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Tant que les lions n'auront pas d'historiens, les histoires de chasse tourneront à la gloire du chasseur - Le mensonge se lève très tôt mais la vérité finit par le rattraper - Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage

samedi 12 mars 2011

Les Experts à Addis-Abeba : le verrou

Ou : retour à la case départ...


Il ne fallait sans doute pas s’attendre à mieux de la part d'une UA financée à 80% par l'UE, et dont tous les chefs d'Etat francophones ou presque doivent leur place à Paris via coups d'Etat ou élections truquées (c'est ce qu'on appelle être tenu par le roubignoles).

Quand on sait en outre que deux des membres du panel, Compaoré et Déby sont aussi belligérants (de moins en moins occultes) dans le conflit... Quand on sait les manœuvres par lesquelles a reculé plusieurs fois le délai de publication des résultats de l'enquête, suffisamment pour que ce que savent les Experts et les chefs d'Etat ne sorte pas (mais qu'a laissé filtré Zuma)...

Quand on sait cela, il ne fallait sans doute pas s'attendre à ce que le courage de l'UA aille jusqu'à désavouer l’esbroufe de Sarkozy/UE, Obama/Clinton, Ban Ki-Mon/Choï (à savoir la "communauté Internationale" entière).


Mais un verrou a été maintenu, qu'il sera difficile de faire sauter : la légalité constitutionnelle ivoirienne :

"Le Conseil de Paix et de sécurité de l’UA, (Union Africaine) a demandé jeudi au Conseil Constitutionnel ivoirien d’investir Alassane Ouattara".

Or le conseil constitutionnel a déjà donné son verdict : Gbagbo est le Président.

Où il apparait que l'UA et son CPS se sont réunis pour ne rien dire que ce qu'on sait déjà...


vendredi 11 mars 2011

La puissance de démultiplication médiatique du mensonge

Libé, dont on mesurera un jour la part de responsabilité quant aux morts Ivoiriens depuis 2000, et qui a besoin de s'en venger, Libé invite ce jour un des rares intellectuels du camp du Golf et en son temps principal théoricien de l'"ivoirité" (qu'il reprochera à Gbagbo qui s'y est opposé !), Libé invite Venance Konan à répandre son fiel sur la Côte d'Ivoire républicaine et souveraine.

Et que je te ressert les vielles calomnies depuis longtemps réfutées sur charnier de Yopougon, escadrons de la mort et autres (réfutées mais qui le sait ? - "Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose"), et que j'attribue dans les termes les plus violents les crimes du camp du Golf à Gbagbo, accusé de tuer en silence ! (Très bruyant en tout cas le silence de la calomnie répercutée dans le monde entier !)

Idiot utile du massacre qui se prépare en préparant l’opinion par ce genre de mensonges matraqués unanimement (au point qu'on censure les rares blogs qui tentent de dire autre chose). Alors la "communauté internationale", grande pourvoyeuse de sang et de morts par milliers, dans un vrai silence cette fois, au nom des Droits de l'Homme ! commencera son oeuvre macabre...

Et pendant ce temps à l'UA... Cf. la forte analyse du PIAN !



France-Côte d’Ivoire : Les représailles de l’empire

Par Gary K. Busch / Marco Gentilly
Lu sur Bellacio :

"Une fracture est née en Côte d’Ivoire, dont Gbagbo n’est pas l’auteur, mais dont les origines remontent à la présidence de Bédié, avec l’Ivoirité [et ses théoriciens comme V. Konan auquel Libé ouvre largement ses colonnes contre son peuple]. Le conflit nord-sud s’est nourri de cette division, alimenté par la France pour continuer à assurer sa mainmise coloniale sur les richesses de ce pays. Dès lors, analyse Gary K. Busch, tout le processus électoral a été une succession de putschs contre le régime de Gbagbo.

La dispute qui fait suite aux élections présidentielles en Côte d’Ivoire est dans l’impasse. La commission électorale, liée et financée par la France, a déclaré Alassane Ouattara vainqueur [en fait, ce n'est même pas la Cei, qui n'a abouti à aucun résultat, mais son président qui, hors délai, a donné des chiffres arbitraire], cependant que la Cour constitutionnelle en a fait de même pour le président sortant Laurent Gbagbo. La ‘communauté internationale’ des pays occidentaux, les ONG, les colombes des Nations Unies, ainsi qu’une palette de lâches de la Françafrique et autres opportunistes soutiennent Ouattara, malgré les fraudes massives avérées lors du scrutin dans le nord du pays aux mains des rebelles.

Ce résultat électoral ne devrait étonner personne. Il n’y a pas eu de désarmement réel des seigneurs de guerre de pacotille, rebelles du nord, et pas d’unification du pays en anticipation des élections. Une ligne de séparation de ‘sécurité’ entre le nord et le sud a été maintenue par les troupes françaises d’occupation, prétendument des troupes des Nations Unies. Même les soi-disant faiseurs de paix comme Blaise Campaore du Burkina Faso prétendent être neutres. Campaore, un criminel de guerre non inculpé, un profiteur de guerre, avec à son bilan la subversion, du trafic d’armes au Liberia, en Sierra Leone et la Côte d’Ivoire, a réussi à se présenter comme étant neutre.

Lorsque des armes étaient envoyées en Afrique de l’Ouest par Chirac et Kadhafi, elles parvenaient à destination après être passées dans les mains de Campaore et de Tandja, qui ont tous deux profité de ces livraisons. Ouattara, connu comme étant ‘le père de la rébellion’ en Côte d’Ivoire, a été soutenu en opérant en sécurité depuis le Burkina Faso, lorsqu’il n’était pas occupé à cultiver ses relations personnelles avec la première épouse du président Sarkozy à Paris. Il n’y avait pas de mystère en ce qui concerne les efforts conjoints de Ouattara-Campaore. Il existe plusieurs heures d’enregistrement des réunions convoquées par Campaore au Burkina Faso, qui ont appelé la population du nord à soutenir de Ouattara. En témoigne la manière dont il a activement comploté avec deux officiers français, envoyés par Paris, pour une tentative de coup d’Etat contre le gouvernement Gbagbo.

Les tricheries et les fraudes électorales ont été la norme dans le nord depuis plus de sept ans. Même lorsque l’Union africaine a nommé Banny comme Premier ministre par intérim et Thabo Mbeki comme médiateur, les fraudes ont persisté. Le président Mbeki s’est rendu en Côte d’Ivoire et a invité les factions belligérantes à rencontrer le président Gbagbo à Pretoria, où deux séries d’accords ont eu lieu. Ces accords de Pretoria ont permis une résolution qui englobe la majeure partie des questions litigieuses pour les deux parties, parce que le président Gbagbo a fait les concessions nécessaires à cette fin. Le point le plus important de la résolution de Pretoria était le désarmement des rebelles.

Ceci était en effet une précondition pour cessez-le-feu originel singé à Linas Marcoussis. L’article 3 (g) stipule : «Dans le but de restaurer la sécurité des personnes et de la propriétés dans tout le territoire national, le gouvernement de réconciliation nationale organisera le regroupement et le désarmement subséquent de toutes les forces. Il s’assurera qu’il ne restera pas de mercenaires à l’intérieur de ses frontières.»

