Gbagbo/Blé Goudé: les juges de la CPI détaillent les motifs de l'acquittement
Par RFI Publié le 17-07-2019 Modifié le 17-07-2019 à 10:16
Les juges de la CPI ont remis leurs motivations écrites sur l’acquittement prononcé il y a six mois en faveur de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Les magistrats démontent, point par point, les poursuites contre l'ancien président ivoirien et l'ex-chef des Jeunes patriotes pour crimes contre l’humanité commis en 2010 à la suite de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.
Les juges évoquent tout d’abord la « déconnexion globale » entre le récit de l’accusation et les preuves apportées au dossier, y compris les témoignages entendus au cours du procès débuté en janvier 2016. Deux des trois magistrats estiment que la thèse du procureur reposait « sur des bases incertaines et douteuses », « un récit manichéen et simpliste d’une Côte d’Ivoire décrite par le procureur comme une société polarisée » entre les militants pro-Gbagbo et les partisans d’Alassane Ouattara, les deux candidats en lice à la présidentielle de novembre 2010.
Pour les deux juges qui ont prononcé l’acquittement, auquel s’oppose la troisième juge, aucun crime contre l’humanité n’a été commis par Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, c’est-à-dire qu’aucune politique visant à attaquer des civils de manière généralisée et systématique - c’est la définition du crime contre l’humanité - n’a été mise en œuvre.
Les sites de crimes tous réfutés
Au cours du procès, le procureur avait évoqué plusieurs sites de crimes censés démontrer la responsabilité de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. La marche sur la Radio-Télévision ivoirienne organisée au début de la crise, en décembre 2010, au cours de laquelle au moins 87 personnes avaient été tuées, avait bien été interdite par Laurent Gbagbo, estiment les juges. Mais aucune des preuves de l’accusation ne démontre que l’ex-président aurait donné l’ordre de réprimer les manifestants. Selon leurs conclusions, les forces ivoiriennes devaient protéger la RTI, mais ne visaient pas la population civile - et si des violences ont été commises par des soldats, elles ne relèvent pas de crimes contre l’humanité.
Concernant les crimes commis à Yopougon en février 2011, le procureur avançait que Charles Blé Goudé aurait prononcé un discours incitant ses partisans à la violence. Mais se basant sur les preuves, les juges estiment que les violences, récurrentes dans ce quartier, avaient débuté avant l’arrivée du leader des Jeunes patriotes sur les lieux.
Sur la répression d’une marche organisée par des femmes à Abobo, début mars 2011, les preuves n’ont pas permis aux juges de dire si ce sont des soldats qui ont tué les 13 victimes. Enfin, sur les tirs à l’arme lourde sur le quartier, quinze jours plus tard, ils estiment que l’armée s’opposait au Commando invisible et non à des civils.
Le dernier incident retenu par le procureur date du 12 avril. Mais Laurent Gbagbo avait été arrêté la veille des faits, dans la résidence présidentielle. Quant à Charles Blé Goudé, il se cachait depuis plusieurs jours.
Des forces ivoiriennes en position défensive, selon les magistrats
Les magistrats trinidadien et italien estiment que les preuves montrent que les forces ivoiriennes étaient en position défensive, soumises à une guérilla urbaine et opposées à de multiples acteurs. Parmi eux, le Commando invisible, sur lequel le procureur avait choisi de faire l’impasse, croyant affaiblir sa thèse.
Ils s’interrogent aussi sur les forces en présence : la rébellion des Forces nouvelles prête à s’emparer d’Abidjan, l’armée française et enfin la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci), qui aurait pu paraître partiale. Pour eux, Laurent Gbagbo n’avait pas le contrôle de la situation. Et aucun élément du dossier ne montre qu’il aurait mis en place un commandement parallèle au sein de ses forces dans l’objectif de cibler les civils favorables à Alassane Ouattara, comme l’avait affirmé le procureur au cours des trois années de procès.
Pour les deux acquittés, une liberté sous conditions
La procureure dispose d’un mois pour décider si elle fait appel ou non, mais a demandé un délai supplémentaire jusqu’au 10 octobre. La chambre d’appel ne s’est pas encore prononcée sur ce point.
Les deux acquittés ont été libérés le 1er février, mais leur liberté est assortie de conditions, dont celle d’obtenir l’autorisation expresse de la Cour s’ils veulent pouvoir se déplacer en Côte d’Ivoire ou ailleurs. Laurent Gbagbo se trouve à Bruxelles. Quant à Charles Blé Goudé, il réside toujours à La Haye, dans un appartement, car aucun État n’a accepté de le recevoir sur la base du principe selon lequel aucune condition ne peut s’imposer à une personne acquittée.
17-07-2019 - Par Michel Arseneault
(* commentaire de Bernard Houdin, représentant de Laurent Gbagbo : "Aujourd’hui, l’honneur du président est lavé.")
Cf. aussi https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/07/17/la-cpi-motive-sa-decision-d-acquitter-laurent-gbagbo-et-charles-ble-goude_5490293_3212.html
bis repetita
mercredi 17 juillet 2019
vendredi 17 mai 2013
lundi 6 juin 2011
Une boucle bouclée
Retour sur "Une vingtaine !"... Et quelques". La suite ICI ->
Une dictature s'est installée.
Ce blog s'ouvrait sur le rappel d'un débat normal dans un Etat de droit, celui qui avait clos pour un temps "Une vingtaine !"... Et quelques".
