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Tant que les lions n'auront pas d'historiens, les histoires de chasse tourneront à la gloire du chasseur - Le mensonge se lève très tôt mais la vérité finit par le rattraper - Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage

mercredi 22 décembre 2010

Joyeux Noël !

<div style="text-align: center;"><a href="http://www.musicme.com/The-Puppini-Sisters/albums/Christmas-With-The-Puppini-Sisters-0602527503943.html?play=01" target="_blank"><img src="https://lh3.googleusercontent.com/blogger_img_proxy/AEn0k_tTvyLs4mGoJ7dnLgNYN71QZZK20Vqnm_biK0UWAHISToRdbsilVTZWWW4Wl4rguUl4XHAVv3af5RkVmKCmAjpGmyVEjedL4vJR1HdLD0dWc1zxuELqjoVmbanns3rT2MlAtFX9sk5dZjou-b7Iu6fiJJiTQVAF60vkJJlDy89Q-nplaSbTwnvqD3vZvCWpSt_A6s1Q8PW5317jh3U=s0-d"></a></div>
Pause Noël pour quelques jours...




Un rapport de force qui s’inverse : un autre avenir

Quiconque se penche sur les arguments qui se déploient de part et d'autre dans la crise ivoirienne est confronté à terme à un constat : du côté de la "communauté internationale", le droit de la force, du côte de la résistance trans-frontalière de la Côte d'Ivoire, la force du droit.

Or, chaque grande tension dans l'histoire a toujours vu triompher, tôt ou tard, le droit contre la force brute.



Le signe est décisif, qui vient à l'appui de l'appel de Saper Aude.

La "communauté internationale" menace... Elle brandit tant des menaces de sanctions que des menaces de violence et d'interventions armées. Elle va jusqu'à bafouer son propre droit.

Au plan intellectuel, son argumentation clef est le matraquage médiatique de contre-vérités et de calomnies à l'appui d'une révision constante de l’écriture de l’histoire - à côté de laquelle celle de "1984" fait figure d'amateurisme ! Et le pire est que pour quiconque ne prend pas la peine de se renseigner, c'est reçu comme acquis !

Il suffit alors de revenir aux faits, minutieusement, pour retrouver les tenants du discours médiatique ambiant - cette vulgate de tout développement sur la "crise ivoirienne" - réduits à un silence interrogé pour les plus... - disons - honnêtes ; à des cris d'orfraies mêlés d'insultes pour la plupart ! Cette méthode allant de l'"analyse psychologique" de celui ou celle qui rappelle de simples faits d'histoire, à la grossièreté la plus lourde, voire à la menace - on trouvera des échantillons de la méthode dans les commentaires de mes blogs "Une bourriche" ou "Bis repetetita", avec cette caractéristique frappante qui en fait des illustrations de la méthode de la "communauté internationale" : le vocable "intellectuel" devient une insulte à peine mâtinée de la connotation de "pseudo-intellectuel" (qui on le sait désigne en général les arguments que l'on ne peut réfuter). Méthode de la colère qui n'a plus que la force de ses calomnies, de ses muscles et de ses armes - et de leur menace contre quiconque n'a pas l'imbécillité de donner des prétextes aux coups d'un ennemi autrement armé (au plan matériel). Dernier argument d'une impuissance à atteindre la vérité - qui est la seule arme, en dernier recours, de la résistance.

Voilà où en est la "communauté internationale" et ses porte-parole conscients ou téléguidés plus ou moins volontaires. Bref, la "communauté internationale" est faible, très faible, au delà de sa masse musculaire, de la force de ses menaces.

On est là dans un cas de figure connu dans l'histoire, et qui a vu invariablement triompher ceux qui argumentent contre ceux qui tapent ou qui menacent. Une configuration qui augure déjà (quel qu’en soit le terme) un autre avenir : le rapport de force s'est inversé, qui permet déjà à la Côte d'Ivoire républicaine d'inviter au dialogue, pour passer outre l'étape inutile de la violence de la guerre, n'obtenant pour l'instant des détenteurs de la force brute que des fins de non-recevoir.



Or le droit triomphe toujours de la force brute, tôt ou tard.

L’appel de Saper Aude

... À quiconque est intellectuellement honnête :

 

saper aude.JPG

"Il est du devoir de chaque personne humainement responsable et intellectuellement honnête de se couper de l’accélération  du monde et de faire œuvre de compréhension sur ce qui se passe actuellement en Côte d’Ivoire.

Pour qui suit la crise ivoirienne depuis  plus de onze  ans, pour qui  a compris l’essence des enjeux de cette crise  (sans  jeu de mots !),  et surtout pour qui aime la côte d’ivoire et l’Afrique, il n’est plus possible de se taire.

Il est cruel  d’entendre, au bord du gouffre de la barbarie qui s’annonce, le grand silence des intellectuels français et des africanistes. Les intellectuels africains,  quant à eux, parlent. Ils ont trop bien compris  que le cas ivoirien avait valeur de  jurisprudence, et que l’araignée ramifie sa toile mortifère sur les pays voisins, Sénégal, Gabon et Guinée en particulier.

Il est symptomatique, quoi que sociologiquement intéressant, de constater que la seule voix qui s’élève dans le tumulte médiatique est celle de Monsieur Jean François Probst, homme des réseaux Foccart. Il ne faut pas céder à la tentation ne pas l’écouter. Car non  seulement content de dévoiler les dessous de la crise, de dénoncer tous les acteurs en place  il  est  surtout sincèrement inquiet pour la côte d’ivoire et tente à sa façon de prévenir le bain de sang  qui n’a fait que commencer.

Il est terrifiant de constater le jeu des media français et internationaux, complices directs du coup d’état électoral fait au peuple ivoirien  ou simplement désinformés [...]"

 

La suite et l'appel en entier ici.

 

mardi 21 décembre 2010

Jean-François Probst: «Je crois que Gbagbo est plus proche de Mandela que de Mugabe.»

Kernews / Autre média via "indignez-vous" | mardi 21 décembre 2010


Jean-François Probst, l’ancien bras droit de Jacques Chirac, est un éminent spécialiste de l’Afrique. Après une carrière politique extrêmement riche (il a notamment été conseiller de Jérôme Monod au RPR, secrétaire général du groupe RPR au Sénat, conseiller d’Alain Juppé et directeur de la communication de la Mairie de Paris pour Jean Tibéri), il est aujourd’hui consultant international en communication et conseille des chefs d’entreprise, des politiques et des chefs d’État africains. Il était l'invité de Yannick Urrien mardi 21 décembre à 8h10 sur Kernews.



Nous publions quelques extraits de l'entretien avec Jean-François Probst. Ce script ne constitue pas l'intégralité de l'entretien sonore: compte tenu de la longueur de l'entretien, nous avons du trier, de notre point de vue, les citations les plus marquantes de M. Probst.

Kernews : Pour quelles raisons le gaulliste que vous êtes estime-t-il que nos compatriotes, particulièrement ceux qui sont attachés aux souverainetés nationales, doivent s’intéresser aux événements de Côte d’Ivoire qui, selon vous, marqueront l’histoire de l’Afrique ?