Telle était la teneur des accords de Linas–Marcoussis et de Pretoria. Néanmoins, aucun désarmement n’a eu lieu. Les rebelles ont accepté les plans, calendriers et procédures du désarmement mais n’ont respecté aucun des délais. Ils ont refusé la médiation du président Mbeki, en raison de son insistance sur le désarmement des rebelles. A ce jour, il n’y a eu aucun désarmement en dépit des appels répétés du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

La résolution 1633 des Nations Unies, qui a repoussé le délai pour une élection présidentielle d’une année, au-delà du 3 octobre 2005 (comme prévu par la Constitution), arguant que des élections libres et justes ne pourraient avoir lieu dans les conditions actuelles, a créé le poste de Premier ministre avec des pouvoir étendus. La résolution exigeait que ‘toutes les parties signataires des accords de Linas Marcoussis, Accra III, et de Pretoria ainsi que toutes parties ivoiriennes concernées, la mette en œuvre immédiatement’. Ces responsabilités ont été clairement stipulées plus loin dans la résolution, ainsi qu’il suit :

‘14. Exige que les Forces Nouvelles se conforment avec diligence aux programmes de désarmement afin de faciliter la restauration de l’autorité de l’Etat dans tout le territoire national, la réunification du pays et l’organisation d’élection aussitôt que possible ; 15. Affirme que le processus d’identification doit commencer sans délai.’

Depuis lors, il n’y a pas eu de réel progrès en matière de désarmement. Ceci est à la base de la crise ivoirienne.

Un programme avait été mis en place afin ‘d’identifier’ les citoyens ivoiriens et d’établir une liste électorale actualisée. La question identitaire est au cœur de la rébellion. Sans solution, il ne peut y avoir d’élections ni de sérieux espoirs pour que la paix s’établisse entre les deux camps armés.

Depuis 1993, [...] Konan Bédié a promu le concept [d'"ivoirité" à l'appui des théories des V. Konan que Libé invite aujourd'hui à indexer son peuple pour le malheur qui se trame]. Ça c’était l’œuvre de Bédié et non de Gbagbo !

[Après Marcoussis, on commence à identifier les populations après désarmement.] Sans désarmement, la sécurité des officiers d’état civil nommés ne pouvait être garantie lorsqu’ils se rendaient dans les régions du nord aux mains des rebelles, afin d’examiner les documents des électeurs potentiels et des citoyens. Banny (1er ministre Marcoussis] a déclaré que des conseils villageois pourraient se réunir et procéder aux identifications. Compte tenu du fait que ces conseils étaient dominés et contrôlés par les bandes de rebelles locaux, il s’en suivit que toute personne déclarée ivoirienne par les rebelles le devenait sur le champ. Les fraudes sont devenues la norme.

En fait, ce genre de fraude a été largement rapporté. L’Assemblée Nationale a déclaré que la police avait des preuves selon lesquelles le RDR (le parti de Ouattara) vendait des documents d’enregistrements. Le président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, a alors présenté un document d’enregistrement d’un homme qui affirmait être Ivoirien et qui a fait usage, pour s’enregistrer, de documents existants, appartenant à un autre du nom de Sanago Aboubakar. Le véritable Sanago Aboubakar, un délégué FPI d’Abobo, a été très surpris de découvrir le visage de quelqu’un d’autre sur ses papiers d’identité. La police a rapporté que ces documents d’identité falsifiés étaient vendus pour la somme de 15 000 F CFA par les conseillers villageois du RDR dans le nord.

Tout le processus est discrédité en raison de l’impossibilité de ceux nommés et formés de participer à ces ‘conseils de village‘ pour procéder à l’identification. Tout registre électoral établi selon ce processus est sérieusement sujet à caution et n’est guère valide.

Le nœud du problème réside dans le fait que plus de la moitié des forces rebelles regroupées sous le nom de ‘Forces Nouvelles’ ne sont pas des Ivoiriens et ne l’ont jamais été. Ils ont été enrôlés par les Français comme mercenaires et bandits à gages et recrutés au Burkina Faso, au Liberia, au Mali, en Sierra Leone avec d’autres bandes de malfrats assortis engagés dans les guerres civiles de l’Afrique de l’Ouest. Ils ont été transportés en Côte d’Ivoire et armés par les Français, avec le soutien et la participation de Blaise Campaore du Burkina Faso, Touré du Mali et Tandja du Niger.

Il y avait un traité de paix en place en Côte d’Ivoire depuis 2003. Dans l’intervalle, la ‘’communauté internationale’’ est intervenue dans le processus politique de la Côte d’Ivoire. Elle a extorquée des concessions à Gbagbo et au gouvernement FPI et a passé des accords formels avec les bandes rebelles. A ce jour, les engagements pris par les bandes rebelles sont restés lettres mortes. La communauté internationale a usé de beaucoup de ressources pour mettre Gbagbo sous pression, mais a refusé de traiter de façon un tant soit peu sérieuse la question des rebelles.

Ces rebelles n’ont pas introduit la bonne gouvernance dans leurs fiefs. Ils ont détruit les infrastructures. Ils vivent au détriment de la population résistante, ont volé ses maisons, ses voitures, ses enfants, ses boulots, ses opportunités. Tout ceci se passe au mépris de la loi, des traditions coutumières, et des normes supposées des Nations Unies. Les rebelles ne paient ni impôts ni loyers, pas plus que des taxes d’importation. Toutefois, ni les Nations Unies ni la communauté internationale n’ont fait quoi que ce soit pour les en empêcher ou assister les citoyens du nord déchus, démunis, spoliés qui n’ont le choix que de courber l’échine.

Les rebelles volent le cacao, le coton, la laine et se constituent de petites fortunes qu’ils vont mettre sur des comptes en banque à Ouagadougou. En toute justice, il faut reconnaître que la communauté internationale n’aime pas beaucoup les rebelles, mais elle a été entraînée pas la France qui a de grands intérêts en jeu dans le pays.

Cinquante ans après l’indépendance, la France contrôle toujours la plus grande part des infrastructures et détient les réserves de devises étrangères, constituant ainsi une zone ‘franc’ comprenant quatorze nations. La compagnie d’aviation, le téléphone, l’électricité et la compagnie des eaux ainsi que certaines grandes banques sont contrôlées par la France. Les ‘’accords de coopération’’ signés après l’indépendance par feu le président Félix Houphouët-Boigny et le Premier ministre français d’alors, Michel Debré, sont techniquement toujours valides. La France garde une mainmise sur le commerce ivoirien et la monnaie qui inhibent les initiatives nationales en faveur de l’indépendance.

Les privilèges de la France sont confirmés dans un rapport d’une commission des Nations Unies : ‘Les témoignages que nous avons rassemblés nous ont permis de voir que la loi de 1998 qui concerne la propriété rurale découle de la position dominante de la France et des intérêts français en Côte d’Ivoire. Selon ces sources, les Français possèdent 45% des terres et, curieusement, les bâtiments de la Présidence et de l’Assemblée nationale ivoirienne sont l’objet de baux à loyer avec la France. Il est dit que les intérêts français contrôlent le secteur de l’eau et de l’électricité.’ Le rapport ne fait qu’effleurer la question de la domination des intérêts français en Côte d’Ivoire mais ils ne sont pas difficiles à identifier.

Ci-après, les principaux acteurs du monde des affaires français en Côte d’Ivoire :

Bollore, la compagnie de transport maritime française dominante et principal opérateur des transports maritimes en Côte d’Ivoire avec Saga, SDV (Switched Digital Video), Delmas, contrôle le port d’Abidjan, le principal port de transit de l’Afrique de l’Ouest. Bollore contrôle aussi le chemin de fer ivoirien burkinabé, Sitarail. Bien qu’elle se soit récemment retirée du cacao, elle garde une position dominante dans le tabac et le caoutchouc.