À savoir un débat qui consistait en une protestation contre l'emprisonnement des journalistes du Nouveau Courrier (pro-Gbagbo) à la demande du procureur de la république et au grand embarras du gouvernement d'alors.
Bref, on le voit à présent, on était au temps de la démocratie et des effets de ses balbutiements, au temps où on manifestait sa mauvaise humeur sans risque d'être kidnappé, ou assassiné.
La boucle est bouclée. La démocratie a pris fin lors du coup d'Etat du 11 avril 2011, débouché de la forfaiture électorale entérinant la tricherie d'un "vote" substituant au peuple la "communauté internationale" justifiant l'installation d'une dictature.
Doublure des blogs Delugio censurés à répétition sur Nouvelobs.com (jusqu'à Septies repetita !), "Bis repetita" passe le relais...
("Une vingtaine" !) Et quelques...
Et pendant ce temps, les oeuvres de la dictature en marche...
Une dictature s'est installée.
Ce blog s'ouvrait sur le rappel d'un débat normal dans un Etat de droit, celui qui avait clos pour un temps "Une vingtaine !"... Et quelques".
À savoir un débat qui consistait en une protestation contre l'emprisonnement des journalistes du Nouveau Courrier (pro-Gbagbo) à la demande du procureur de la république et au grand embarras du gouvernement d'alors.
Bref, on le voit à présent, on était au temps de la démocratie et des effets de ses balbutiements, au temps où on manifestait sa mauvaise humeur sans risque d'être kidnappé, ou assassiné.
La boucle est bouclée. La démocratie a pris fin lors du coup d'Etat du 11 avril 2011, débouché de la forfaiture électorale entérinant la tricherie d'un "vote" substituant au peuple la "communauté internationale" justifiant l'installation d'une dictature.
Doublure des blogs Delugio censurés à répétition sur Nouvelobs.com (jusqu'à Septies repetita !), "Bis repetita" passe le relais...
("Une vingtaine" !) Et quelques...
Et pendant ce temps, les oeuvres de la dictature en marche...
vendredi 3 juin 2011
Le gouvernement issu de coup d'Etat du 11 avril ne sera donc pas un gouvernement d’union nationale
Côte d’Ivoire : Ouattara forme son gouvernement sans le parti du Président Gbagbo
Publié le 2 juin 2011 par DirectScoop :
"ABIDJAN – Ouattara Alassane a formé mercredi soir son gouvernement à l’exclusion du parti du Président Laurent Gbagbo, a constaté DirectScoop.
C’est un gouvernement de 36 membres constitué tous proches d’Alassane Ouattara, Président installé par la coalition armée Licorne-ONUCI-FRCI.
Le FPI (Front Populaire Ivoirien, parti fondé par le Président Laurent Gbagbo) avait soumis mercredi 25 mai ses préalables quant à son éventuelle participation au prochain « gouvernement d’union » annoncé par Alassane Ouattara.
« Quand les conditions de sécurité, de libération de nos camarades (seront remplies) alors, nous pourrons envisager sérieusement d’entrer au gouvernement. Il n`y a pas d’urgence ! », avait indiqué le Professeur Mamadou Koulibaly, à l’issue d’un conclave de plus de 3 heures du Comité Central du parti élargi à ses alliés du Congrès National pour la Résistance et la Démocratie (CNRD).
Mamadou Koulibaly, Président de l’Assemblée Nationale et assurant l’intérim de la présidence du FPI, avait interpellé, début mai, les nouvelles autorités sur « l’urgence d’un retour rapide à la normalité », préalable à toute activité politique.
Les exactions se poursuivent, faisant penser à une « chasse aux sorcières » contre les personnes jugées proches du Président Gbagbo, obligées de fuir ou de rester cacher pour échapper à une mort certaine. [...]"
Lire la dépêche en entier sur DirectScoop...
Comment envisager en effet réconciliation et union quand les massacres se poursuivent contre les opposants ! Ce que même HWR est obligé de constater :
Côte d’Ivoire : « 149 personnes proches de Gbagbo tuées par les combattants d’Alassane depuis son installation » (HRW)
Publié le 2 juin 2011 par DirectScoop :
"ABIDJAN – Au moins 149 partisans du Président ivoirien Laurent Gbagbo ont été tués par les combattants d’Alassane Ouattara depuis son installation au pouvoir mi-avril par la coalition ONUCI-Licorne-FRCI, a affirmé jeudi l’organisation Human Rights Watch.
Plusieurs personnalités ainsi que les populations civiles jugées proches du Président Gbagbo, font l’objet de représailles malgré les nombreux appels à la retenue des organisations internationales.
A Yopougon, considéré comme un bastion du Président Gbagbo, des familles entières ont été exterminées. Selon le quotidien ivoirien « L’Inter », l’on assiste à une « chasse aux sorcières » des sympathisants du Président déchu par la coalition Licorne-ONUCI-combattants pro-Ouattara.
Une vague de violences dirigées principalement contre ses proches s’était abattue suite à la capture le 11 avril du Président ivoirien investi selon les lois constitutionnelles du pays. Des centaines de personnes avaient été arrêtés « arbitrairement » puis déportées dans des camps au nord du pays.
Plusieurs centaines d’autres sont portées disparues. De nombreux témoignages rapportent des massacres et exécutions sur indication. A l’ouest, toutes les organisations internationales présentes sur le terrain s’accordent sur l’existence « de massacres d’envergure dirigés contre les ressortissants Guéré proches de Laurent Gbagbo et commises par les forces d’Alassane Ouattara»."
