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Tant que les lions n'auront pas d'historiens, les histoires de chasse tourneront à la gloire du chasseur - Le mensonge se lève très tôt mais la vérité finit par le rattraper - Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage

mardi 9 novembre 2010

Second tour en Côte d'Ivoire - trans-ethnique

On a tous ses attachements, ses ancrages,... on est tous nés quelque part ! Et la fidélité à ses ancrages et attachements, et donc notamment ethniques, est constitutif de la dignité... et permet de comprendre qu’autrui a aussi ses propres ancrages et que sa dignité passe aussi par sa fidélité à son héritage. Comprendre cela est déjà ouverture à un sens politique.

Le propre de l’homme politique — et je ne vise pas la profession d’homme politique ! —, je parle de l’homme ou de la femme cultivant une conscience citoyenne, conscience de la cité, bref politique ; le propre de l’homme ou de la femme politique est ainsi de mettre à distance ses appartenances particulières, de s’en faire l’observateur lointain, en d’autres termes de prendre de la hauteur par rapport à ses propres attachements.

 
R. Goscinny - A. Uderzo, Astérix en Corse, p. 25


C’est un point de départ incontournable pour se considérer comme appartenant à une cité trans-ethnique. C’est le fondement d’une cité en mouvement, consciente d’une communauté d’intérêts qui déborde largement la propre appartenance ethnique de chacun. Et cela correspond tout simplement à la réalité en marche : on a tous un père et une mère, ce qui induit déjà, pour peu qu’ils n’aient pas la même provenance — ce qui est de plus en plus fréquent —, une double appartenance. À cette complexité de naissance, s’ajoutent les liens tissés par mariage. À notre époque, cette complexité s’est décuplée parfois depuis plusieurs générations.

Telle est la réalité actuelle que laissent dans l’ombre nombre de connaisseurs et autres anthropologues, toujours tentés de glisser à une anthropologie du passé en revenant en permanence à des explications ethniques de tout comportement, y compris citoyen et électif. Si le dépassement de ces comportements ne doit pas être abstrait et nier les réalités des villages, si ce dépassement est toujours à l’ordre du jour, il n’en est pas moins en marche. J’en veux pour exemple le pourcentage d’un district me concernant plus particulièrement où le candidat de LMP qui n’a aucun rapport ethnique, ni lui ni sa femme ni quiconque de significatif, avec la population, serait passé au premier tour, sans que son score ne soit astronomique ou soviétique. C’est ce qu’on appelle une ouverture citoyenne.



R. Goscinny - A. Uderzo, Astérix en Corse, p. 26


Revenir en permanence aux classifications anthropologiques qui s’en tiennent aux ancrages locaux serait sans grande importance si cela ne rencontrait pas d’écho, relayé par des hommes politiques (au sens professionnel cette fois) qui mettent sous le boisseau ne serait-ce que le fait que toute réalité ethnique est mouvante.

Voilà une politique d’anthropologues qui tente de glisser un coin dans le ciment de la conscience citoyenne qui forge des nations fortes, à même de résister aux pressions des débridages financiers internationaux qui voient d’un très bon œil les explications anthropologiques et ethnicistes de tout poil : ça cadre parfaitement avec la politique du « diviser pour régner ».

Or c’est cela que brise la conscience trans-ethnique qui s’est fait jour. Il serait redoutable, dommageable pour la paix et pour le développement de tout le continent de l’étouffer.

C’est pourquoi, dans la mesure où la prise de distance par rapport aux réalités des appartenances est inéluctable, l’élection se gagnera forcément à un plan trans-ethnique. D’où la nécessité d’en venir rapidement à une campagne politique...

Ci-dessous deux interviews :
- Pr Ouraga Obou (juriste et politologue) — Entretien avec Kesy B. Jacob pour Nord-Sud : “Ce qui fera la différence au second tour”
- Laurent Gbagbo — Entretien avec Rosa Moussaoui pour L’Humanité : "Avant tout, il faut instaurer la démocratie"

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