Bouygues (chef de file dans la construction et les travaux publics), domine les projets de construction ivoiriens des autoroutes et des barrages, financés par des fonds publics et construit par le gouvernement. Depuis l’indépendance de la Côte d’Ivoire elle a été la principale compagnie dans le domaine de la construction et des travaux publics (on trouve également Colas, au troisième rang des constructeurs de route en France). Bouygues, grâce à la privatisation, a obtenu des concessions additionnelles comme le contrôle de la distribution des eaux (Société des eaux de Côte d’Ivoire), de la production et de la distribution de l’électricité au travers de la Compagnie ivoirienne d’électricité et de la Compagnie ivoirienne de production d’électricité. Elle a aussi été impliquée dans l’exploitation récente du pétrole ivoirien.

Total, la plus grande compagnie pétrolière française, détient un quart des actions de la Société ivoirienne de raffinage pétrolier (numéro un en Côte d’Ivoire), possède 160 stations à essence et contrôle le ravitaillement en bitume.

France Telecom (au septième rang des compagnies en France et chef de file dans le secteur des Télécom) est le principal actionnaire de Télécom de la Côte d’Ivoire et de la Société ivoirienne des Mobiles (elle détient 85% des capitaux) depuis l’octroi des concessions dans ce secteur, dans le contexte de la privatisation des entreprises publics.

Dans le secteur bancaire et des assurances, on trouve la Société Générale (6ème banque française, la Société Générale a 55 succursales en Côte d’Ivoire) ainsi que le Crédit lyonnais et BNP-Paribas. Axa, 2ème compagnie la plus importante de France et leader du secteur des assurances, a été présente en Côte d’Ivoire depuis la période coloniale.

Des compagnies établies depuis le plus longtemps en Côte d’Ivoire, il y a le Groupe de Compagnies françaises de l’Afrique de l’Ouest de Côte d’Ivoire (CFAO-CI). Il opère dans de nombreux secteurs (automobiles, pharmaceutiques, nouvelles technologies, etc.). Pendant longtemps le CFAO a exercé un monopole sur les exportations et le commerce de détail et ses profits (pas une seule année avec des pertes depuis sa création en 1887) a conduit récemment le groupe Pinault-Printemps-La Redoute à s’en rendre acquéreur.

Il y a aussi le patron des chefs d’entreprises, le baron Ernest Antoine Seilleres, au travers de Technip (dans le domaine pétrolier) et Bivac (qui a récemment installé un nouveau scanner dans le port d’Abidjan).

La présence du capital français montre à quel point la Côte d’Ivoire est profitable. Et bien que l’investissement français direct se monte seulement à quelque 3,5 milliards d’euros - les anciennes entreprises étatiques ayant été acquises à vil prix- le profit annuel est astronomique. Malgré la fuite de certains ressortissants français au cours de la guerre récente avec les rebelles, les Français sont revenus et les affaires ont repris de plus belle.

Une des principales influences sur le secteur économique et politique, dans les Etats africains qui avaient été des colonies françaises, s’exerce du fait de la monnaie commune : la Communauté Financière de l’Afrique, le Franc ‘CFA’. Il y a présentement deux différents francs CFA en circulation. L’un est celui de l’Union monétaire et économique de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) qui comprend 8 pays de l’Afrique de l’Ouest (Le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée Bissau, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo). L’autre est la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) qui comprend 6 pays d’Afrique centrale (Cameroun, République centrafricaine, Tchad, Congo, Guinée équatoriale et Gabon). Cette division correspond à l’Afrique occidentale française de l’époque coloniale, à l’exception de la Guinée Bissau qui est une ancienne colonie portugaise et la Guinée équatoriale qui était aux mains des Espagnols.

Chacun de ces deux groupes produit ses propres Francs CFA. Le franc CFA de l’UEMOA est émis par la banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et le franc CFA de la CEMAC est émis par la Banque centrale de l’Afrique centrale (BEAC). Au départ, ces monnaies avaient une parité fixe avec le Franc français, mais après que la France a rejoint la zone Euro de la Communauté européenne et que le taux ait été fixé à 6,65957 Franc pour un euro, le taux du franc CFA a été fixé à 665,957 pour un euro, maintenant ainsi la proportion de 100 pour 1. Il est important de noter que c’est la responsabilité du Trésor français de garantir la convertibilité des Francs CFA.

La gouvernance d’une telle agrégation de pays est sans complication, parce que, de fait, c’est le Trésor français qui opère, sans en référer aux autorités fiscales centrales d’aucun des pays de UMEAO ou de la CEMAC. L’accord contient des dispositions qui établit ces banques et le CFA ainsi que la banque centrale dans chacun de ces pays qui sont obligés de garder au moins 65% de leur réserve monétaire dans des ‘’comptes opérationnelles’’ détenu par le Trésor français, ainsi que 20% pour couvrir les passifs financiers.

Les banques centrales CFA maintiennent aussi un strict contrôle sur les crédits alloués à chaque Etat membre, qui se montent à 20% des revenus publics de ce pays au cours de l’année précédente. Bien que la BEAC et la BCEAO puissent avoir un découvert, celui-ci est conditionnel et dépend du consentement du Trésor français. La décision finale appartient au Trésor français qui investit les réserves monétaires des pays africains, en son nom propre, à la Bourse de Paris.

La création et la maintenance de la domination française sur l’Afrique francophone sont le résultat d’une longue colonisation française et de la dépendance apprise par les pays africains. Il n’a été alloué qu’un pouvoir limité à la plupart des banques centrales de l’Afrique francophone. Ce sont des économies dont la vulnérabilité, dans une globalisation économique accrue, augmente chaque jour. Il ne peut y avoir de politique commerciale sans une politique monétaire, pas plus qu’il ne peut y avoir d’investissements sans référence à des réserves.

Les politiciens africains et les partis élus pour promouvoir la croissance, la réforme, les changements des politiques commerciales et fiscales ont tôt fait d’être rendu inopérants, sauf s’ils obtiennent le consentement du Trésor français qui rationnent leurs finances.

Au cœur de tout cela, il y a un accord signé entre la France et ses anciennes colonies africaines nouvellement libérées qui emprisonnent ces dernières dans l’étreinte économique et militaire de la France. Ce Pacte colonial a non seulement créé l’institution du franc CFA, mais également un mécanisme légal par lequel la France obtient une place privilégiée dans la vie politique et économique de ses colonies.

Les accords du Pacte Colonial ont entériné une préférence marquée pour la France dans tout processus politique, commercial et militaire (défense) des pays africains. En matière de défense, l’accord prévoit deux types de contrat. Le premier de ces accords est un contrat ouvert pour la coopération technique militaire (CTM) qui n’est pas légalement contraignant et qui peut être suspendu selon les circonstances. Ils incluent la formation et l’entraînement des soldats et des forces de sécurité africaines. Les deuxièmes, secrets et contraignants, sont des accords de défense supervisés et appliqués par le ministère de la Défense français et ont servi de base légale à l’intervention française. Ces accords permettent à la France de maintenir des troupes de réserve en Afrique. En d’autres termes, ils permettent la présence permanente d’unités militaires françaises en rotation dans des bases et des installations militaires en Afrique, entièrement en mains françaises.

En résumé, le Pacte Colonial a maintenu le contrôle de la France sur les économies des Etats africains. Il lui a permis de prendre possession de leurs réserves de devises étrangères, de contrôler leurs matières premières stratégiques, de stationner des troupes ainsi que le droit de libre passage. Ce pacte exigeait en outre que tout l’équipement militaire soit acquis en France, laquelle a aussi pris en charge la formation de la police et de l’armée. Elle a encore exigé que le commerce français puisse maintenir un monopole sur les entreprises dans des secteurs cruciaux (l’eau, l’électricité, les ports, le transport, l’énergie, etc.). Il est difficile d’imaginer quels sont les changements entre l’époque coloniale et le présent, qui soient plus que cosmétiques.