Jean-François Probst : Pour comprendre ce qui se joue aujourd'hui, il faut se reporter à la fin de la IVème République. Les socialistes n'arrivaient pas se dépêtrer des affaires coloniales et c'est là que le général De Gaulle a joué un coup majeur, pour l'intérêt supérieur de la France et des Africains : il a octroyé par référendum à chaque pays la possibilité de devenir indépendant et souverain. La base de l'indépendance nationale lorsque l'on est gaulliste, c’est le 18 juin 1940. C'est le refus de l'occupant, c'est le refus de la collaboration avec l'ennemi, c'est la capacité, malgré la difficulté, à résister. En Côte d'Ivoire, la flamme d'une résistance générale, contre les colonisateurs, les anciens colonisateurs ou les nouveaux colonisateurs que sont les États-Unis, la Chine ou l'Inde, cela existe. Dans le monde entier, des centaines de milliers de jeunes gens s'informent et voient bien qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Ce qui ne fonctionne pas, c'est un point très cher à la doctrine du général De Gaulle : l'organisation des Nations Unies, «le machin» comme l'appelait le général. C'est une organisation qui n'a pas lieu de s'ingérer dans les affaires intérieures d'un pays pour régler ou annoncer les choses à sa manière. Dans ce qui se passe, la responsabilité de l'ONU est patente. Les Nations Unies ne font pas respecter leurs résolutions de manière générale, que ce soit en Israël, en Iran ou au Kosovo après les trafics d'organes… En Côte d'Ivoire, les Nations Unies n'ont pas fait leur travail pour organiser une élection dans un pays qui a connu une dizaine d'années de crise. Monsieur Gbagbo a été élu en 2000. Il n'est pas arrivé du ciel, il n'est pas seulement un homme un peu socialiste soutenu par les socialistes français. C'est un Ivoirien qui a souffert dans le passé en tant qu’opposant et c'est d'ailleurs Monsieur Ouattara qui l’avait mis en prison quand il était premier ministre de Monsieur Houphouët-Boigny. Pour revenir à ce qui nous préoccupe, les Nations Unies auraient dû organiser des élections incontestables. Or, ce qui vient de se passer montre que rien n'était prêt : les listes électorales n'étaient ni faites ni à faire, on a vu 20 000 électeurs supplémentaires par rapport aux inscrits dans le nord où Ouattara et Soro ont été des rebelles à l'élection... Il y a eu des fraudes, tricheries et truandages... Le délégué des Nations Unies en Côte d'Ivoire, Monsieur Choi, a, à mon avis, une technique coréenne qui n'a rien à voir avec la démocratie moderne. S'il souhaite par la suite qu'il y ait deux Côte d'Ivoire, comme il y a deux Corée depuis 70 ans, c'est son affaire… Mais en Afrique, on est en Afrique, on n’est pas en Asie ! Il y a 15 000 Français en Côte d'Ivoire et ils ne doivent pas subir les effets de la carence, de l'incompétence de l'ONU dans l'organisation d'élections. On voit bien qu'il y a eu beaucoup de fraudes. On me dit qu'il y en a eu des deux côtés. Probablement, mais je vois les cinq régions dans lesquelles certains bureaux de vote sont quasiment à 95% pour Monsieur Ouattara... Il y a eu des empêchements de voter, des violences, des viols et on m'a même raconté que dans certains villages, les amis de Messieurs Ouattara et Soro y allaient à l’arme pour intimider les gens et même parfois les tuer. Les Nations Unies ne peuvent pas fermer les yeux sur de telles affaires. Monsieur Choi n'a pas fait son travail dans le nord… Est-ce que cela exonère pour autant le président Gbagbo et son équipe de tous les défauts ? Sûrement pas, mais ce n'est pas à nous, gens de l'extérieur et prétendument de la communauté internationale, de nous ingérer dans les affaires de la Côte d'Ivoire… La Côte d'Ivoire n'est pas un pays qui est appelé à vivre en guerre civile. C'est un pays que je connais depuis 1969, c'est un pays gaulliste et houphouëtiste dans son cœur et dans ses tripes, c'est un pays uni et rassemblé avec de nombreuses ethnies et des étrangers. Et voilà que les Nations Unies, au lieu d'installer et de préserver la paix, viennent de sécréter la guerre. Je dis que Monsieur Ban Ki-Moon et Monsieur Choi vont avoir très mauvaise conscience et du sang sur les mains.

Pourquoi l’ONU a-t-elle fermé les yeux sur les fraudes dans le nord et pourquoi soutient-on Monsieur Ouattara à Washington en lui attribuant cette victoire ?

Avant de parler des États-Unis, de Monsieur Obama, de Washington et de la CIA, finissons de parler des Nations Unies et de leur rôle. Je crois qu'il y a beaucoup de soldats dans les chars marqués UN. Il y a beaucoup de fonctionnaires et de bureaucrates et, d'après des témoins sur le terrain, on n'a pas vu beaucoup d'observateurs dans les bureaux de vote des cinq régions du nord où il y a eu toutes ces fraudes. Là où l'ONU a encore un rôle encore plus critiquable, c'est que le président de cette fameuse commission électorale indépendante - qui, en réalité, n'avait d’indépendante que le nom - Monsieur Bakayoko, à peine avait-il quelques résultats partiels, s’est enfui à l'Hôtel du Golf… Tout cela est une farce ! Les Nations Unies couvrent cette ouattaresque pantalonnade et c'est très grave ! Cela s'apparente à un vol et un cambriolage de voix d’Ivoiriens par Monsieur Ouattara, malheureusement téléguidé par l'extérieur…

Vous avez évoqué la CIA…

De mon point de vue, et du point de vue de certains observateurs avertis et connaissant bien les affaires ivoiriennes, il est évident que depuis longtemps la CIA téléguide avec quelques longues cornes, et assez facilement semble-t-il, le couple Alassane et Dominique Ouattara… Les rebelles du nord sont manipulés de l'extérieur, et pas seulement par l'islam avec Al Qaïda, des islamistes du nord de l'Afrique qui voudraient bien pousser jusqu'au sud. Tout cela est un imbroglio dans lequel les États-Unis nagent comme d'habitude à contre-courant. Ils ont engendré beaucoup de guerres et beaucoup de conflits civils, avec de nombreux morts dans de nombreux pays où il y a du diamant, de l'uranium, de l’or, du pétrole et d'autres richesses… Tout le monde fait la danse du ventre autour de la Côte d'Ivoire, mais les États-Unis, avec leurs manières lourdingues et obamesques, un peu comme Bush le faisait en Irak, arrivent à entraîner derrière eux des petits satellites ou des vassaux. Malheureusement pour mon beau pays de France, que le général De Gaulle avait fait sortir du commandement intégré de l'OTAN, le président Sarkozy a réintégré l'OTAN. Le président Sarkozy est à la traîne des États-Unis et la France est un wagon de queue de la grosse locomotive américaine… Les USA voudraient le Maroc, la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée, le Mali, le Niger et cette Haute-Volta, devenue Burkinabè, qui veut percer vers le sud jusqu’à Yamoussokro pour, disent-ils, transformer la basilique Houphouët-Boigny de Yamoussoukro en mosquée. Obama, comme Sarkozy, c'est un peu une marionnette entre les mains du complexe militaro-industriel américain et des grandes multinationales de l'agroalimentaire qui font ces barres chocolatées qui rendent obèses tous les enfants du monde. Cette action américaine me fait retourner un peu en arrière, au moment de la mort du président Houphouët-Boigny. La France avait déjà cette espèce de difficulté à être ensemble de façon gaullienne pour reconnaître les bienfaits et les défauts de la politique d'Houphouët. Mais Houphouët a dû gérer un pays après l'indépendance, il a commis sûrement des erreurs. Il a sûrement commis celle de mettre dans le même marigot Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, qu'il a nommé premier ministre pendant que sa femme, Dominique, jouait un rôle semble-t-il bizarre à Abidjan et à Yamoussoukro. À la mort d'Houphouët, dans l'avion qui emmenait les autorités, Chirac ne parlait quasiment plus à Balladur... Messmer l'Africain représentait un peu l'autrefois. Il était difficile pour ces gens-là de se parler, même pour Mitterrand qui était carrément attaché aux années 40-50, pour ne pas dire à Vichy puisqu'il y avait carrément reçu la francisque... Le seul en France, socialiste d'ailleurs, qui avait une vision de l'avenir, c'était Gaston Defferre. Aujourd'hui, le président Sarkozy n'a aucune compétence dans le domaine de l'Afrique. Il l’a d'ailleurs démontré par deux stupides discours : celui de Dakar, qui était à la fois raciste et précolonial, et celui de Pretoria, que je viens de relire, dans lequel il annonçait que la France retirait toutes ses bases et tous ses militaires… Aujourd'hui, ce qu'il reste à faire à Monsieur Alain Juppé et à Madame Alliot-Marie, c'est conseiller au président Sarkozy de tenir son engagement : retirer les troupes françaises et pas à cause des élections cafouilleuses de Côte d'Ivoire, mais parce que nous allons vers un monde nouveau, vers la communauté de destin de 53 pays d'Afrique : 1 milliard d'habitants et pas seulement le petit Gabon, dont ne s’occupent que les Balkany, les Bourgi ou les Guéant... Nicolas Sarkozy pourra de façon grossière et indécente s'agiter, vociférer, s'ingérer dans les affaires intérieures de la Côte d'Ivoire, mais il n'aura que des réponses cinglantes des Ivoiriens qui lui répondront que la Côte d'Ivoire n'est pas une sous-préfecture française. Donc, de grâce, que les Américains, que la France de Monsieur Sarkozy, que l'Europe de Messieurs Baroso et Van Rompuy, se calment et s'abstiennent de commentaires vasouilleux et menaçants… Pendant ce temps, Monsieur Netanyahou n'a que faire des recommandations des Nations Unies et Monsieur Ahmadinejad s'assoit sur les recommandations des Nations Unies et de Monsieur Obama…