DirectScoop
Les premiers mots du Président Gbagbo depuis son enlèvement - Communiqué de presse de son Porte parole
"La situation de guerre que la France impose à la Côte d’Ivoire sans une déclaration préalable de guerre a déstabilisé la société ivoirienne en ouvrant une plaie béante et en engendrant des problèmes politiques nouveaux.
C’est le cas de l’assassinat, de l’arrestation et la détention arbitraires d’hommes politiques, d’enseignants, de Hauts cadres de l’Administration, de syndicalistes, de journalistes, d’étudiants, voire de simples anonymes pour délit d’opinions. Nombreux sont nos compatriotes qui sont soit assassinés soit continuent de subir des exactions sur la base de leur appartenance ethnique ou partisane. Tout ceci est de nature à mettre à mal l’unité nationale et a fini par nous convaincre de la volonté de la France de remettre en cause les acquis de notre lutte commune de plusieurs décennies pour l’instauration de la démocratie et des libertés individuelles au service de la Souveraineté de la Côte d Ivoire. Cette lutte a valu au président Laurent GBAGBO lui-même, à sa famille et à ses compagnons plusieurs arrestations et humiliations de la part de ses adversaires politiques.
C’est pourquoi, face à des problèmes politiques d’une telle importance, la polémique de l’entrée ou non du Front Populaire Ivoirien (FPI) dans un Gouvernement paraît inappropriée et indécente au regard de l’ampleur des dégâts causés par la guerre de la France contre la Côte d’Ivoire. Le Président Laurent GBAGBO s’étonne que cette question fasse l’objet de tant d’attentions et de passions alors que les problèmes politiques relevés et soulignés sont encore pendants et ne font même pas l’objet d’intérêt pour connaître un début de solution.
A ce propos, le Président Laurent GBAGBO rappelle, que le Président de son Parti, M. Pascal AFFI N’Guessan a été arrêté, maltraité et déporté au Nord de la Côte d’Ivoire pour avoir fait publier un simple communiqué donnant la position du FPI sur l’évolution de la situation politique nationale.
Bien avant, le Président Laurent GBAGBO, a été lui-même arrêté en même temps que les deux premiers Vices Présidents du FPI, M. SANGARE Aboudramane et Mme Simone EHIVET GBAGBO respectivement Inspecteur d’Etat et Député à l’Assemblée Nationale et Présidente du groupe parlementaire FPI avant d’être tous déportés et mis en résidence surveillée au Nord au mépris des règles élémentaires des Droits de l’Homme.
En outre, le Premier Ministre, le Professeur Aké G.M.N’GBO et les membres de son Gouvernement sont soit détenus, soit en exil quand ils ne vivent pas dans la clandestinité.
Le Président Laurent GBAGBO fait remarquer que conformément aux lois ivoiriennes, il a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle et que s’il se trouve en résidence surveillée à KORHOGO, c’est bien parce qu’il a perdu la guerre absurde que le Président Français a décidé de lui faire suite à un banal contentieux électoral pour lequel les institutions ivoiriennes ont une compétence exclusive, comme c’est le cas partout ailleurs dans le monde. C’est pourquoi le Président se félicite de la décision sage que le comité central du FPI a prise lors de sa dernière réunion.
Par ailleurs, il tient à relever que pendant toute la durée de la crise, aucune institution de l’Etat, aucune unité militaire n’a rejoint le camp de l’ennemi. Toutes les Institutions de la République lui sont restées loyales. Le peuple est reste soudé derrière les institutions qu’il incarne. Les composantes essentielles de notre pays ne pouvaient pas toutes se tromper en même temps.
Le Président Laurent GBAGBO continue de se poser la question suivante : « Pourquoi a-t-on préféré la guerre qui a entrainé une si grande désolation à une simple opération de recomptage de voix déjà connue sous d’autres cieux » ?
Il pense que la guerre faite par le Président SARKOZY à son pays a ouvert une plaie douloureuse pour son peuple qui ne peut se cicatriser par la seule entrée du FPI au gouvernement.
L’intervention massive de l’armée française dans notre pays qui rappelle les premières heures de la colonisation soulève des problèmes politiques de fond qui nécessitent un débat franc et constructif avec la France.
Le Président tient à rappeler, si besoin en était encore, que son engagement politique se fonde sur la promotion de la démocratie et de la dignité africaine, le tout dans le respect de nos lois. Or, les derniers évènements sont une négation de toutes ces valeurs qui ont toujours guidé son action politique depuis plus de 40 ans.
Le Président tient à informer ses compatriotes qu’il n’entend pas renoncer à l’idéal de son combat politique. Toutefois, il reste ouvert à toute démarche pour une vraie réconciliation des Ivoiriens entre eux d’abord, avec la France ensuite, qui ne pourra se construire qu’autour de la vérité sur l’indépendance et la souveraineté de la Côte d’Ivoire, au terme d’un vrai débat sérieux et responsable.
Le Président continue de prier pour tous ceux qui ont souffert et continuent de souffrir de cette terrible tragédie. Il s’incline devant la mémoire des morts de cette guerre et apporte toute sa compassion à leurs familles. Il souhaite un prompt rétablissement à tous les blessés. Il exprime son soutien à toutes les victimes des pillages et autres actes de vandalisme.