La guerre civile, qui a éclaté entre le nord et le sud de la Côte d’Ivoire, est largement le résultat des efforts du gouvernement Gbagbo pour réaliser une véritable indépendance, pour se défaire de la domination coloniale française qui contrôle presque tous les aspects de la vie nationale. Il avait le soutien du peuple ivoirien. Néanmoins, à l’heure actuelle, après tous ces combats et cette souffrance par les deux parties, la présente politique de Gbagbo semble s’éloigner de la confrontation pour revenir au statu quo ante, c’est-à-dire au néocolonialisme français. Mais ceci n’a pas fonctionné, générant une grande amertume et beaucoup de rancœur chez la population qui voit le joug se remettre en place. Malgré l’apathie et le découragement, après des années de combats et de sacrifices, elle comprend, au nord comme au sud, qu’elle n’a rien à perdre en faisant table rase des Français noirs et en installant d’authentiques patriotes ivoiriens à leur place.

Malheureusement ce n’était pas une option lors du scrutin. La difficulté qu’il y a à essayer de résoudre le problème par la négociation réside dans un gouvernement en guerre avec lui-même. Suite aux accords de Linas Marcoussis et aux accords subséquents de 2002, qui ont culminé dans les accords de Ouagadougou, le Cabinet a été composé de représentants de partis légitimes du passé (FPI, PDCI, RDR, PIT) et une bande de seigneurs de la guerre promus, appartenant aux mouvements rebelles. Chacun avait son ou ses propres ministères à sa disposition. Des remaniements ministériels n’ont guère amené de changements, hormis celui des personnalités. Il n’y a pas de cabinet et il ne règne une anarchie compétitive. Ces membres imposés du Cabinet avaient des salaires substantiels, tous frais payés et circulaient dans des limousines avec chauffeur, cependant qu’ils complotaient la chute de leurs collègues de Cabinet et la paupérisation de leurs concitoyens.

L’Assemblée nationale n’a pas été élue depuis l’an 2000 et de nombreux députés sont morts, mourants ou ne se sont pas rendus dans leur circonscription depuis des années. Ils ne représentent aucun espoir pour la population.

Il reste le vol et le désordre dans le nord et les choses ne sont pas mieux dans le sud. Dans les années qui ont suivi la rébellion, les courtiers du pouvoir se sont accommodés avec les compagnies qui prospèrent grâce aux riches récoltes de café et de cacao. Plus grave encore, ils accaparent une bonne part du marché pétrolier et gazier en pleine expansion. Une nouvelle raffinerie est en construction. De nouveaux oléoducs sont connectés. Les rebelles du nord qui n’ont aucune chance d’obtenir une part du gâteau puisent dans les deniers publics en toute bonne conscience, considérant ce que les politiciens du Sud se mettent dans la poche.

A l’instar des rebelles du nord, peu susceptibles de renoncer à leurs entreprises pirates au profit de la paix et de l’unité nationale qui les verraient redevenir cordonnier ou chauffeur de camions, les gros pleins de soupe du sud ne vont pas renoncer au profit rapide de la communauté des affaires et mettre leur argent pour des routes, des écoles, l’électricité et des hôpitaux. Raison pour laquelle ces élections ont été un simulacre sans conclusion claire.

Les Français, encouragés par leur succès lors de leur intervention en Guinée où ils ont réussi à promouvoir leur candidat, Alpha Condé, jusqu’à la présidence, étaient certains que leur manipulation des listes électorales et la protection qu’ils offraient aux dirigeants des rebelles du nord leur donneraient un avantage imparable lors des élections. Toutefois, les fraudes électorales flagrantes dans plusieurs circonscription du nord (où il y a eu plus d’électeurs que de personnes sur les listes électorales) et où les rebelles ont encerclé les bureaux de vote, s’assurant que les électeurs votaient ‘correctement’, étaient tellement criantes qu’il n’a pas été possible de procéder au dépouillement des bulletins dans les délais.

La Cour constitutionnelle a examiné la situation et la procédure d’élection et a déclaré que le président Gbagbo était réélu. Ceci en opposition avec la commission électorale de Ouattara qui a déclaré ce dernier élu. Et maintenant, il y a deux présidents putatifs. L’armée est restée loyale à Gbagbo malgré les offres alléchantes faites aux officiers supérieurs par l’armée française et des diplomates.

Les Français ont réussi à convaincre la ‘communauté internationale’ (un euphémisme pour désigner ceux qui ne veulent pas vraiment s’impliquer au-delà de propos tièdes) que les élections ont été libres et justes. Ceci est bien entendu grotesque. Dans un pays divisé en deux camps, occupé par un groupe de militaires étrangers de ‘soldats pour le maintien de la paix’ à la solde de l’ancienne puissance coloniale, en même temps qu’armés jusqu’aux dents, de quelles élections ‘libres et justes’ est-il question ? Les Français ont usé de leur influence sur les pays francophones voisins afin qu’ils reprennent à leur compte les conclusions de la France. Et encore plus bizarre : Comment se fait-il que des criminels de guerre avérés mais non inculpés du Burkina Faso, Niger et Mali, qui ont accordé leur soutien ouvertement aux rebelles du nord sur les injonctions de leurs maîtres français, soient pris au sérieux par la communauté internationale.

L’économie de ces pays consiste en la main tendue, leurs dirigeants sont des despotes qui gouvernent sans institutions démocratiques. Ils survivent grâce aux subsides français et avec ce qu’ils parviennent à voler à la Côte d’Ivoire. L’élévation de l’assassin d’Abidjan au poste de ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, n’offre de satisfaction à personne. C’était elle, alors ministre de la Défense, qui, en novembre 2006, a donné l’ordre aux soldats français de tirer sur des manifestants désarmés à l’hôtel Ivoire, avec pour résultat la mort de 68 hommes, femmes, et enfants et un grand nombre de blessés.

Cette situation ne peut pas durer. La crainte existe toujours d’une autre confrontation militaire. La communauté internationale a entravé la préparation militaire ivoirienne par des sanctions et en abattant les forces aériennes ivoiriennes. Toutefois, il n’y a nul besoin de violence si le nouveau gouvernement Gbagbo décide d’entreprendre une action positive pour aborder le problème des rebelles du nord. Ce qui est requis pour remédier à la situation actuelle, ce sont des représailles légales et sans effusion de sang. Le nord survit grâce à la bonne volonté du sud. Il est temps pour le gouvernement Gbagbo d’insister que ceci doit être payé selon contrat. Puisqu’on ferme les aqueducs vers le nord, qu’on coupe l’électricité, qu’on interrompe les communications vers le nord et qu’on arrête le ravitaillement en pétrole du nord par le sud. Le nord ne paie pas pour ces prestations. Pas plus qu’il ne paie des impôts sur le revenu ou le chiffre d’affaires ou les droits douaniers.

Que le gouvernement agisse en privant le nord de ces services. Que les Français amènent l’eau, l’électricité, le carburant et les communications. S’ils veulent le colonialisme, qu’ils paient pour leurs ambitions coloniales. Nul n’est besoin de guerre ni de conflits. Fermer les valves et les interrupteurs sur des bases commerciales. Ceci amènerait certainement le nord et ceux qui tirent les ficelles à une meilleure compréhension. La France n’a pas les moyens pour cela et cherche désespèrent a éviter que la Françafrique ne devienne un thème lors de la prochaine campagne électorale. Il est temps d’agir."

