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Tant que les lions n'auront pas d'historiens, les histoires de chasse tourneront à la gloire du chasseur - Le mensonge se lève très tôt mais la vérité finit par le rattraper - Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage

jeudi 2 juin 2011

Philippe Rémond : Quand Paris et ses médias se soucient comme d'une guigne de l'assassinat d'un ressortissant français

Lu sur le blog d'Usbek :

"Côte d'Ivoire : l’assassinat de Philippe Rémond à Yamoussoukro"

"L’avantage avec les médias français est qu’ils sont tellement aux ordres qu’on n'a même pas besoin de leur en donner !"


"Le 31 mars 2011, à Yamoussoukro, un enseignant français, Philippe Rémond, professeur agrégé à l’Institut national polytechnique Houphouët-Boigny, était assassiné dans une chambre d’hôtel de la ville. Le fait fut rapporté, le lendemain mais sans le moindre détail sur la victime ni sur les étranges conditions de sa mort ; les médias français, qui en firent mention, parlèrent de « crime crapuleux », voire de « balle perdue », ce qui est tout de même un peu insolite dans une chambre d’hôtel, sauf au Far West à la grande époque.


L’affaire aurait sans doute mérité un peu plus d’attention car l’homme était très loin d’être un inconnu et cela s’est vite su. Président des ressortissants européens pour la Côte d’Ivoire et réputé proche de Laurent Gbagbo, il avait participé à la Radio Télévision Ivoirienne, à une émission intitulée « Raison d’Etat ». Il y avait mis en cause l’annulation des résultats de l’élection présidentielle promulgués par le Conseil constitutionnel national au profit de ceux de la Commission internationale qui donnaient comme vainqueur Alassane Ouattara. Dans le même mouvement, il avait aussi très vivement critiqué la politique de la France.

A la suite de cette émission, Philippe Rémond avait été l’objet de menaces de mort. Ce sont précisément ces menaces qui, après la prise de Yamoussoukro par les forces « républicaines » de Ouattara, l’avaient conduit, par précaution, à quitter son domicile pour se réfugier dans un hôtel. On comprend dès lors que l’explication par la « balle perdue » (mais pas pour tout le monde !) est un peu courte et cela d’autant que, comme l’ont souligné partout, à l’envi, les partisans d’ ADO, la « prise » de Yamoussoukro s’était opérée dans un calme total, ce qui y rendait très improbables les balles perdues.

Il est donc évident que l’idée d’un crime « crapuleux » est ridicule et que Philippe Rémond a été purement et simplement assassiné (même si l’on peut former diverses hypothèses sur ses assassins).

Un des points intéressants de ses déclarations à la RTI était moins ses critiques du rôle de la France dans la crise ivoirienne que son argumentation concernant la mise en cause du Conseil constitutionnel ivoirien qui avait proclamé élu Laurent Gbagbo. Philippe Rémond déclarait ainsi dans une interview ultérieure réalisée par K. Kouassi Maurice et Bamba Mafoumgbè :

« Je suis scandalisé que des pays comme la France et les USA, pour lesquels la Constitution est une loi sacro-sainte, qui n’accepteront pas qu’on touche une virgule de celle-ci, se permettent de se livrer à des déclarations et des actes qui foulent aux pieds la Constitution ivoirienne. Alors qu’à partir du moment où les résultats de l’élection présidentielle ont été proclamés dans les conditions requises par le Conseil constitutionnel, personne n’a le droit de contester cette décision irrévocable ».

L’argument majeur invoqué contre les décisions du Conseil constitutionnel ivoirien qui faisaient de Gbagbo le président élu était que ce Conseil était « à la solde » de ce même Gbagbo. Sans doute, mais, sans connaître, dans leur détail, les règles du mode de désignation du Conseil constitutionnel ivoirien, je suppose que, comme dans les cas de bien des instances africaines, on a strictement calqué sa formation et son fonctionnment sur ceux de l’institution française correspondante. Or, les neuf membres du Conseil constitutionnel français (auxquels s’ajoutent les anciens présidents de la République, membres de droit) sont désignés respectivement par le Président de la République, le Président du Sénat et le Président de l'Assemblée nationale, à raison d'un tiers chacun. On comprend aisément par là que, dans un tel conseil, la voix de l’opposition n’a guère de chances de se faire entendre, à Paris comme à Abidjan !

Mais ce que je juge le plus remarquable, mais non le plus étonnant, vu les circonstances et la couleur politique de l’assassinat, est le silence quasi absolu des médias français sur un drame qui date de moins d’un mois. Une recherche assez systématique que j’ai faite dans Google m’a montré que le fait et ses circonstances n’étaient mentionnés que dans les médias et les sites africains, le plus souvent de la mouvance de Gbagbo avant sa chute." [...]

Lire l’article en entier sur le blog d'Usbek...

5 commentaires:

  1. effacer mon commentaire après:
    votre blog est très intéressant, mais mes yeux ont du mal à lire, pouvez-vous sacrifier un peu d'esthétisme pour un peu de confort de lecture .
    Merci et bravo par ailleurs

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  2. Avant d'effacer : j'ai déjà modifié le fobnd, et clarifié le plus possible. Je ne sais plus trop comment faire, sauf à tout changer de fond en comble. Je vais tenter d’augmenter le contraste
    Merci à vous.

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  3. oui c'est "un peu" mieux ,mais c'est vrai que ça dépend du pc, chez moi c'est un peu dur, alors peut-être en augmentant un peu la police ça nous aidera.

    Sinon je le redis encore votre blog est remarquable. Je suis choquée du comportement de 98% des journalistes , c'est très inquiétant pour notre avenir, car s'ils acceptent aussi facilement de ne rien vérifier, il n'y a pas de contre-pouvoir démocratique ...
    Lou

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  4. J'ai augmenté la taille...
    Oui ce à quoi on assiste quant à la presse est très inquiétant. Dans certains domaines comme la politique africaine de la France, on est effectivement en manque total de contre-pouvoirs.

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