Il invite les Ivoiriens à continuer de croire en leur pays, à persévérer dans l’espoir d’une Côte d’Ivoire souveraine, démocratique et prospère.
Que Dieu bénisse la Côte d Ivoire."
Fait à Abidjan le 30 mai 2011
Pour le Porte parole du Président GBAGBO
PO. Bernard HOUDIN
Publié le 2 juin 2011 par DirectScoop :
"ABIDJAN – Ouattara Alassane a formé mercredi soir son gouvernement à l’exclusion du parti du Président Laurent Gbagbo, a constaté DirectScoop.
C’est un gouvernement de 36 membres constitué tous proches d’Alassane Ouattara, Président installé par la coalition armée Licorne-ONUCI-FRCI.
Le FPI (Front Populaire Ivoirien, parti fondé par le Président Laurent Gbagbo) avait soumis mercredi 25 mai ses préalables quant à son éventuelle participation au prochain « gouvernement d’union » annoncé par Alassane Ouattara.
« Quand les conditions de sécurité, de libération de nos camarades (seront remplies) alors, nous pourrons envisager sérieusement d’entrer au gouvernement. Il n`y a pas d’urgence ! », avait indiqué le Professeur Mamadou Koulibaly, à l’issue d’un conclave de plus de 3 heures du Comité Central du parti élargi à ses alliés du Congrès National pour la Résistance et la Démocratie (CNRD).
Mamadou Koulibaly, Président de l’Assemblée Nationale et assurant l’intérim de la présidence du FPI, avait interpellé, début mai, les nouvelles autorités sur « l’urgence d’un retour rapide à la normalité », préalable à toute activité politique.
Les exactions se poursuivent, faisant penser à une « chasse aux sorcières » contre les personnes jugées proches du Président Gbagbo, obligées de fuir ou de rester cacher pour échapper à une mort certaine. [...]"
Lire la dépêche en entier sur DirectScoop...
Comment envisager en effet réconciliation et union quand les massacres se poursuivent contre les opposants ! Ce que même HWR est obligé de constater :
Côte d’Ivoire : « 149 personnes proches de Gbagbo tuées par les combattants d’Alassane depuis son installation » (HRW)
Publié le 2 juin 2011 par DirectScoop :
"ABIDJAN – Au moins 149 partisans du Président ivoirien Laurent Gbagbo ont été tués par les combattants d’Alassane Ouattara depuis son installation au pouvoir mi-avril par la coalition ONUCI-Licorne-FRCI, a affirmé jeudi l’organisation Human Rights Watch.
Plusieurs personnalités ainsi que les populations civiles jugées proches du Président Gbagbo, font l’objet de représailles malgré les nombreux appels à la retenue des organisations internationales.
A Yopougon, considéré comme un bastion du Président Gbagbo, des familles entières ont été exterminées. Selon le quotidien ivoirien « L’Inter », l’on assiste à une « chasse aux sorcières » des sympathisants du Président déchu par la coalition Licorne-ONUCI-combattants pro-Ouattara.
Une vague de violences dirigées principalement contre ses proches s’était abattue suite à la capture le 11 avril du Président ivoirien investi selon les lois constitutionnelles du pays. Des centaines de personnes avaient été arrêtés « arbitrairement » puis déportées dans des camps au nord du pays.
Plusieurs centaines d’autres sont portées disparues. De nombreux témoignages rapportent des massacres et exécutions sur indication. A l’ouest, toutes les organisations internationales présentes sur le terrain s’accordent sur l’existence « de massacres d’envergure dirigés contre les ressortissants Guéré proches de Laurent Gbagbo et commises par les forces d’Alassane Ouattara»."
DirectScoop
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Les premiers mots du Président Gbagbo depuis son enlèvement - Communiqué de presse de son Porte parole
"La situation de guerre que la France impose à la Côte d’Ivoire sans une déclaration préalable de guerre a déstabilisé la société ivoirienne en ouvrant une plaie béante et en engendrant des problèmes politiques nouveaux.
C’est le cas de l’assassinat, de l’arrestation et la détention arbitraires d’hommes politiques, d’enseignants, de Hauts cadres de l’Administration, de syndicalistes, de journalistes, d’étudiants, voire de simples anonymes pour délit d’opinions. Nombreux sont nos compatriotes qui sont soit assassinés soit continuent de subir des exactions sur la base de leur appartenance ethnique ou partisane. Tout ceci est de nature à mettre à mal l’unité nationale et a fini par nous convaincre de la volonté de la France de remettre en cause les acquis de notre lutte commune de plusieurs décennies pour l’instauration de la démocratie et des libertés individuelles au service de la Souveraineté de la Côte d Ivoire. Cette lutte a valu au président Laurent GBAGBO lui-même, à sa famille et à ses compagnons plusieurs arrestations et humiliations de la part de ses adversaires politiques.
C’est pourquoi, face à des problèmes politiques d’une telle importance, la polémique de l’entrée ou non du Front Populaire Ivoirien (FPI) dans un Gouvernement paraît inappropriée et indécente au regard de l’ampleur des dégâts causés par la guerre de la France contre la Côte d’Ivoire. Le Président Laurent GBAGBO s’étonne que cette question fasse l’objet de tant d’attentions et de passions alors que les problèmes politiques relevés et soulignés sont encore pendants et ne font même pas l’objet d’intérêt pour connaître un début de solution.