* Dr Gary K. Busch
Traduit de l’anglais par Elisabeth Nyffenegger


Et à présent qu'on convoite les richesses pétrolières du Golf de Guinée, les USA sont aussi sur les rangs, et relaient abondamment le mensonge visant à endormir l’opinion en vue du massacre que l'on prépare pour prendre pied. Les V. Konan, grâce à Libé, offrent leur modeste contribution en vue du bain de sang annoncé (pas celui des films truqués, cette fois.)...

jeudi 10 mars 2011

Comment la "communauté internationale" du Golf ment et manœuvre pour diaboliser Gbagbo

Guerre tous-azimuts contre Gbagbo : Révélations sur les techniques de diabolisation du camp Ado

In Le Nouveau Courrier N°224 du 10 Mars 2011 Gilles Naismon

C’est une personnalité de l’Afrique centrale, approchée par des lieutenants du numéro un du Rdr, qui lève le lièvre sur les méthodes obscures du camp Ouattara pour nuire au régime du chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo.

Nous préférons taire pour le moment son identité, mais c’est une personnalité bien connue dans l’establishment politico-médiatique dans l’Hexagone. Ce ressortissant de l’Afrique centrale a été approché par l’ex-ministre des Infrastructures économique, Patrick Achi, et un certain John Kwabena pour aider leur camp (Alassane Ouattara en tête) à échafauder des plans obscurs pour éclabousser le régime du président Laurent Gbagbo. Il s’agit pour cette personnalité approchée (voir fac-similé) de donner un coup de main au camp Ouattara, qui en a besoin, afin de venir à bout politiquement et diplomatiquement du président Laurent Gbagbo. Elle est particulièrement sollicitée dans une opération dénommée «Opération Banion» qui consiste à tendre un traquenard aux Forces loyales aux Institutions de la République. «La nouvelle stratégie qu’ils ont baptisée «Opération Banion» consiste à «payer des femmes, des gamins d’Abobo, Adjamé, Yopougon, Koumassi, des quartiers pauvres d’Abidjan pour provoquer les Forces de l’ordre et les pousser à la bavure», révèle cette personnalité, qui précise qu’en réalité, c’est de la chair à canon au service de leur cause. «Ils continuent à me décrire leur stratégie et je suis atterré par leur machiavélisme et leur mépris de la vie humaine, de leur propre peuple. Patrick Achi va même plus loin et avoue : «On ne gagne pas sans casser des œufs. Avec nos relais amis au sein de la communauté internationale, on sortira Gbagbo comme un criminel et l’Onuci sera bien obligée d’intervenir (…) On montera un dossier contre lui à la Cour pénale internationale et il deviendra l’ennemi public numéro un de l’Occident», poursuit l’interlocuteur de l’ex-ministre Patrick Achi et John Kwabena. Mais il ne s’arrêtera pas à la simple dénonciation des proches de Ouattara. Il indique qu’il a «rompu tout contact avec ces individus après cette rencontre». Il va plus loin [...]. Lire la suite...

Embargo sur les médicaments : l'Occident en pleine faillite morale

Pendant que, des "grands médias" à Obama en passant par Paris et l’Onu, on s'excite sur une vidéo truquée pour dénoncer le pouvoir légal de Côte d'Ivoire sur des crimes inventés, on passe sous silence ceux du Golf/Onuci/Licorne... que prévient le pouvoir en interdisant le survol du territoire par leurs engins de mort.

On passe aussi sous silence le crime massif qui atteint tous les Ivoiriens quel que soit leur vote : celui des "sanctions" que contourne courageusement le pouvoir qui a nationalisé les banques et la commercialisation du café/cacao... En attendant de pallier, en achetant ailleurs, l'organisation de la mort par la "communauté internationale" du Golf via son embargo sur les médicaments.


Embargo de l’UE sur les médicaments vers la Côte d’Ivoire - Quand Sarkozy programme la mort des Ivoiriens

Publié le jeudi 10 mars 2011 | Notre Voie :

"La Côte d’Ivoire risque si rien n’est fait, une pénurie totale de médicaments par la seule faute d’un homme : Nicolas Sarkozy, président de la république de France.

En effet, ce monsieur, dans sa furia de voir à n’importe quel prix, son ami, Alassane Ouattara s’installer au pourvoir en Côte d’Ivoire, a décidé depuis la défaite de son poulain à la suite du scrutin du 28 novembre dernier, de faire mal à la Côte d’Ivoire. Et cela, jusqu’à ce que le président Laurent Gbagbo cède le pouvoir à Ouattara qui, selon Sarkozy aurait gagné cette élection d’après les incantations de Youssouf Bakayoko, président de la CEI (proche de Ouattara) et Choï, représentant spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire (également proche de Ouattara).

Pour cela, il a décidé, en entrainant l’Union européenne (UE) dans sa guérilla contre Gbagbo, de lever un embargo contre les ports ivoiriens. Tout en sachant que cette mesure allait avoir un impact sur les médicaments commandés de l’UE par l’Etat de Côte d’Ivoire et les structures privées de distribution de médicaments dans les officines privées.

La Côte d’Ivoire, a soutenu lundi le ministre de la Santé et de la lutte contre le sida au cours d’une conférence de presse, dépend à 90% de l’UE en termes de médicaments. Cette forte dépendance qui, soit dit en passant, est une faiblesse dans la politique de diversification de la Côte d’Ivoire, a permis aujourd’hui à Nicolas Sarkozy d’avoir entre les mains un bon moyen de chantage éhonté sur la Côte d’Ivoire. Le faisant, le président français, on peut le dire, a décidé de programmer la mort des Ivoiriens.

Déjà, 24 personnes soufrant de l’insuffisance rénale sont mortes du fait de rupture de kits nécessaires à l’hémodialyse. “Nous sommes en train d’acquérir des kits avec le Ghana voisin pour soulager les malades”, a rassuré Christine Adjobi.

Voici donc, le pays qui prétend être le champion au monde en matière de respect des droits de l’homme, pris en flagrant délit de violation massive des droits de l’homme en Côte d’Ivoire. Où est passé le parti socialiste français qui se dit un parti soucieux du respect des droits de l’homme. Martine Aubry a perdu son latin dans un drame qui se joue sous ses yeux. Elle préfère, au nom des intérêts de la France, suivre aveuglement Nicolas Sarkozy qui a décidé de tuer les Ivoiriens pour que le président Gbagbo parte et que Ouattara s’installe dans le sang de ses victimes.

On le sait, si rien n’est fait, la Côte d’Ivoire, à en croire son ministre de la santé, ne peut tenir qu’un mois. Pas plus. Et Nicolas Sarkozy n’est pas prêt d’être visité par un brin d’humanisme. En effet, hier, dans une dépêche de l’AFP, Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères de France a encouragé l’UE à poursuivre sa politique de sanctions.

Ce qui veut dire que plus aucun médicament ne viendra d’Europe pour soigner les Ivoiriens qui se meurent à petit feu dans les hôpitaux par soit manque de médicaments, soit par manque d’argent parce qu’entre-temps, Sarkozy a décidé de fermer les banques. Qu’il est cynique ce monsieur qui souffre de voir Ouattara en dehors du palais présidentiel de Côte d’Ivoire ! Heureusement que les autorités ivoiriennes sont décidées à ne pas laisser le peuple mourir faute de soins médicaux."

Coulibaly Zié Oumar

Cf. la parade ici.

mercredi 9 mars 2011

Frantz Fanon sur l’ONU

In "La mort de Lumumba : pouvions-nous faire autrement ?" :

"Le grand succès des ennemis de l’Afrique, c’est d’avoir corrompu les Africains eux-mêmes. Il est vrai que ces Africains étaient directement intéressés par le meurtre de Lumumba. Chefs de gouvernements fantoches, au sein d’une indépendance fantoche, confrontés jour après jour à une opposition massive de leurs peuples, ils n’ont pas été longs à se convaincre que l’indépendance réelle du Congo les mettrait personnellement en danger.