Sommes-nous en train de vivre un cas de manipulation médiatique mondiale comme ce fut le cas avec l’Irak ?

Incontestablement. Il y a intoxication des lecteurs, auditeurs et téléspectateurs sur la situation qui prévaut à Abidjan et en Côte d'Ivoire. Bien sûr, il y a la responsabilité des journalistes, dont certains ne connaissent rien à la réalité ivoirienne : c'est le cas de Monsieur Jean-Michel Apathie qui s'est fait moucher par un artiste africain… Mon cher Yannick Urrien, je suis né en 1949, j'ai travaillé dans la politique, et des manipulations, il y en a eu plus d'une... D'abord, il y a un grand nombre de monopoles de journaux qui sont tenus par des marchands de canons, des marchands d'avions, des marchands de caleçons ou de béton… Mais c'est aussi vieux que le monde, la manipulation, l'intoxication, c'est aussi vieux que la politique étrangère… Mais cela n'a jamais été aussi accéléré qu'aujourd'hui, parce qu'il y a les médias et surtout Internet, avec les révélations de Wikileaks qui sont tout-à-fait extraordinaires ! Donc, on peut mentir à la population mondiale une fois, comme disait Abraham Lincoln, mais on ne peut pas mentir à tout le monde tout le temps. Par conséquent, les États-Unis, qui sont un géant aux pieds d'argile, feraient mieux de réfléchir plusieurs fois avant d'installer la guerre dans des endroits où ils finiront, comme partout, par être rejetés… Ce qui se passe en Côte d'Ivoire, ce n'est pas seulement de l'intoxication et de la désinformation, ce n'est pas simplement l'instrumentalisation d'un gars comme Ouattara pour mettre le pied dans la porte des richesses. La nouvelle guerre qui se tient maintenant dans tous les coins du monde, c'est celle entre les États-Unis d'Amérique et la République populaire de Chine. L'Afrique de l'Ouest sera l'eldorado des vingt prochaines années dans le monde et, si nous ne comprenons pas que nous avons le devoir, même cynique, d'un rapport Nord-Sud intelligent, il vaut mieux que nous allions nous coucher et la France deviendra un espèce de vaste musée où l'on viendra voir les statues de cire de Monsieur Sarkozy, de Madame Dati ou de Monsieur Delanoë au musée Grévin… Il faut aussi que les journalistes, comme Monsieur Elkabbach, arrêtent de prendre les élites africaines pour des petits «négros Banania»… Cela dépasse l'entendement ! Je viens de réécouter l'interview par Monsieur Elkabbach de Monsieur Pierre Kipré, brillant ambassadeur de la République de Côte d'Ivoire en France, et je me demande s'il ne serait pas temps que les Duhamel, Apathie et Elkabbach aillent directement à la maison des vieux artistes de Ris-Orangis ! On sent l’incompétence, l'arrogance et presque l'injure. Cela rejoint ce que pensent de nombreux Français de Nicolas Sarkozy. Ce garçon a trop tété le biberon de Charles Pasqua et il est le roi de la rodomontade. La politique étrangère, cela nécessite du calme, de la hauteur de vue et de la discussion. Je recommande aussi à nos reporters de France Info et d'ailleurs, d'arrêter de camper dans des halls d'hôtel et de lire des papiers qui leur sont confiés par je ne sais qui à l'ambassade de France ou par d'autres officines… Je suis très peiné pour mon pays, parce que l'on disait la France fille aînée de l'église et la Côte d'Ivoire petite sœur de la France. Les Ivoiriens et nous, nous étions faits pour nous aimer et nous entendre. À Abidjan, il y a quelque chose d'un peu marseillais et en France il y a quelque chose de très ivoirien, ce goût de l'indépendance, de la liberté de la souveraineté et de la rébellion. Ne négligeons pas le fait que 60% des Ivoiriens ont moins de 20 ans. Ne négligeons pas que, comme les gaullistes de la Résistance, ils ont envie de s'opposer aux colonisateurs et au totalitarisme… Seulement, les Chinois ont une diplomatie un peu plus intelligente que la nôtre… Actuellement, ce n'est pas difficile, parce que des crétins gèrent notre approche française de l'Afrique… L’ONU n’a pas été capable de préparer et de contrôler convenablement ces élections et je les entends dire, dans le camp Ouattara de l’Hôtel du Golf, que le Conseil constitutionnel est à la solde du président Gbagbo. Mais ils sont injurieux ! Est-ce que Monsieur Louis Joxe était à la solde de De Gaulle ? Est-ce que Monsieur Roger Frey était à la solde de Pompidou ? Est-ce que Monsieur Roland Dumas était à la solde de Mitterrand ? Est-ce que Monsieur Jean-Louis Debré était à la solde de Chirac ou à la solde du président Sarkozy ? Les journalistes, prétendus spécialistes de l'Afrique, qui essaient de faire passer Gbagbo pour Mugabe se trompent : je crois que Gbagbo est plus proche de Mandela que de Mugabe.

Eviter l'étape guerre

Tel est le message qu'a donné le président de l'Assemblée nationale ivoirienne, Mamadou Koulibaly, à ses collègues :



Un message qu'il tient depuis la sortie des élections : "Notre engagement, c`est de parler aux protagonistes. Nous ne pouvons pas faire autrement parce que nous sommes embarqués sur la même barque. D`un côté comme dans l`autre, il n`y a pas de solution alternative. Ce que mes amis et moi nous faisons, c`est de prendre à témoin l`opinion ivoirienne, les personnes de bonne volonté pour que nous nous mobilisions en prière et en action pour que chaque Ivoirien parle dans son propre camp aux leaders pour que l`on calme le jeu. Pour que la tension baisse pour qu`on se dise que l`autre en face n`est pas quelqu`un que nous devons détruire. Nous devons avoir pour objectif de bâtir ce pays." "Il faut éviter la guerre, il faut éviter la bagarre. Tout est possible. D`un côté comme de l`autre, on n`a pas de solution que de se parler car si la paix est perdue, chacun en payera le prix. Une guerre serait un recul. Il n`y a pas de solution militaire dans la situation où nous sommes. Il ne faut pas que des gens rêvent. La seule voie qui nous reste c`est de se parler".

Faut-il rappeler que c'est la position que soutien ce blog ? Tout conflit se termine... par la paix. Au prix, avant d'en venir à la paix qui avait déjà précédé la guerre, d'un entre-temps sanglant, indécent, et inutile, puisqu'il faudra qu'il débouche sur la paix. Autant y aller directement. Eviter l'entre-temps sanglant qui ressemble fort si ce n'était les morts et les violences, à une querelle puérile !