A ce propos, le Président Laurent GBAGBO rappelle, que le Président de son Parti, M. Pascal AFFI N’Guessan a été arrêté, maltraité et déporté au Nord de la Côte d’Ivoire pour avoir fait publier un simple communiqué donnant la position du FPI sur l’évolution de la situation politique nationale.
Bien avant, le Président Laurent GBAGBO, a été lui-même arrêté en même temps que les deux premiers Vices Présidents du FPI, M. SANGARE Aboudramane et Mme Simone EHIVET GBAGBO respectivement Inspecteur d’Etat et Député à l’Assemblée Nationale et Présidente du groupe parlementaire FPI avant d’être tous déportés et mis en résidence surveillée au Nord au mépris des règles élémentaires des Droits de l’Homme.
En outre, le Premier Ministre, le Professeur Aké G.M.N’GBO et les membres de son Gouvernement sont soit détenus, soit en exil quand ils ne vivent pas dans la clandestinité.
Le Président Laurent GBAGBO fait remarquer que conformément aux lois ivoiriennes, il a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle et que s’il se trouve en résidence surveillée à KORHOGO, c’est bien parce qu’il a perdu la guerre absurde que le Président Français a décidé de lui faire suite à un banal contentieux électoral pour lequel les institutions ivoiriennes ont une compétence exclusive, comme c’est le cas partout ailleurs dans le monde. C’est pourquoi le Président se félicite de la décision sage que le comité central du FPI a prise lors de sa dernière réunion.
Par ailleurs, il tient à relever que pendant toute la durée de la crise, aucune institution de l’Etat, aucune unité militaire n’a rejoint le camp de l’ennemi. Toutes les Institutions de la République lui sont restées loyales. Le peuple est reste soudé derrière les institutions qu’il incarne. Les composantes essentielles de notre pays ne pouvaient pas toutes se tromper en même temps.
Le Président Laurent GBAGBO continue de se poser la question suivante : « Pourquoi a-t-on préféré la guerre qui a entrainé une si grande désolation à une simple opération de recomptage de voix déjà connue sous d’autres cieux » ?
Il pense que la guerre faite par le Président SARKOZY à son pays a ouvert une plaie douloureuse pour son peuple qui ne peut se cicatriser par la seule entrée du FPI au gouvernement.
L’intervention massive de l’armée française dans notre pays qui rappelle les premières heures de la colonisation soulève des problèmes politiques de fond qui nécessitent un débat franc et constructif avec la France.
Le Président tient à rappeler, si besoin en était encore, que son engagement politique se fonde sur la promotion de la démocratie et de la dignité africaine, le tout dans le respect de nos lois. Or, les derniers évènements sont une négation de toutes ces valeurs qui ont toujours guidé son action politique depuis plus de 40 ans.
Le Président tient à informer ses compatriotes qu’il n’entend pas renoncer à l’idéal de son combat politique. Toutefois, il reste ouvert à toute démarche pour une vraie réconciliation des Ivoiriens entre eux d’abord, avec la France ensuite, qui ne pourra se construire qu’autour de la vérité sur l’indépendance et la souveraineté de la Côte d’Ivoire, au terme d’un vrai débat sérieux et responsable.
Le Président continue de prier pour tous ceux qui ont souffert et continuent de souffrir de cette terrible tragédie. Il s’incline devant la mémoire des morts de cette guerre et apporte toute sa compassion à leurs familles. Il souhaite un prompt rétablissement à tous les blessés. Il exprime son soutien à toutes les victimes des pillages et autres actes de vandalisme.
Il invite les Ivoiriens à continuer de croire en leur pays, à persévérer dans l’espoir d’une Côte d’Ivoire souveraine, démocratique et prospère.
Que Dieu bénisse la Côte d Ivoire."
Fait à Abidjan le 30 mai 2011
Pour le Porte parole du Président GBAGBO
PO. Bernard HOUDIN
jeudi 2 juin 2011
Philippe Rémond : Quand Paris et ses médias se soucient comme d'une guigne de l'assassinat d'un ressortissant français
Lu sur le blog d'Usbek :
"Côte d'Ivoire : l’assassinat de Philippe Rémond à Yamoussoukro"
"L’avantage avec les médias français est qu’ils sont tellement aux ordres qu’on n'a même pas besoin de leur en donner !"
"Le 31 mars 2011, à Yamoussoukro, un enseignant français, Philippe Rémond, professeur agrégé à l’Institut national polytechnique Houphouët-Boigny, était assassiné dans une chambre d’hôtel de la ville. Le fait fut rapporté, le lendemain mais sans le moindre détail sur la victime ni sur les étranges conditions de sa mort ; les médias français, qui en firent mention, parlèrent de « crime crapuleux », voire de « balle perdue », ce qui est tout de même un peu insolite dans une chambre d’hôtel, sauf au Far West à la grande époque.
L’affaire aurait sans doute mérité un peu plus d’attention car l’homme était très loin d’être un inconnu et cela s’est vite su. Président des ressortissants européens pour la Côte d’Ivoire et réputé proche de Laurent Gbagbo, il avait participé à la Radio Télévision Ivoirienne, à une émission intitulée « Raison d’Etat ». Il y avait mis en cause l’annulation des résultats de l’élection présidentielle promulgués par le Conseil constitutionnel national au profit de ceux de la Commission internationale qui donnaient comme vainqueur Alassane Ouattara. Dans le même mouvement, il avait aussi très vivement critiqué la politique de la France.