Et il y eut d’autres Africains, un peu moins fantoches, mais qui s’effraient dès qu’il est question de désengager l’Afrique de l’Occident. On dirait que ces Chefs d’État africains ont toujours peur de se trouver face à l’Afrique. Ceux-là aussi, moins activement, mais consciemment, ont contribué à la détérioration de la situation au Congo. Petit à petit, on se mettait d’accord en Occident qu’il fallait intervenir au Congo, qu’on ne pouvait laisser les choses évoluer à ce rythme.

Petit à petit, l’idée d’une intervention de l’ONU prenait corps. Alors on peut dire aujourd’hui que deux erreurs simultanées ont été commises par les Africains.

Et d’abord par Lumumba quand il sollicita l’intervention de l’ONU. Il ne fallait pas faire appel à l’ONU. L’ONU n’a jamais été capable de régler valablement un seul des problèmes posés à la conscience de l’homme par le colonialisme, et chaque fois qu’elle est intervenue, c’était pour venir concrètement au secours de la puissance colonialiste du pays oppresseur.

Voyez le Cameroun. De quelle paix jouissent les sujets de M. Ahidjo tenus en respect par un corps expéditionnaire français qui, la plupart du temps, a fait ses premières armes en Algérie ? L’ONU a cependant contrôlé l’autodétermination du Cameroun et le gouvernement français y a installé un « exécutif provisoire ».

Voyez le Viet-Nam. Voyez le Laos.

Il n’est pas vrai de dire que l’ONU échoue parce que les causes sont difficiles.

En réalité l’ONU est la carte juridique qu’utilisent les intérêts impérialistes quand la carte de la force brute a échoué.

Les partages, les commissions mixtes contrôlées, les mises sous tutelle sont des moyens internationaux de torturer, de briser la volonté d’expression des peuples, de cultiver l’anarchie, le banditisme et la misère.

Car enfin, avant l’arrivée de l’ONU, il n’y avait pas de massacres au Congo. Après les bruits hallucinants propagés à dessein à l’occasion du départ des Belges, on ne comptait qu’une dizaine de morts. Mais depuis l’arrivée de l’ONU, on a pris l’habitude chaque matin d’apprendre que les Congolais s’entremassacraient.

On nous dit aujourd’hui que des provocations répétées furent montées par des Belges déguisés en soldats de l’Organisation des Nations Unies. On nous révèle aujourd’hui que des fonctionnaires civils de l’ONU avaient en fait mis en place un nouveau gouvernement le troisième jour de l’investiture de Lumumba. Alors on comprend beaucoup mieux ce que l’on a appelé la violence, la rigidité, la susceptibilité de Lumumba.

Tout montre en fait que Lumumba fut anormalement calme.

Les chefs de mission de l’ONU prenaient contact avec les ennemis de Lumumba et avec eux arrêtaient des décisions qui engageaient l’État du Congo. Comment un chef de gouvernement doit-il réagir dans ce cas ? Le but recherché et atteint est le suivant : manifester l’absence d’autorité, prouver la carence de l’État.

Donc motiver la mise sous séquestre du Congo.

Le tort de Lumumba a été alors dans un premier temps de croire en l’impartialité amicale de l’ONU. Il oubliait singulièrement que l’ONU dans l’état actuel n’est qu’une assemblée de réserve, mise sur pied par les Grands, pour continuer entre deux conflits armés la « lutte pacifique » pour le partage du monde.

Si M. Ileo en août 1960 affirmait à qui voulait l’entendre qu’il fallait pendre Lumumba, si les membres du cabinet Lumumba ne savaient que faire des dollars qui, à partir de cette époque, envahirent Léopoldville, enfin si Mobutu tous les soirs se rendait à Brazzaville pour y faire et y entendre ce que l’on devine mieux aujourd’hui, pourquoi alors s’être tourné avec une telle sincérité, une telle absence de réserve vers l’ONU ?

Les Africains devront se souvenir de cette leçon. Si une aide extérieure nous est nécessaire, appelons nos amis. Eux seuls peuvent réellement et totalement nous aider à réaliser nos objectifs parce que précisément, l’amitié qui nous lie à eux est une amitié de combat.

Mais les pays africains de leur côté, ont commis une faute en acceptant d’envoyer leurs troupes sous le couvert de l’ONU. En fait, ils admettaient d’être neutralisés et sans s’en douter, permettaient aux autres de travailler.

Il fallait bien sûr envoyer des troupes à Lumumba, mais pas dans le cadre de l’ONU. Directement. De pays ami à pays ami. Les troupes africaines au Congo ont essuyé une défaite morale historique. L’arme au pied, elles ont assisté sans réagir (parce que troupes de l’ONU) à la désagrégation d’un État et d’une nation que l’Afrique entière avait pourtant salués et chantés. Une honte.

Notre tort à nous, Africains, est d’avoir oublié que l’ennemi ne recule jamais sincèrement. Il ne comprend jamais. Il capitule, mais ne se convertit pas.

Notre tort est d’avoir cru que l’ennemi avait perdu de sa combativité et de sa nocivité. Si Lumumba gêne, Lumumba disparaît.

L’hésitation dans le meurtre n’a jamais caractérisé l’impérialisme.

Voyez Ben M’Hidi, voyez Moumié, voyez Lumumba. Notre tort est d’avoir été légèrement confus dans nos démarches. Il est de fait qu’en Afrique, aujourd’hui, les traîtres existent. Il fallait les dénoncer et les combattre. Que cela soit dur après le rêve magnifique d’une Afrique ramassée sur elle-même et soumise aux même exigences d’indépendances véritables ne change rien à la réalité.

Des Africains ont cautionné la politique impérialiste au Congo, ont servi d’intermédiaires, ont cautionné les activités et les singuliers silences de l’ONU au Congo.

Aujourd’hui ils ont peur. Ils rivalisent de tartufferies autour de Lumumba déchiqueté. Ne nous y trompons point, ils expriment la peur de leurs mandants. Les impérialistes eux aussi ont peur. Et ils ont raison car beaucoup d’Africains, beaucoup d’Afro-Asiatiques ont compris. Les impérialistes vont marquer un temps d’arrêt. Ils vont attendre que « l’émotion légitime se calme ». Nous devons profiter de ce court répit pour abandonner nos craintives démarches et décider de sauver le Congo et l’Afrique.

[...]

Car nul ne connait le nom du prochain Lumumba. Il y a en Afrique une certaine tendance représentée par certains hommes. C’est cette tendance dangereuse pour l’impérialisme qui est en cause. Gardons-nous de jamais l’oublier : c’est notre sort à tous qui se joue au Congo."

Dr Frantz Fanon
"La mort de Lumumba : pouvions-nous faire autrement ?"
Afrique Action, n°19, 20 février 1960
repris dans "Pour la Révolution Africaine" (1964)
Article entier en ligne ici.

