que cela s’est fait sous la… conduite des ambassadeurs de France et des USA, on incite à la haine contre l’Occident. Quand on fait remarquer que le mandat de Choï n’était pas de valider un tel résultat, on incite à la haine de l’Onu, de même que quand on rappelle que le mandat de l’Onu était de désarmer les rebelles, ce qu’elle n’a jamais fait. Ou comme quand on dit que Ban Ki-Moon s’est excusé d’avoir divulgué le mensonge (et convoqué le conseil de sécurité !) des hélicoptères imaginaire de Choï, on incite à la haine.

Quand on a remarqué que Sarkozy a été jusqu’à donner un ultimatum à son homologue ivoirien pour qu’il quitte son poste (sans compter les pressions que regrettent ses homologues des autres pays d’Afrique pour qu’ils se préparent à la guerre), il ne faut pas appeler ça ingérence, ce serait incitation à la haine contre la France !

Bref, pour plaire au censeur et à son encenseur, il faut avaliser le matraquage mensonger. Dire les faits devient sous son clavier : « désinformation » !

Incitation à la haine encore, que le passé oscillant de Ouattara. Qu’importe d’ailleurs si le fait qu’il ne fut pas toujours clairement ivoirien ne fait jamais partie de nos propos. Il est de notoriété publique que c’est son actuel allié Bédié qui a mis en place cette thématique (dans un premier temps pas niée par Ouattara, mais utilisée pour dénoncer comme xénophobe son ennemi d’alors, Bédié). Il est moins connu, mais historique, que Gbagbo s’est toujours opposé à Bédié sur ce point, que c’est lui qui a octroyé la nationalité ivoirienne à Ouattara en 2000. La chose est depuis indubitable et n’a pas a être mise en doute (il est Ivoirien, point) – contrairement à ce qu’il en est dans la République sarkozienne, l’octroi de la nationalité n’est pas réversible en Côte d’Ivoire, et il est plein et entier. Cela vaut naturellement pour Ouattara. Toujours dans les faits historiques, Gbagbo l’a ensuite rendu éligible par décret.

Quant à Blé Goudé, qui passe tous ses meetings à dénoncer l’usage des armes, il est lui aussi un de ceux qui incitent à la haine. Que dire alors de ceux qui rappellent qu’il ne fait qu’appeler à des manifestations non-violentes ? - vraiment non-violentes pour le coup.

Et c’est là que l’encenseur des censeurs passe à un autre reproche. Les « pro-Gabgbo » ne mentionneraient pas les exactions du « camp Gbagbo ». Oui, mais voilà, encore faudrait-il qu’elles soient avérées autrement que sans aucun fait pour les étayer, comme les charniers invisibles de l’Onu !

Autant de « preuves » (on en mesure la solidité !) que Gbagbo est un dictateur, ce qui permet de franchir encore un cap. Même s’il a été élu, comme les vérifications que refusaient Ouattara ou Ban Ki-Moon en ont déjà convaincu tout un pan de la « communauté internationale unanime », il n’est pas légitime pour autant puisqu’il est un « dictateur ».

Des preuves, des faits ? - qui manquent cruellement ! Qu’importe, on les fabriquera : la « communauté internationale » médiatique dont l’encenseur rabâche les « infos » tronquées comme un perroquet est prête à accepter comme argent comptant le plus grossier truquage pourvu que ça aille dans le sens de ses préjugés - comme le scénario des mortes vivantes d’Abobo. Même si c’est faux, ça aurait pu être vrai, de la part d’un tel dictateur !

Voilà où on en est du projet d’une guerre déjà réelle, avec ses aspects médiatiques, comme lorsque les journaux ivoiriens d’opposition (majoritaires) n’arrivent pas à se faire censurer (plus compliqué que dans l’hexagone) décident de se censurer eux-mêmes (pas trop longtemps quand même !) : il est difficile de faire passer pour un dictateur celui qui laisse étaler contre lui les pires insultes dans les rues d’Abidjan et sur le net.

Mais les encenseurs de la censure passeront outre et continueront de clamer des calomnies sans aucune preuve, servant docilement la politique des grands groupes et du FMI (mais chut : il est interdit de le dire : c’est de la propagande à la Goebbels !)…


Miles Davis, Ascenseur pour l'échafaud
/ contre la censure par les fachos

4 commentaires:

  1. Toujours un régal de te lire !! Décidémment, tu ne sembles pas avoir de mauvais jour toi !!!c'est à se demander comment tu fais et d'ou te vient une imagination si fertile !!
    1000 fois bravo et....t'arrêtes jamais d'écrire !!!

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  2. Merci Yann,
    ... "Imagination" tout au plus pour la mise en forme ; le matériau, comme tu le sais, ne correspondant qu'à des faits.

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  3. Les diplomates américains ne seraient-ils pas choisis pour leur humour?
    http://news.abidjan.net/h/393544.html

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  4. Clown triste... Ils vont finir par faire pitié, à force d'exiger en vain de ceux qu'ils veulent assommer de ne pas bouger pendant qu'ils tapent !

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