A la suite de cette émission, Philippe Rémond avait été l’objet de menaces de mort. Ce sont précisément ces menaces qui, après la prise de Yamoussoukro par les forces « républicaines » de Ouattara, l’avaient conduit, par précaution, à quitter son domicile pour se réfugier dans un hôtel. On comprend dès lors que l’explication par la « balle perdue » (mais pas pour tout le monde !) est un peu courte et cela d’autant que, comme l’ont souligné partout, à l’envi, les partisans d’ ADO, la « prise » de Yamoussoukro s’était opérée dans un calme total, ce qui y rendait très improbables les balles perdues.
Il est donc évident que l’idée d’un crime « crapuleux » est ridicule et que Philippe Rémond a été purement et simplement assassiné (même si l’on peut former diverses hypothèses sur ses assassins).
Un des points intéressants de ses déclarations à la RTI était moins ses critiques du rôle de la France dans la crise ivoirienne que son argumentation concernant la mise en cause du Conseil constitutionnel ivoirien qui avait proclamé élu Laurent Gbagbo. Philippe Rémond déclarait ainsi dans une interview ultérieure réalisée par K. Kouassi Maurice et Bamba Mafoumgbè :
« Je suis scandalisé que des pays comme la France et les USA, pour lesquels la Constitution est une loi sacro-sainte, qui n’accepteront pas qu’on touche une virgule de celle-ci, se permettent de se livrer à des déclarations et des actes qui foulent aux pieds la Constitution ivoirienne. Alors qu’à partir du moment où les résultats de l’élection présidentielle ont été proclamés dans les conditions requises par le Conseil constitutionnel, personne n’a le droit de contester cette décision irrévocable ».
L’argument majeur invoqué contre les décisions du Conseil constitutionnel ivoirien qui faisaient de Gbagbo le président élu était que ce Conseil était « à la solde » de ce même Gbagbo. Sans doute, mais, sans connaître, dans leur détail, les règles du mode de désignation du Conseil constitutionnel ivoirien, je suppose que, comme dans les cas de bien des instances africaines, on a strictement calqué sa formation et son fonctionnment sur ceux de l’institution française correspondante. Or, les neuf membres du Conseil constitutionnel français (auxquels s’ajoutent les anciens présidents de la République, membres de droit) sont désignés respectivement par le Président de la République, le Président du Sénat et le Président de l'Assemblée nationale, à raison d'un tiers chacun. On comprend aisément par là que, dans un tel conseil, la voix de l’opposition n’a guère de chances de se faire entendre, à Paris comme à Abidjan !
Mais ce que je juge le plus remarquable, mais non le plus étonnant, vu les circonstances et la couleur politique de l’assassinat, est le silence quasi absolu des médias français sur un drame qui date de moins d’un mois. Une recherche assez systématique que j’ai faite dans Google m’a montré que le fait et ses circonstances n’étaient mentionnés que dans les médias et les sites africains, le plus souvent de la mouvance de Gbagbo avant sa chute." [...]
Lire l’article en entier sur le blog d'Usbek...
"Côte d'Ivoire : l’assassinat de Philippe Rémond à Yamoussoukro"
"L’avantage avec les médias français est qu’ils sont tellement aux ordres qu’on n'a même pas besoin de leur en donner !"
"Le 31 mars 2011, à Yamoussoukro, un enseignant français, Philippe Rémond, professeur agrégé à l’Institut national polytechnique Houphouët-Boigny, était assassiné dans une chambre d’hôtel de la ville. Le fait fut rapporté, le lendemain mais sans le moindre détail sur la victime ni sur les étranges conditions de sa mort ; les médias français, qui en firent mention, parlèrent de « crime crapuleux », voire de « balle perdue », ce qui est tout de même un peu insolite dans une chambre d’hôtel, sauf au Far West à la grande époque.
L’affaire aurait sans doute mérité un peu plus d’attention car l’homme était très loin d’être un inconnu et cela s’est vite su. Président des ressortissants européens pour la Côte d’Ivoire et réputé proche de Laurent Gbagbo, il avait participé à la Radio Télévision Ivoirienne, à une émission intitulée « Raison d’Etat ». Il y avait mis en cause l’annulation des résultats de l’élection présidentielle promulgués par le Conseil constitutionnel national au profit de ceux de la Commission internationale qui donnaient comme vainqueur Alassane Ouattara. Dans le même mouvement, il avait aussi très vivement critiqué la politique de la France.
A la suite de cette émission, Philippe Rémond avait été l’objet de menaces de mort. Ce sont précisément ces menaces qui, après la prise de Yamoussoukro par les forces « républicaines » de Ouattara, l’avaient conduit, par précaution, à quitter son domicile pour se réfugier dans un hôtel. On comprend dès lors que l’explication par la « balle perdue » (mais pas pour tout le monde !) est un peu courte et cela d’autant que, comme l’ont souligné partout, à l’envi, les partisans d’ ADO, la « prise » de Yamoussoukro s’était opérée dans un calme total, ce qui y rendait très improbables les balles perdues.
Il est donc évident que l’idée d’un crime « crapuleux » est ridicule et que Philippe Rémond a été purement et simplement assassiné (même si l’on peut former diverses hypothèses sur ses assassins).