Cf. Anicet Djéhoury, "La mort de Laurent Gbagbo : pouvions-nous faire autrement ?"

mardi 8 mars 2011

Violences rebelles comme éléments de l'agenda caché de la communauté internationale et faillite morale des USA

I) Les rebelles violent le cessez-le-feu : La "communauté internationale" regarde ailleurs

In Le Nouveau Courrier N°222 du 08 Mars 2011 par Philippe Brou


«Compte tenu de la gravité de la situation actuelle, nous tenons, avant de nous rendre à Abidjan, à lancer un appel solennel aux présidents Gbagbo et Ouattara pour un arrêt immédiat des affrontements en observant un cessez-le-feu sur toute l`étendue du territoire ivoirien et à privilégier la voie du dialogue pour la résolution pacifique et fraternelle de cette crise post-électorale». Cette déclaration, faite le 4 mars dernier, est d’Idriss Déby Itno, président du Tchad et porte-parole pour l’occasion du panel des chefs d’Etat africains désigné par l’Union africaine et reconnu par toute la communauté internationale. Les rebelles d’Alassane Ouattara n’ont pas jugé bon de répondre positivement à cette offre de retour au statu quo ante, c’est-à-dire le cessez-le-feu. Ils ne cessent de lancer des attaques dans l’ouest du pays, semant la désolation, poussant à l’exode de milliers de civils. Pire, ils continuent de commettre des actes terroristes à Abidjan, à peine mentionnés par les médias internationaux malgré leur caractère odieux et meurtrier.

Et personne ne s’indigne, même pas Idriss Déby. Dont le pays est cité par la presse camerounaise, dans le cadre du transport d’armes de guerre dont la destination finale serait le port de San Pedro. [...] L'article en entier ici.


II. La «communauté internationale» pro-Ouattara a un agenda caché

In Le Nouveau Courrier N°221 du 07 Mars 2011 par Gérard Koné


A force d’être au centre du «Grand Jeu» international, les Ivoiriens ont appris à décrypter les méthodes d’action des stratèges de la diplomatie occidentale. Et aujourd’hui, il est évident qu’ils ont un agenda caché qu’ils veulent imposer. A chaque fois que les négociateurs qu’ils envoient ou tolèrent s’écartent de leur mise en œuvre, ils en changent. C’est ainsi que le «rapport Mbeki» a été jeté à la poubelle, que le collège de chefs d’Etat de la CEDEAO (qui s’écartait de l’option de l’ultimatum contre Gbagbo) a été dessaisi, que Raila Odinga s’est effacé, et qu’aujourd’hui le panel semble en voie de «mise au garage». L’agenda caché de la nébuleuse pro-Ouattara se lit à travers les mensonges de Ban Ki Moon, l’instrumentalisation cynique des droits de l’Homme et les épithètes outrageants jetés au visage du président Gbagbo après les événements non élucidés d’Abobo, relatés en mondovision quand les crimes signés clairement par le prétendu «commando invisible» de Ouattara sont censurés. Pourquoi faciliter la mise en œuvre de cet agenda qui ne recule rien en jetant le président ivoirien dans la gueule du loup ?


La sécurité du président n’est pas garantie

L’indécente chorégraphie médiatique de la mise à mort symbolique de Laurent Gbagbo a vocation à aboutir (au cas où cela s’avèrerait indispensable) à une mise à mort physique ou à une neutralisation politique définitive. L’avalanche d’accusations qui s’abat sur lui le prépare à une mise en cause par la Cour pénale internationale (CPI), ce tribunal contrôlé directement par les services secrets des grandes puissances et qui fonctionne comme une juridiction à tête chercheuse. [...] L'article en entier ici.


III. Respect des droits de l’Homme : La "faillite morale" des Etats-Unis

In Le Nouveau Courrier N°221 du 07 Mars 2011 par Gérard Koné


Avant que des enquêtes sérieuses ne dissipent le brouillard qui demeure sur l’affaire «tuerie de six femmes à Abobo», il est frappant de constater que l’annonce de cette nouvelle a été suivie d’une «chorégraphie de l’indignation» dans laquelle les Etats-Unis se sont caractérisés par leurs outrances. Alors même que la France, actionnaire de référence de la nébuleuse pro-Ouattara, se contentait de demander une enquête onusienne sur la question, la diplomatie du pays de l’Oncle Sam chaussait ses gros sabots pour désigner de manière péremptoire le coupable : le président Laurent Gbagbo, affublé de toutes sortes d’épithètes. «La faillite morale de Laurent Gbagbo est évidente au moment où ses forces ont tué des femmes qui manifestaient et que son pays est à cours de ressources», a déclaré Philip Crowley, porte-parole du Département d’Etat sur son compte Twitter, sans que l’on sache vraiment en quoi l’épuisement financier de la Côte d’Ivoire lié aux sanctions internationales témoigne d’une quelconque «faillite morale», si ce n’est celle des «grandes puissances» qui empêchent les bateaux remplis de médicaments d’accoster au port d’Abidjan.

La secrétaire d’Etat Hillary Clinton n’y est pas non plus allée avec le dos de la cuillère. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a elle aussi réclamé l'«arrêt immédiat de la violence» et accusé le président sortant Laurent Gbagbo de «mépris inhumain pour la vie humaine et l'Etat de droit». Le problème est qu’en tant que première responsable de la diplomatie américaine, elle fait penser à la parabole christique de la paille et de la poutre. En effet, depuis les câbles diplomatiques diffusés par le site Wikileaks, l’on sait que les Etats-Unis sont responsables directement, non pas de sept morts, mais de milliers de morts de civils en Irak, pays occupé en dehors de toute règle de droit.

Les documents (américains) mis à la disposition du grand public par Wikileaks permettent de savoir qu’au moins 600 civils ont été tués aux barrages tenus par l’armée américaine. Les victimes collatérales des frappes «chirurgicales» de la même armée ne se comptent pas. Les soldats américains sont allés jusqu’à faire «exploser des bâtiments entiers parce qu’un tireur se trouve sur le toit». Les forces de sécurité privées, assimilables à des milices ou à des mercenaires, ne sont pas en reste. «Le comportement des forces de sécurité privées, promptes à ouvrir le feu, y compris pour les motifs les plus futiles, est également abondamment décrit», affirmait ainsi Le Monde, évoquant l’une d’entre elles, Blackwater, «impliquée dans des tirs contre des civils», sans être menacée le moins du monde.

La guerre en Irak, qui a été occasionnée par les Américains sur des motifs fallacieux – des armes de destruction massive qui n’ont jamais existé – a fait 285.000 victimes dont au moins 109.000 morts de mars 2003 à fin 2009. Hillary Clinton faisait partie des responsables politiques démocrates à avoir poussé à cette guerre. Elle endosse en partie la responsabilité morale de ce carnage, qui n’a pas cessé depuis que l’administration Obama est au pouvoir. Elle ne peut faire la leçon à aucun responsable politique dans le monde, y compris les plus caricaturaux comme Mouammar Kadhafi. Mathématiquement, son pays a occasionné plus de morts civiles que le fantasque «Guide» libyen. [...] L'article en entier ici.

lundi 7 mars 2011

L’encenseur de la censure

À Anicet et Yann

L’encenseur de la censure est une figure-type comme L’avare, Le misanthrope ou Le Tartuffe. C’est une figure moderne contrairement aux trois exemples, intemporels ; il a cependant des traits intemporels : l’obséquiosité, le ressentiment haineux, la méchanceté teigneuse.

Comme ses prédécesseurs, il s’incarne. Pensons, concernant la question ivoirenne, à tel blogueur rabachant la propagande golfique des « grands médias », accueilli jusque là avec la plus grande bienveillance sur Nouvelobs.com, qui il est vrai ne brille pas par son objectivité sur la « crise ivoirienne » : du bon usage de seconds couteaux qui porteront le chapeau quand ça tournera mal... Sauf à se faire débarquer par le censeur qui ne goûte pas forcément qu’on le poursuive de son obséquiosité en le gratifiant du titre flatteur... de censeur !


J’avoue avoir été estomaqué comme vous deux par le taux de mauvaise foi du louangeur de nos censeurs.

Une telle capacité de mensonge me laisse coi, et m’a laissé jusqu’à présent comme seule réponse l’ironie.