Mais pour cela, pour éviter l'étape de la guerre il faut prendre la peine de regarder les choses selon la perspective de l'autre protagoniste.

Faut-il rappeler aussi que c'est ce à quoi s'attache ce blog ? Adressé donc d'abord à ceux qui n'entendent que la voix de la "communauté internationale", et donc tout d'abord aux Français. Les Français n'ont pas accès à la vision des choses qui est celle des Ivoiriens. Les Ivoiriens, du moins ceux de la zone "gouvernementale", ont accès et aux médias internationaux et à la petite voix de la Rti et des journaux (minoritaires) pro-Gbagbo. Les mises hors ligne ou les interdictions ponctuelles, aux moments de fortes tensions, ne visent qu'à éviter d'envenimer les choses, de même que le couvre-feu. Chacun sait que les informations à l'emporte-pièce, et clairement partisanes des "médias internationaux" n'ont fait, et cela depuis 1999, qu'envenimer les choses. La prudence est donc de mise.

Quelles sont les deux perspectives depuis la fin des élections ? Celle de la "communauté internationale" est connue, mais préciser certaines choses permet d'y voir plus clair : c'est celle du camp Ouattara-Soro. Dans cette perspective, qui est admise par l’unanimité des grands médias, Ouattara a gagné les élections, il est donc normal que l'Onu et la "communauté internationale" le soutiennent, y compris du poids des casques bleus et des forces qui du coup, continuent à se considérer comme "impartiales".

Une impartialité qui ne saute forcément pas aux yeux de ceux qui s'en tiennent au droit ivoirien, et qui depuis déploient tous les arguments dans ce sens en appelant à la paix, et soulignons-le, à la protection des Français de Côte d'Ivoire.

Et ceux-là d'en appeler de même, mais auprès du Président français, à une solution négociée entre Ivoiriens :




Et les juristes ivoiriens d'en appeler à la "communauté internationale" pour qu'elle considère leur droit :


Pause historique... 2004 Bouaké

Où l'on voit que la méthode est toujours la même...

À propos de la question « Sukhoï » - l’avocat des familles de soldats tués à Bouaké, Me Balan, clame haut et fort que Gabgbo n’y est pour rien.



Quelques éléments parmi de très nombreux autres : dès la mort des soldats français et l’atterrissage des avions à Yamoussoukro, les co-pilotes biélorusses ont été appréhendés par les autorités françaises... et exfiltrés vers le Togo. Arrêtés au Togo par les autorités, ils ont été remis aux autorités françaises qui les ont re-exfiltrés vers... (qui sait où ils sont aujourd’hui ?). Quant aux co-pilotes ivoiriens, ils nient avoir participé à un tel bombardement. Ensuite, les soldats tués ont été enterrés avec une hâte telle que leurs effets (jusqu’aux paquets de cigarettes) étaient encore sur eux et qu’on avait interverti deux corps. On sait cela parce que la juge aux armées Brigitte Raynaud a fini par obtenir, à force de pressions, que, comme le demandaient les familles, les cercueils soient ouverts. Depuis cette juge a été démise. Les autorités françaises refusent toujours toute autopsie des corps (que demande la Côte d’Ivoire).

Notons aussi que la version initiale Chirac a varié : au début c’était Gabgbo, par la suite ça a été un gradé qui aurait pris des libertés...

Revenons aux enquêtes (ou à leur absence) concernant le camp de Bouaké lui-même cette fois : les autorités françaises ont bloqué tout accès au camp et on refusé la présence des enquêteurs ivoiriens pendant quarante jours. Le groupe Défense de l’AN française présidé UMP, a refusé les demandes d’enquête du PS et du PC. Les débris retrouvés, y compris les « débris de roquettes », sont classés secret-défense.

Autant d’éléments qui permettent au minimum de douter de la version « officielle » jusqu’à aujourd’hui, celle lancée par Chirac à l’époque et répandue par tous nos médias jusqu’à aujourd’hui comme une certitude, alors que cette version n’est même plus tout à fait la version officielle de la France !

Si l’on s’en tient à ces faits, on est même fondé à douter qu’il se soit agi d’un bombardement aérien : ce que confirmerait le témoignage d’un gendarme présent sur les lieux, parlant – tenez-vous bien – d’une attaque des rebelles (sic) – dans le magazine Gend’info juin-juillet 2005, qui ensuite a plaidé... le lapsus...

Or l’idée correspondrait bien à la méthode constante des rebelles, encore à l'ordre du jour : pousser par tous les moyens la France à intervenir militairement en leur faveur.

lundi 20 décembre 2010

L’opposition camerounaise félicite le Président de la République de Côte d'Ivoire

Douala le 04 décembre 2010
A
Son Excellence Laurent GBAGBO
Président de la République
de Côte d’Ivoire
ABIDJAN
Objet :   Félicitations

Excellence, Monsieur le Président et Cher Frère
L’Union des Populations du Cameroun (UPC) a suivi avec une attention particulière, le processus électoral en Côte d’Ivoire pour la présidentielle qui s’est achevé le  28 novembre 2010 par votre éclatante victoire qui est le couronnement d’une lutte du peuple ivoirien.
En cette heureuse circonstance, le Comité Directeur se joint à tous les militants upécistes pour vous présenter leurs chaleureuses félicitations, à vous, à tous les camarades du Front Populaire Ivoirien (FPI) ainsi qu‘à toute la majorité présidentielle.



"Un roi nègre s’accroche au pouvoir"

Un article de Sylvie Kouamé dans Le Nouveau Courrier. Extrait :

"[...] En gros, il s’agit d’un pays où un roi nègre s’accroche au pouvoir. Alors qu’il a perdu des élections transparentes et validées par une «communauté internationale» forcément honnête, vertueuse et mue par sa mission civilisatrice et «démocratisante». Non violent, porteur d’espoir, son adversaire a appelé «le peuple» à descendre pacifiquement dans la rue, mais la soldatesque aux ordres du président sortant a sévi. Depuis, les puissances occidentales essaient de faire prévaloir les valeurs universelles…

Cette belle fable ne résiste ni à la réalité ivoirienne, bien plus complexe, ni à la froide logique de la diplomatie internationale. [...]"


La suite et l'article en entier ici...

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samedi 18 décembre 2010

Côte d'Ivoire - un avocat français dénonce

Maître Ceccaldi pointe la défaillance de la "communauté internationale" :


La République de Côte d'Ivoire demande le départ de l'Onuci et de Licorne

Des effets globalement positifs de la censure

Voilà quelques années mon premier blog hébergé sur blogs.nouvelobs.com s'est vu infliger des "coupures" à répétition à la mesure de l'intensité des tensions de la crise "ivoirienne" et de l'urgence de faire taire toute autre voix que celle de la "communauté internationale" (que l'histoire a abondement désavouée depuis lors).

Résultat de la censure me concernant, j'ai ouvert deux autres blogs ailleurs, puis d'autres : effet secondaire la censure : la démultiplication de mon audience. Mon blogging a alors cessé d'être confidentiel.

Mon nouveau blog nouvelobs.com, au temps fort de la crise actuelle, c'est-à-dire jeudi 16, s'est vu exclure du tableau d’accueil et de référencement ("trac") des blogs Nouvelobs (où il arrivait en tête).

Un jeudi sombre, qui marque "l’échec des « manifestations » sanglantes de la rébellion du Golf, relayées par la presse internationale comme annonçant la chute quasi-certaine de Gbagbo et la prise de pouvoir par Ouattara a clairement démontré que les ivoiriens sont soit sourds et aveugles, soit majoritairement républicains et demeurant attachés à leur constitution et aux institutions qui en découlent, au premier rang desquelles le Président de la République. [...] L’échec des « manifestations » sanglantes de la rébellion du Golf ,relayées par la presse internationale comme annonçant la chute quasi-certaine de Gbagbo et la prise de pouvoir par Ouattara a clairement démontré que les ivoiriens sont soit sourds et aveugles, soit majoritairement républicains et demeurant attachés à leur constitution et aux institutions qui en découlent, au premier rang desquelles le Président de la République." (Extrait d'un article sur le blog du PIAN! L’article en entier ici.)