Un des points intéressants de ses déclarations à la RTI était moins ses critiques du rôle de la France dans la crise ivoirienne que son argumentation concernant la mise en cause du Conseil constitutionnel ivoirien qui avait proclamé élu Laurent Gbagbo. Philippe Rémond déclarait ainsi dans une interview ultérieure réalisée par K. Kouassi Maurice et Bamba Mafoumgbè :
« Je suis scandalisé que des pays comme la France et les USA, pour lesquels la Constitution est une loi sacro-sainte, qui n’accepteront pas qu’on touche une virgule de celle-ci, se permettent de se livrer à des déclarations et des actes qui foulent aux pieds la Constitution ivoirienne. Alors qu’à partir du moment où les résultats de l’élection présidentielle ont été proclamés dans les conditions requises par le Conseil constitutionnel, personne n’a le droit de contester cette décision irrévocable ».
L’argument majeur invoqué contre les décisions du Conseil constitutionnel ivoirien qui faisaient de Gbagbo le président élu était que ce Conseil était « à la solde » de ce même Gbagbo. Sans doute, mais, sans connaître, dans leur détail, les règles du mode de désignation du Conseil constitutionnel ivoirien, je suppose que, comme dans les cas de bien des instances africaines, on a strictement calqué sa formation et son fonctionnment sur ceux de l’institution française correspondante. Or, les neuf membres du Conseil constitutionnel français (auxquels s’ajoutent les anciens présidents de la République, membres de droit) sont désignés respectivement par le Président de la République, le Président du Sénat et le Président de l'Assemblée nationale, à raison d'un tiers chacun. On comprend aisément par là que, dans un tel conseil, la voix de l’opposition n’a guère de chances de se faire entendre, à Paris comme à Abidjan !
Mais ce que je juge le plus remarquable, mais non le plus étonnant, vu les circonstances et la couleur politique de l’assassinat, est le silence quasi absolu des médias français sur un drame qui date de moins d’un mois. Une recherche assez systématique que j’ai faite dans Google m’a montré que le fait et ses circonstances n’étaient mentionnés que dans les médias et les sites africains, le plus souvent de la mouvance de Gbagbo avant sa chute." [...]
Lire l’article en entier sur le blog d'Usbek...
mercredi 1 juin 2011
Washington soupçonne les FRCI de Ouattara de financer AQMI
Dépêche de Directscoop — 31 mai 2011 (voir aussi les commentaires) :
Côte d’Ivoire/ Diamants : Washington soupçonne les Forces Nouvelles (rébellion pro-Ouattara) de financer AQMI
ABIDJAN – Deux agents de la CIA (Central Intelligency Agence) auraient été dépêchés récemment en Côte d’Ivoire par le gouvernement en vue « de mieux comprendre les flux du commerce » des diamants provenant des sites miniers du nord du pays (Bobi, Diarabala, Séguéla et Tortiya), rapporte le journal Africa Mining Intelligence dans son édition à paraître du mercredi.
Selon le journal, le gouvernement américain soupçonnerait la filière, contrôlée exclusivement par les commandants Issiaka Ouattara dit Wattao et Touré Hervé dit « Vetcho », de financer le réseau terroriste Alqaeda au Maghreb Islamique (AQMI). Raison évoquée : la présence permanente sur les sites de personnes liées à des émirs d’AQMI.
Les Forces Nouvelles constituent l’essentiel des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire, nouvelle armée par Ouattara, le chef d’Etat installé avec l’aide armée de la France.
Que Washington découvre en 2011 ce que nul n’ignore depuis belle lurette, voilà qui doit mettre la puce à l’oreille.
Cela fait plusieurs mois déjà qu’Israël a mis en garde ses ressortissants concernant la présence d’Aqmi au nord de la Côte d’Ivoire parmi les rebelles.
Et on peut remonter plus haut : la photo en illustration date de 2002. Elle a été publiée sur plusieurs journaux et sur le net. Et Washington l’ignorerait ?
… Ou n’est-on pas plutôt passé à la phase nettoyage de ce qui fait tache sur ce Ouattara si propre sur lui ? Ennuyeux, tout de même le fait que ses troupes n’échapperont pas à la tourmente consécutive à leurs massacres de masse, que les médias occidentaux commencent à admettre, parlant eux-mêmes de purification ethnique, crimes de guerre, voire crime contre l'humanité et génocide.
Or, s’il est inconcevable que Ouattara ait tout ignoré et continue de tout ignorer, s’il est donc inconcevable qu’il soit vierge de toutes ces exactions perpétrées en son nom, il n’est pas inenvisageable de lui refaire une virginité — provisoire — en faisant porter le chapeau à ses FRCI.
Les têtes risquent donc de tomber. Et qui est le mieux placé pour cette opération, sachant que le pouvoir sarkozien est mouillé jusqu’au coup dans le soutien aux FRCI et dans le coup d’Etat du 11 avril ?… Washington, qui s’est tenu en embuscade discrète, et en soutien discret de toute cette opération !…
Où transparaît que dans un second temps, après l’épuration de la rébellion de Ouattara, il pourrait en faire les frais lui-même, et derrière lui son soutien indéfectible, imprudemment présent au milieu de tous les dictateurs du continent lors de la fête à Yamoussoukro… Sarkozy.
Washington aurait donc les coudées franches pour installer une base de « sauveurs » et se substituer ainsi à Paris pour le contrôle du Golfe de Guinée et de ses immenses ressources.