Où la superbe réponse de Djignab à l’encenseur chez l’autre ouattariste du Nobs : « toi tu es un menteur ! », marque un moment mémorable. Tout est dit dans cette formule lapidaire, ciselée à souhait : « toi tu es un menteur ! ». Menteur effronté en effet. Dernier coup, il aurait rompu les discussions avec moi. Faux : c’est moi qui l’ai envoyé paître, ayant dû lui répéter par trois fois d'aller se répandre ailleurs ! Depuis, du coup, loin d’avoir cessé tout rapport comme il le clame, il me poursuit de ses assiduités sur tous les blogs où je laisse des commentaires, sans parler du sien (où je ne commente pas !), où je (et vous deux pour une large part) suis devenu, de façon directe ou biaisée, sa principale thématique, sur un sujet, la Côte d’Ivoire, où il a avoué être mal renseigné (c’est le moins qu’on puisse dire).

Mais ça c’est un détail (un minuscule échantillon de la méthode). Il est des domaines autrement graves, comme l’accusation permanente de faire de l’incitation à la haine et celle de faire de la désinformation (je ne m’arrêterai qu’à ces deux accusations mensongères-là – sinon ce serait trop long : il n’y a que mensonge et délation calomnieuse dans la prose de l’encenseur).

Tout chez l’encenseur de la censure est louange de la délation, via l’abus sans vergogne du mensonge.

Comme le dit Anicet dans un commentaire : « je vous mets au défi de trouver dans mon blog une seule incitation à la haine ». Je reprends à mon compte ce défi. Où voit-on dans mes propos une incitation à la haine ?

Où mon souvenir me ramène à 2003-2004, où les journaux et radios de Côte d’Ivoire se faisaient traiter de haineux, accuser de lancer des appels à la haine - quand, les écoutant (en nov. 2004 par ex.), on n’entendait qu’appels à dons de sang pour les victimes de Licorne.

Qui ne se souvient que pour soulever la colère du peuple, il suffisait de publier un article de Libé, par ex. Évidemment, quand il était publié sur Le Temps ou Notre Voie, c’est eux qui se voyaient taxer de haineux, alors qu’ils ne faisaient que donner un échantillon de la mauvaise foi… Ils ont cessé de publier ces échantillons pour éviter les débordements qu’ils suscitaient.

Je n’ai vu aucun appel à la haine chez les défenseurs de la souveraineté ivoirienne !

Il est vrai que notre encenseur considère que toute exposition des faits est appel à la haine. Proposer une information différente, une alternative qui complète et corrige par les faits le matraquage des « grand médias » est intitulé par l’encenseur « propagande » - voire propagande à la Goebbels (sic !!! Car l’encenseur est aussi un grand collectionneur de points Godwin).

Quand les « grands médias » assènent à qui mieux mieux que Ouattara serait président « élu de la Cei et de la ‘communauté internationale’ » et Gbagbo « autoproclamé » (ou au mieux installé par un « conseil constitutionnel à sa botte ») ; si l’on rappelle le simple fait que la Cei n’a obtenu aucun résultat (selon son président Bakayoko), ou que ladite « CEI » avait comme « indépendance » essentielle le fait d’être composée à 80% de ouattaristes, on est dans la « propagande ». Quand on rappelle que la proclamation de Bakayoko s’est faite du QG de Ouattara à l’insu des autres membres de la Cei et hors délai, l’on fait une propagande digne de Goebbels. Quand on rappelle que cela s’est fait sous la… conduite des ambassadeurs de France et des USA, on incite à la haine contre l’Occident. Quand on fait remarquer que le mandat de Choï n’était pas de valider un tel résultat, on incite à la haine de l’Onu, de même que quand on rappelle que le mandat de l’Onu était de désarmer les rebelles, ce qu’elle n’a jamais fait. Ou comme quand on dit que Ban Ki-Moon s’est excusé d’avoir divulgué le mensonge (et convoqué le conseil de sécurité !) des hélicoptères imaginaire de Choï, on incite à la haine.

Quand on a remarqué que Sarkozy a été jusqu’à donner un ultimatum à son homologue ivoirien pour qu’il quitte son poste (sans compter les pressions que regrettent ses homologues des autres pays d’Afrique pour qu’ils se préparent à la guerre), il ne faut pas appeler ça ingérence, ce serait incitation à la haine contre la France !

Bref, pour plaire au censeur et à son encenseur, il faut avaliser le matraquage mensonger. Dire les faits devient sous son clavier : « désinformation » !

Incitation à la haine encore, que le passé oscillant de Ouattara. Qu’importe d’ailleurs si le fait qu’il ne fut pas toujours clairement ivoirien ne fait jamais partie de nos propos. Il est de notoriété publique que c’est son actuel allié Bédié qui a mis en place cette thématique (dans un premier temps pas niée par Ouattara, mais utilisée pour dénoncer comme xénophobe son ennemi d’alors, Bédié). Il est moins connu, mais historique, que Gbagbo s’est toujours opposé à Bédié sur ce point, que c’est lui qui a octroyé la nationalité ivoirienne à Ouattara en 2000. La chose est depuis indubitable et n’a pas a être mise en doute (il est Ivoirien, point) – contrairement à ce qu’il en est dans la République sarkozienne, l’octroi de la nationalité n’est pas réversible en Côte d’Ivoire, et il est plein et entier. Cela vaut naturellement pour Ouattara. Toujours dans les faits historiques, Gbagbo l’a ensuite rendu éligible par décret.

Quant à Blé Goudé, qui passe tous ses meetings à dénoncer l’usage des armes, il est lui aussi un de ceux qui incitent à la haine. Que dire alors de ceux qui rappellent qu’il ne fait qu’appeler à des manifestations non-violentes ? - vraiment non-violentes pour le coup.

Et c’est là que l’encenseur des censeurs passe à un autre reproche. Les « pro-Gabgbo » ne mentionneraient pas les exactions du « camp Gbagbo ». Oui, mais voilà, encore faudrait-il qu’elles soient avérées autrement que sans aucun fait pour les étayer, comme les charniers invisibles de l’Onu !

Autant de « preuves » (on en mesure la solidité !) que Gbagbo est un dictateur, ce qui permet de franchir encore un cap. Même s’il a été élu, comme les vérifications que refusaient Ouattara ou Ban Ki-Moon en ont déjà convaincu tout un pan de la « communauté internationale unanime », il n’est pas légitime pour autant puisqu’il est un « dictateur ».

Des preuves, des faits ? - qui manquent cruellement ! Qu’importe, on les fabriquera : la « communauté internationale » médiatique dont l’encenseur rabâche les « infos » tronquées comme un perroquet est prête à accepter comme argent comptant le plus grossier truquage pourvu que ça aille dans le sens de ses préjugés - comme le scénario des mortes vivantes d’Abobo. Même si c’est faux, ça aurait pu être vrai, de la part d’un tel dictateur !

Voilà où on en est du projet d’une guerre déjà réelle, avec ses aspects médiatiques, comme lorsque les journaux ivoiriens d’opposition (majoritaires) n’arrivent pas à se faire censurer (plus compliqué que dans l’hexagone) décident de se censurer eux-mêmes (pas trop longtemps quand même !) : il est difficile de faire passer pour un dictateur celui qui laisse étaler contre lui les pires insultes dans les rues d’Abidjan et sur le net.

Mais les encenseurs de la censure passeront outre et continueront de clamer des calomnies sans aucune preuve, servant docilement la politique des grands groupes et du FMI (mais chut : il est interdit de le dire : c’est de la propagande à la Goebbels !)…


Miles Davis, Ascenseur pour l'échafaud
/ contre la censure par les fachos