Un jeudi noir où il fallait faire taire toute voix alternative au matraquage "international". Même les infos de la RTI disparaissaient du bouquet Orange !

Prenant la leçon des censures antécédentes, je réactive donc mes anciens blogs...

Ici : quelques "vingtaine" :


Dimanche 19 décembre à Paris

Côte d'Ivoire : quel est le rôle de l'Onu ?

Quand on sait que le mandat de l'Onu en Côte d'Ivoire est de désarmer les rebelles ! Voilà qui étonne :




Cf. : http://lenouveaucourrier.ivoire-blog.com/archive/2010/12/17/les-images-des-medias-internationaux-temoignent-sur-le-terra2.html

vendredi 17 décembre 2010

Censure de la RTI

Censure de la RTI (Radio télévision ivoirienne) sur le bouquet Orange ! La RTI en direct ici :

- - - - - - Dernière minute : la RTI est à nouveau accessible
(la censure ne concerne-t-elle que les heures d'infos ?) - - - - - -




La RTI vient d'être virée du réseau Orange avec lequel elle a des accords ! Inaccessible en France. On peut donc l'insulter sans risque d'être démenti, comme on le voit ici ou là dans les médias de la "communauté internationale" ou autres blogs qui les répercutent docilement...

jeudi 16 décembre 2010

Viré du "trac" du Nouvel Obs ?

Le "trac", comme chacun sait aux blogs Nonobs, c'est le référencement sur la page Nonobs. Cela fait plusieurs jours que ce blog est en tête des blogs des internautes, et ne cesse de monter. Ce matin, il était même en quatrième place des blogs du Nouvel Obs en général, dépassant donc en nombre de lecteurs la plupart des journaliste et invités du Nonobs.

Et au lieu de se demander pourquoi cette montée en lecteur (probablement qu'on s'en doute) , Nonobs vire ce blog du "trac". (On peut certes toujours plaider le "bug", mais là, il aurait peu bon dos, le "bug"...)

... Pourquoi cette montée en lecteurs, si ce n'est parce que les lecteurs cherchent une voix alternative au matraquage médiatique concernant la Côte d’Ivoire, matraquage dont il est de plus en plus évident qu'il est mensonger. Tous les médias français, tous les médias de la "communauté internationale", unanimes à répercuter la voix officielle, sont sommés de ne pas tolérer la contradiction... Surtout quand celle-ci marque des points...

Il est donc évidemment urgent de faire taire la seule (ou quasiment voix) qui pose des questions, et qui de ce seul fait, trouve du lectorat. Tout comme il est important de pouvoir dire sans contradiction que lorsque la RTI reste le seul médias audio-visuel libre de Côte d'Ivoire, elle devrait ouvrir ses antennes à la voix unique obligatoire, quitte pour cela à être prise par la violence, à laquelle appellent discrètement, sans avoir l'air d'y toucher, les médias de la "communauté internationale"...

Cf. en cas de disparition totale de ce blog-ci, son jumeau : Bis repetita.

Côte d'Ivoire - Tentative de coup de force : le PDCI ne marche plus

Le Pdt du Rassemblement des Nouveaux Majeurs et Electeurs du Pdci appelle au boycott des "marches" programmées par la rébellion du Golf avec l'aval de la "communauté internationale" :



Acte de responsabilité et de civisme du leader de la jeunesse Pdci face au représentant de l'Onu en Côte d'Ivoire, qui, ne dénonçant pas (c'est le moins qu'on puisse dire) la menace en marche contre la paix, s'est vu signifier qu'il sera par conséquent tenu pour responsable des débordements.

mercredi 15 décembre 2010

Côte d’Ivoire - Rester vigilants

Alerte... Ne pas céder à la provocation...

Après l'échec du coup d'Etat électoral par sur-gonflage des voix et "proclamation" hôtelière des "résultats", une nouvelle tentative largement relayée par les médias internationaux...

Alerte... Ne pas céder à la provocation...

... Voir sur le blog de Djignab : Force reste à la loi.

"L’appel à la marche sur la Radiodiffusion et Télévision Ivoirienne (RTI) lancé par Soro Guillaume n’est pas destiné à compter les troupes acquises à la cause d’Alassane Dramane Ouattara, encore moins prendre possession d’un lieu de pouvoir, mais la dernière tentative en date de discréditer le président Gbagbo et la République de Cote d’Ivoire. Il n’échappe à personne que pour Ouattara et les siens qui ont misé sur la «communauté internationale» plus les jours passent et plus ils se rendent comptent que la Cote d’Ivoire disparait de la une des médias. Ce qu’il leur faut c’est de quoi de retenir l’attention des médias occidentaux. Pour ces derniers il n’y a que le triptyque guerre, sida et misère qui compte dès lors que l’on parle de l’Afrique. Ce que Ouattara et les siens veulent pour demain, c’est le sang des Ivoiriens qu’ils pourront exhiber comme la preuve que rien ne va dans le pays et licence à leurs alliés de la Force Licorne et de l’ONUCI de tuer impunément les Ivoiriens pour les installer au pouvoir. Il appartient aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS) ivoiriennes et aux patriotes ivoiriens de ne pas céder à cette provocation. Aux FDS, il faut qu’impérativement la force ne soit utilisée que pour protéger l’intégrité physique des éléments engagés dans le maintien de l’ordre. Il faut également qu’il y ait une graduation dans l’usage des armes destinées au maintien de l’ordre. Les armes létales ne doivent être utilisées que contre des éléments identifiés avec certitude comme attentant à la vie des fonctionnaires commis au maintien de l’ordre. Les patriotes pour leur part doivent se munir des moyens modernes de communications entre autres appareils photo, caméscopes. Il incombe aux patriotes d’apporter la preuve que les «manifestants» que le RDR et leurs alliés de la «communauté internationale» n’étaient pas animés d’intentions pacifiques. Ils doivent jouer le rôle de sentinelles de la démocratie et de l’ordre public. C’est une tâche importante, qu’ils doivent considérer plus gratifiante que celle de supplétifs des FDS qui d’ailleurs et pour le moment n’ont pas exprimé le besoin d’être aidés. Tous les patriotes doivent intégrer le mot du Secrétaire général de la fédération FPI d’Abidjan-banco Zadi Lazar Zaba : «Nous avons la loi et le président. Nous n’avons aucun intérêt au désordre»".

Le message en entier sur le blog de Djignab...

Côte d’Ivoire - Quel est le jeu des médias de la "communauté internationale" ?

Le ministre de la Communication, M. Ouattara Gnonzié, s’interroge sur le rôle des organes médiatiques de la "communauté internationale", qui — tel « Onuci-fm — appellent à la rébellion, demandent aux populations de se soulever, lancent des appels aux populations du nord à descendre sur Abidjan. Si les défenseurs attitrés au plan mondial des droits de l’homme sont les premiers à ne pas respecter les droits de l’homme, les droits de la presse, ils n’ont pas [de leçons à donner en la matière]. »



Un exemple plus subtil (c’est en France), que tout Français peut constater : France-culture 6h00, ce matin encore, annonce une "marche pour demain à Abidjan" en faveur "du candidat élu Alassane Ouattara" (sic). Annonce d'une tentative de coup de force fort mal ficelée. Cela sonne aux oreilles de l'Afrique comme propagande transparente. La société civile de tout le continent s’en irrite et pourrait se charger de convaincre la "communauté internationale" qu'elle est fort mal inspirée d'encourager ainsi ses rebelles et de diffuser ses mensonges d'une façon qui risque d'enflammer le continent entier.