La mise en garde des anciens de la Françafrique, déplorant que Paris ait choisi le camp de Ouattara contre ses propres intérêts s’avérerait alors justifiée plus rapidement que prévu…
Côte d’Ivoire/ Diamants : Washington soupçonne les Forces Nouvelles (rébellion pro-Ouattara) de financer AQMI
ABIDJAN – Deux agents de la CIA (Central Intelligency Agence) auraient été dépêchés récemment en Côte d’Ivoire par le gouvernement en vue « de mieux comprendre les flux du commerce » des diamants provenant des sites miniers du nord du pays (Bobi, Diarabala, Séguéla et Tortiya), rapporte le journal Africa Mining Intelligence dans son édition à paraître du mercredi.
Selon le journal, le gouvernement américain soupçonnerait la filière, contrôlée exclusivement par les commandants Issiaka Ouattara dit Wattao et Touré Hervé dit « Vetcho », de financer le réseau terroriste Alqaeda au Maghreb Islamique (AQMI). Raison évoquée : la présence permanente sur les sites de personnes liées à des émirs d’AQMI.
Les Forces Nouvelles constituent l’essentiel des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire, nouvelle armée par Ouattara, le chef d’Etat installé avec l’aide armée de la France.
Que Washington découvre en 2011 ce que nul n’ignore depuis belle lurette, voilà qui doit mettre la puce à l’oreille.
Cela fait plusieurs mois déjà qu’Israël a mis en garde ses ressortissants concernant la présence d’Aqmi au nord de la Côte d’Ivoire parmi les rebelles.
Et on peut remonter plus haut : la photo en illustration date de 2002. Elle a été publiée sur plusieurs journaux et sur le net. Et Washington l’ignorerait ?
… Ou n’est-on pas plutôt passé à la phase nettoyage de ce qui fait tache sur ce Ouattara si propre sur lui ? Ennuyeux, tout de même le fait que ses troupes n’échapperont pas à la tourmente consécutive à leurs massacres de masse, que les médias occidentaux commencent à admettre, parlant eux-mêmes de purification ethnique, crimes de guerre, voire crime contre l'humanité et génocide.
Or, s’il est inconcevable que Ouattara ait tout ignoré et continue de tout ignorer, s’il est donc inconcevable qu’il soit vierge de toutes ces exactions perpétrées en son nom, il n’est pas inenvisageable de lui refaire une virginité — provisoire — en faisant porter le chapeau à ses FRCI.
Les têtes risquent donc de tomber. Et qui est le mieux placé pour cette opération, sachant que le pouvoir sarkozien est mouillé jusqu’au coup dans le soutien aux FRCI et dans le coup d’Etat du 11 avril ?… Washington, qui s’est tenu en embuscade discrète, et en soutien discret de toute cette opération !…
Où transparaît que dans un second temps, après l’épuration de la rébellion de Ouattara, il pourrait en faire les frais lui-même, et derrière lui son soutien indéfectible, imprudemment présent au milieu de tous les dictateurs du continent lors de la fête à Yamoussoukro… Sarkozy.
Washington aurait donc les coudées franches pour installer une base de « sauveurs » et se substituer ainsi à Paris pour le contrôle du Golfe de Guinée et de ses immenses ressources.
La mise en garde des anciens de la Françafrique, déplorant que Paris ait choisi le camp de Ouattara contre ses propres intérêts s’avérerait alors justifiée plus rapidement que prévu…
Pour une commission d'enquête parlementaire sur l'intervention de la force Licorne
Pour une commission d'enquête parlementaire sur l'intervention de la force Licorne.
Depuis l'annonce des résultats de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, le 28 Novembre 2010, le gouvernement français s'est engagé sur la voie de la déraison et de la violence. Il s'est engagé sur la voie de la déraison car il n'avait aucune légitimité pour y jouer les gendarmes. Le gouvernement français s'est engagé sur la voie de la déraison, car le passé colonial de notre pays aurait du inciter nos gouvernants à plus de mesure, à plus de retenue et surtout au respect de la souveraineté de l'État ivoirien. Le gouvernement français s'est engagé sur la voie de la déraison car jouant le rôle du pompier pyromane, il a exacerbé les passions dans un pays au bord de la guerre civile, coupé en deux depuis plus de dix ans. Attiser ainsi les haines alors que la situation requérait doigté et diplomatie, était irresponsable et révélateur du peu d'interêt que notre gouvernement avait pour la sécurité de la population ivoirienne et de nos nombreux ressortissants. Le gouvernement français s'est engagé sur la voie de la déraison car l'Afrique a changé, la France peut- être mais les français sûrement, et l'interventionnisme colonial ne peut plus être une option. Notre gouvernement s'est engagé sur la voie de la violence en soutenant un candidat, Mr Ouattara, cornaquant chefs de guerre et milices, peu soucieux des droits de l'homme et des populations ivoiriennes. Notre gouvernement s'est engagé sur la voie de la violence, notre action s'étant révélée des plus hasardeuses puisque "nos alliés" ivoiriens sont responsables de la mort, étrangement passée sous silence, d'un de nos concitoyens. Devant un tel cynisme affiché vis-à-vis de vies humaines, devant un tel mépris des valeurs de notre République et du fonctionnement de nos institutions, devant une propagande médiatique digne des plus belles heures du régime soviétique, nous citoyens français, ne pouvons rester sans agir.
C'est pourquoi [...]
Suite ici : "pétition exigeant la création sans délai d'une commission d'enquête parlementaire chargée de mettre en lumière la nature de l'engagement militaire français en Côte d'Ivoire."
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