C’est dans ce contexte que les Français de Côte d’Ivoire en appellent à Nicolas Sarkozy :



Et hélas, ils ne trouvent aucun relais en France, où l’opposition "de gauche" n’a plus aucune colonne vertébrale — comme le dénonce le socialiste Guy Labertit :


« Guy Labertit : Gbagbo est un démocrate, il n’a jamais pris d’armes pour accéder au pouvoir »

France-Soir / Propos recueillis par Gaëtane Morin 13/12/10 à 19h02 :

Le socialiste Guy Labertit, qui a été le « M. Afrique du PS » entre 1993 et 2006, a assisté à l’investiture présidentielle de Laurent Gbagbo.

France-Soir. Pourquoi soutenez-vous Laurent Gbagbo ?

Guy Labertit. Parce qu’il a gagné les élections ! Les résultats annoncés par la commission électorale, favorables à Alassane Ouattara, sont faux. Ils sont fondés sur un comptage manuel. Or, le décompte électronique a révélé des irrégularités : 2.200 procès-verbaux (sur un total de 20.073) ont été rejetés car il y avait plus de votants que d’inscrits. C’est donc bien Laurent Gbagbo qui a remporté le scrutin avec 51,33 % des voix. Voilà pourquoi le Conseil constitutionnel l’a déclaré vainqueur.

F-S. Mais l’ensemble de la communauté internationale, dont la France, condamne cette décision…

G.L. C’est une tentative d’usurpation du pouvoir orchestrée par l’ONU ! En reconnaissant la victoire de Ouattara, les chefs d’Etat occidentaux ont formellement violé les institutions de la Côte d’Ivoire. Seul le Conseil constitutionnel est fondé à promulguer les résultats.

F-S. Mais il est à la botte de Gbagbo !

G.L. Pas du tout. Est-ce qu’en France, le Conseil constitutionnel est à la botte de Sarkozy ? Le système de nomination est le même en Côte d’Ivoire : c’est le président de la République qui nomme le président du Conseil constitutionnel, mais y siègent aussi les anciens chefs de l’Etat et des conseillers. Gbagbo est un démocrate. Il n’a jamais pris les armes pour accéder au pouvoir.

F-S. François Hollande l’avait toutefois déclaré « infréquentable » en 2004…

G.L. Le PS a toujours été divisé sur l’attitude à adopter vis-à-vis de Gbagbo. En 2003, déjà, je me souviens avoir participé à un bureau national très orageux. Pourtant, je suis resté en charge des questions africaines jusqu’en 2006 : c’est la preuve que beaucoup de socialistes me soutenaient. Aujourd’hui encore, plusieurs parlementaires -Loncle, Emmanuelli…- sont sur la même ligne que moi. Derrière la position d’Aubry qui soutient Ouattara, je vois la patte d’Harlem Désir : il a toujours été hostile à Gbagbo.

F-S. Mais Jack Lang a aussi lâché son « ami »…

G.L. Il me fait de la peine : il s’est perdu dans ses propres errances. En 2008, fidèle à sa politique-spectacle, Lang a dansé avec Gbagbo dans une boîte de nuit ivoirienne, évoquant alors son « génie politique ». En octobre dernier, il est même venu le soutenir à Bouaflé, lors d’un meeting électoral. Comme il ne peut pas être quelque part sans prendre la parole, Lang a clairement fait savoir qu’il le préférait à Ouattara. Et aujourd’hui, il conseille à son « cher Laurent » de renoncer au pouvoir… Mais il aurait été le premier à écrire sa biographie si son élection n’avait pas été contestée !

F-S. La Côte d’Ivoire a aujourd’hui deux présidents. Vont-ils en venir aux armes pour se départager ?

G.L. Je ne le pense pas. Il y a, de part et d’autre, la volonté d’éviter les affrontements de rue. Ouattara va certes continuer à contester, mais Gbagbo et son gouvernement ne céderont pas. Or, ils contrôlent l’armée et la police, mais aussi l’économie. Ils peuvent tenir longtemps.

F-S. Une partition du pays a été évoquée…

G.L. Ce projet a circulé dans les officines, mais il serait une catastrophe. Le nord n’est pas viable économiquement : il y a un peu de coton, d’or et de diamant, mais pas de port. Non, je crois que les choses vont rentrer dans l’ordre. D’ailleurs, la vie a repris son cours à Abidjan. Le prix de l’œuf, qui était monté à 150 F CFA, est retombé à 60 F CFA hier.

mardi 14 décembre 2010

Côte d'Ivoire - Pourquoi M. Bakayoko a été éclipsé après avoir annoncé les "résultats" de la "communauté internationale"


Depuis que l'ex-président de l'ex-Cei, Youssouf Bakayoko, a annoncé "librement" le chiffre arbitraire de 54% de voix en faveur de A.D. Ouattara au QG de celui-ci, hors délai et devant une télé étrangère, il ne donne plus de nouvelles. Il ne s'est pas rendu au rendez-vous du médiateur Thabo Mbeki, n'a plus été entendu dans les médias...

M. Alcide Djédjé, ministre des Affaires étrangères de la République de Côte d’Ivoire, explique ce qui s'est passé :

Pour écouter, cliquer sur le bouton lecture :


Propos recueillis par Yannick Urrien pour Kernews. Durée: 30 minutes.
Le texte de l'interview ici.


Hôtel du Golf - siège de la république autonome du Golf

L'Afrique digne face aux dérives de la "communauté internationale"

Le professeur Malick N'Diaye, enseignant de sociologie à l'Université Cheick Anta Diop de Dakar, pour la coordination des intellectuels africains :



Le professeur Dagbo Gode Pierre, diplômé d’études de relations internationales de Paris V, docteur en Droit :

lundi 13 décembre 2010

Paris : les Ivoiriens devant le conseil constitutionnel

Manifestation monstre, hier 12.déc., des Ivoiriens de France... qui semble n'avoir pas été remarquée par les médias français...



Les Ivoiriens affirment la souveraineté de leur pays contre la tentative "internationale" de manipulation des élections - qui a échoué, contrairement à ce qu'il en fut l'an dernier au Gabon.

Election "globalement démocratique"...

C'était il y a un peu plus d'un an, l’élection d'Ali Bongo à la tête du Gabon, validée par la "communauté internationale"...

Ce que disaient les acteurs de ladite "communauté internationale" il y a un an, ce qu'il disent aujourd’hui :





- En image -


Un an après la "communauté internationale" ignorant le droit ivoirien parle à nouveau d'"élection globalement démocratique"... La suite ici...

dimanche 12 décembre 2010

Gambie : y aurait-il des remous dans la "communauté internationale" ?

La Cédéao, réunie au grand complet de quatre de ses membres sur quinze, a fait bloc comme un seul homme pour adopter la position de la "communauté internationale" élyséenne, désormais obamaniaque : y compris concernant l'Afrique, on est dans l'ère sarkozienne, posant rejonction de l'Otan. La parenthèse post 1989 est refermée, la Françafrique gendarme du "monde libre" - sauf pour les (ex-)sujets - est à nouveau à l’ordre du jour, pour l’heure Françafrique obamaniaque...

Donc, comme un seul homme, disais-je, la Cédéao, à l'unanimité des quatre membres présents sur quinze, a apporté son appui enthousiaste à la "communauté internationale" ; les dix autres membres (Gbagbo n'étant - forcément - pas invité) ayant eu chacun un simple problème d'agenda, mais n'en pensant pas moins : unanimes et enthousiastes derrière leurs quatre représentants, dont le pays accueillant (forcément là !)...

Unanimité à peine écornée par la déclaration de la Gambie, dénonçant après cette réunion enthousiaste et unanime (malgré quelques problèmes d'agenda) l'ingérence en Côte d'Ivoire.

Sauf que les chefs de la Cédéao (avec leurs problèmes d'agenda) sont conscients du fait que leurs peuples ont les yeux ouverts. Il n'y a guère qu'à Paris où, sous le poids de la propagande assénée depuis huit ans (ça laisse toujours quelques traces) certains font la fine bouche en disant, le doigt en l'air en prenant le thé, "Gbagbo n'est pas ma tasse de thé".

La population de la Cédéao sait où est la légitimité et la souveraineté de l'Etat ivoirien, et où, à travers lui, elle est elle-même bafouée. Et on peut aller au-delà et noter la même chose pour l'UA, dont le président unanime a court-circuité la médiation Mbeki, envoyé par la même UA en Côte d'Ivoire rencontrer le Président Gbagbo (selon ses termes, à l'instar du nonce apostolique) et les acteurs de la crise.

Aussi, derrière les problèmes d'agenda, il y a une réalité autrement sérieuse, un embarras autrement complexe pour les absents de la Cédéao : comment ne pas s'opposer de front à la forte volonté de la "communauté internationale" élyséenne et obamaniaque tout en ne se mettant pas en total porte-à-faux avec son peuple. Alors les problèmes d'agenda permettent de résoudre en apparence le problème. À la suite des représentants de la "communauté internationale" en Afrique de l'Ouest, Compaoré et Wade, chargés de faire passer le message, on donne le service minimum : Paris est content, ses médias peuvent clamer que la Cédéao unanime l'appuie avec enthousiasme, et on évite de confronter les peuples d'Afrique qui ne l’entendent plus de cette oreille depuis beau temps. Y compris les peuples de Blaise et de Wade... Comme ailleurs en Afrique...

Avec un tel appui enthousiaste de la Cédéao, le ministre élyséen de la coopération de la "communauté internationale", peut donc jurer, la main sur le coeur, comme l'an dernier le Président himself concernant le Gabon, que jamais au grand jamais, il n'y a là ingérence.

Et les peuples d'Afrique pouffent d'un rire amer...

*

Mais les temps ont changé. La Côte d'Ivoire républicaine veille contre l'ingérence :

samedi 11 décembre 2010

"Françafrique" sur France2 - Gabon 2009, Côte d'Ivoire 2010

Le 9 décembre, sur France2, émission "Infrarouge", un reportage intitulé "Françafrique (1/2)" diffusé à 23.10...

Diffusé aussi le 10 déc. sur la RTI. Le film en entier : Première partie ici. Deuxième partie ici.

Y apparaissent plusieurs serviteurs zélés de la Françafrique, parmi lesquels, entre autres, concernant le Gabon, Pierre Mesmer et Maurice Delauney. (Sans oublier Pierre Guillaumat, Maurice Robert et bien sûr Jacques Foccart, etc., etc.)



Et voilà qu'on apprend d'entrée d'émission par la voix de grands diplomates français (et pas d’agitateurs contestataires du système) la valeur d'un résultat d'élection validé par la "communauté internationale", concernant le Gabon. Il a été tout simplement... inversé !... Oui, on a bien lu, ils l'ont dit : inversé ! À l'appui de la "communauté internationale". (cf. aussi ici un article de Survie).


- En image (extrait) -

Selon ces diplomates français, le nombre de voix qu'a rassemblées "le vainqueur" est en fait celui du second candidat de ce scrutin à un tour. Les résultats, rendus publics par la "communauté internationale" : 42% de voix environ. Ces voix correspondent en fait ("approximativenment", nous dit-on : soyons justes) à celles de l'adversaire du "vainqueur"...

Et les instigateurs, personnages éminents de la "communauté internationale", le clament aujourd'hui fièrement. Pourquoi une telle audace, celle de le clamer devant la télé ? Tout simplement parce qu'ils ont réussi leur coup. Ils en sont donc fiers, et il n'y a plus lieu de le cacher !

Et voilà, coïncidence hilarante (si l'on peut dire) et imprévue, que la programmation de France 2 fait paraître ce film (diffusé en fin de soirée, certes - il ne faut pas trop en demander) en pleine phase de traficotage électoral de la crise ivoirienne par la "communauté internationale", du même ordre que celle qu'a connue auparavant le Gabon à l'insu de tous !

Voilà qui nous renvoie à la réalité des 54% totalement arbitraires (il suffit de se pencher sur les données chiffrées pour le constater), clamés par la même "communauté internationale" concernant la Côte d'Ivoire, et évidemment (tant ils ne correspondent à rien) invalidés par le conseil constitutionnel de Côte d'Ivoire (la "communauté internationale", par la voix de ses médias, précise ici invariablement "conseil constitutionnel acquis à Gbagbo").

Chiffres arbitraires mais qui ont pour eux la force de la propagande "internationale" passée en boucle. Et pendant ce temps, d'aucuns essayent de faire passer pour de la "propagande dictatoriale" (sic) les pauvres reportages de la RTI (avec ses faibles moyens) tentant de relater les faits que les grands médias cachent concernant les violences perpétrés par les militants Rdr/rébellion contre les populations. Il suffit d'avoir contact local en Côte d'Ivoire pour savoir que c'est la réalité (déjà atténuée par la résistance des populations qui s’organisent contre ces violences).

La différence entre la situation gabonaise d'il y a un an et celle de la Côte d’Ivoire aujourd'hui ? L'appui massif de la population à Gabgbo que les opposants gabonais n’avaient pas encore pu obtenir.

Aujourd'hui déjà, les faits en Côte d'Ivoire sont criants : Ouattara va où il veut... dans les jardins et les chambres de l'hôtel du Golf, Gabgbo va où il veut dans le reste du pays (on le voit aisément sur la RTI, pas sur les médias "neutres" et "non-propgandistes" de la "communauté internationale") - où il veut sauf, évidemment, dans les zones tenues par les bandits en armes, où nul ne va.

Voilà qui indique déjà pas mal sur la réalité des "résultats" de la "communauté internationale" qui soutient unanimement Ouattara comme l'an dernier elle soutenait unanimement Ali Bongo...

Le film se poursuit par un retour en arrière sur les débuts de la Françafrique, retour sur des faits plus connus, du fait du temps qui a passé : comment en premier on a ruiné l'économie de la Guinée qui s'était libérée du FcFA en l’inondant de faux billets. Comment on a armé l’opposition à Sékou Touré élu à la régulière, pour en faire une rébellion... Tout cela relaté par les grands noms de la Françafrique, auteurs de ces faits.

Les tenants de la Françafrique avouent sans masque traiter ainsi invariablement de "dictateur" tout démocrate qui s'oppose à leur mainmise... Evidemment la Françafrique a des arguments, puisque les fraudes électorales massives sont validées ipso facto par la "communauté internationale" et ses médias, qui assènent que celui qui est en fait élu, soit "s'accroche à son fauteuil", soit est "mauvais perdant" et n'accepte pas sa "défaite".

Après la Guinée, le reportage en vient aussi au Cameroun, relatant des faits connus : comment l'opposition UPC a vu ses dirigeants assassinés ("pour le bien" de la nébuleuse, affirment ses acteurs). La nouveauté, c'est que dans le reportage lesdits acteurs l'affirment tranquillement !

Assassinats suivis de ce que Verschave (dans son livre "La Françafrique", p. 91) a déjà rappelé : "'Ils ont massacré de 300 000 a 400 000 personnes. Un vrai génocide. Ils ont pratiquement anéanti la race [les Bamilékés]. Sagaies contre armes automatiques, les Bamilékés n'avaient aucune chance. (...) Les villages avaient été rasés, un peu comme Atilla [évocation d'un massacre au Liban]', témoigne le pilote d'hélicoptère Max Bardet." Et Verschave de rappeler que cela s'est fait avec l'aval de l’Angleterre voisine (autre puissance locale de l'époque - avant la prise de relais américaine actuelle) et de l'Onu. Et évidemment, les massacrés étaient présentés dans nos médias comme une menace pour la démocratie et leurs leaders comme des "dictateurs"...

Aujourd’hui la même "communauté internationale" a à nouveau son candidat, en Côte d’Ivoire, et, comme à chaque fois, à l'appui de grands médias et de "bonnes volontés", présente ceux qui lui résistent comme soutenant "un dictateur", et toujours comme à chaque fois, jure, la main sur le coeur, que cette fois, c'est pas pareil, qu'elle défend vraiment la justice, comme elle le jurait encore l'an dernier au Gabon, la main sur le coeur...

Côte d'Ivoire - Une faille dans la "communauté internationale" ? - Le Vatican

Le Nonce Apostolique en Côte d'Ivoire rend visite au "chef de l'Etat S. E. M. Laurent Gbagbo" (ce sont ses termes), et à plusieurs reprises "le Président, M. Laurent Gbagbo"...

 


Me Cheikh Koureyssi Ba, Avocat au Barreau de Dakar : "la jeunesse africaine a fait son choix, c'est Gbagbo"



vendredi 10 décembre 2010

Calixthe Beyala s'insurge contre l'ingérence en Côte d'Ivoire et l'irrespect du conseil constitutionnel

"AFRIQUE : HALTE AUX INGÉRENCES ÉTRANGÈRES EN AFRIQUE !"



"En ce cinquantième anniversaire des indépendances africaines, force est de constater que les Etats africains ne sont toujours pas libres. Il suffit pour cela de regarder qu'il appartient à l’Occident de décider de l’avenir du continent en choisissant sans en avoir l’air, ses dirigeants. Et pour atteindre cet objectif, il est prêt à organiser des élections sous Haute surveillance afin de faire élire le candidat de son choix ; quant aux candidats qui ne correspondent pas à ses critères ils sont menacés, critiqués, charriés et si d‘aventure ces derniers gagnent les élections, ils sont taxés de fraudeurs voire de dictateurs.

Il est à noter que les dirigeants des pays africains les plus prisés des occidentaux sont ceux qui sont à la tête des Etats riches, extrêmement riches mais qui curieusement n’arrivent pas à veiller au bien être de leurs populations, à subvenir à leurs besoins vitaux. C’est à se demander s’il s’agit bien de Chefs d‘Etats ou de vassaux mis en place pour enrichir l’Occident. Aujourd’hui, au-delà du fait que je ne sois pas partie prenante dans le processus électoral de la Côte d’Ivoire, je suis extrêmement choquée de constater que la souveraineté de ce pays n’est pas respectée. J’ignore ce qui s’est passé sur le terrain, mais l’on ne saurait remettre en question (comme ont pu le faire avec légèreté certains pays occidentaux) la légitimité du Conseil Constitutionnel d‘un pays, seule institution habilitée à valider ou à invalider une élection. C’est pour moi une question d’éthique, de morale et de démocratie auquel l’on ne saurait déroger quelque soit l’estime que nous portons ou pas à tel ou untel candidat.

Autant que l’Occident nous dise tout de manière claire, que les pays africains ne sont que des colonies, des colonies de l’Occident. Dans ce cas, ils y ont tous les droits, notamment celui de nommer des gouverneurs !

Enfin je me demande dans quelle mesure ces pays africains devraient encore faire partie de l’ONU - ils n'y ont même pas le droit de Veto - il me semble qu’il s’agit là d’une organisation neutre et je découvre avec horreur qu’elle peut organiser des élections et décider de qui en est le vainqueur. Il ne s’agit là que de principe et des réflexions d’une intellectuelle."

© Correspondance de : Calixthe Beyala

jeudi 9 décembre 2010

"Ce soir ou jamais" sur la Côte d'Ivoire

Bonne surprise à "Ce soir ou jamais" du 8.12. (à partir de la 58e minute). Et ici :



"M. Ouattara a fraudé massivement et j'en ai la preuve". Le propos est de Jean-François Probst, tenu au cours de l'émission de F. Taddéi.

F. Taddéï est fréquemment remarquable il est vrai, ainsi que son émission. Un des rares animateurs qui laisse parler ses invités sans les... inviter subtilement mais résolument à l'auto-censure.

F. Taddéï a donc laissé parler ses intervenants : "M. Ouattara a fraudé massivement et j'en ai la preuve" s'exclame Jean-François Probst, "connu pour avoir officié plus de 30 ans au sein du RPR. Il a été tour à tour conseiller de Jacques Chirac à Matignon, de Charles Pasqua au Sénat en tant que secrétaire général du groupe RPR, de Jérôme Monod au RPR, d’Alain Juppé à Matignon, de Jean Tiberi à la mairie de Paris... Il est l’auteur de « Chirac et Dépendances » (2002) et de « Chirac, mon ami de trente ans » (2007)."

Manifestement, depuis qu'il n'est plus aux affaires, M. Probst se lâche, enfin libre de dire ce qu'il pense et ce qu'il sait. Et la citation ci-dessus n'est qu'un exemple.



Si on lève censure et autocensure, on découvre la propagande massive à laquelle on est soumis est loin de faire l'unanimité.

Ce même soir "(ou jamais)", le chanteur de reggae ivoirien Komandant Simi Ol n'hésite pas à dire lui aussi ce qu'il pense : le droit a été piétiné par la "communauté internationale" : Komandant Simi Ol, auteur, compositeur et interprète de reggae engagé, né en Côte d’Ivoire, vit en France depuis l’adolescence et vient de sortir son premier album : « Libération ». Il chante la citoyenneté, l’environnement, le désarmement et la décolonisation pour penser le contexte géopolitique mondial. Il a vivement réagi à la manière dont la presse occidentale a présenté Alassane Ouattara comme vainqueur légitime des élections en Côte d’Ivoire. Pour lui, l’Europe et les Etats-Unis « n’ont pas respecté le suffrage ivoirien et veulent imposer la victoire d’un candidat néo-libéral. »

Enfin autre bonne surprise, Rahmatou Keïta, ancienne journaliste, aujourd’hui écrivain et cinéaste. Une militance engagée pour l’Afrique, qui milite dans plusieurs associations dont « l’Association panafricaine de culture », dont elle a été une des fondatrices. Son premier long métrage vient de sortir, il s’intitule « Al’lèèssi... une actrice africaine », un film qui raconte l’histoire des pionniers du cinéma africain. Il est sorti le 15 novembre, et il s’agit du premier film Nigérien, et le premier documentaire africain en sélection officielle au festival de Cannes. Rahmatou Keïta a commencé à travailler sur un documentaire sur le retour de la démocratie au Niger....sur dix ans. Elle a commencé à y travailler, il y a donc une dizaine d’années, et espère pouvoir terminer en Janvier 2011. Il s’intitule « J’ai fait le rêve... ».

Nigérienne, on ne peut pas la soupçonner d'engagement politique en Côte d’Ivoire. Elle dit simplement ce qu'elle voit derrière l'écran de fumée du matraquage médiatique, sur la base de ce qu'elle sait par des parentes au nord de la Côte d’Ivoire, et qui ont vu ce que la "communauté internationale", ses médias et ses relais se sont évertué à nous masquer...

Aucun n'est soupçonnable d'être un affreux partisan de celui, Gbagbo, qui nous est en permanence présenté comme le diable...

"La communication de Ouattara et de ses soutiens est axée sur un pivot unique : décrédibiliser le conseil constitutionnel"

Lu ici : PIAN!

Extraits :

"La communication de Ouattara et de ses soutiens est axée sur un pivot unique : décrédibiliser le conseil constitutionnel, ce qui justifierait que Choi et l’ONU et à leur suite la communauté internationale s'accrochent aux résultats "proclamés" par Bakayoko au nom de la CEI.

Ce pivot est exprimé dans leur discours et dans celui des agences de presse par cette phrase « Gbagbo a été déclaré vainqueur par un conseil constitutionnel acquis à sa cause » dont les trois derniers mots sont systématiquement repris dans toutes les dépêches de l'AFP.

[...La réalité c'est que...] Ouattara a été proclamé vainqueur par un Bakayoko partisan, tout comme l'ensemble de la CEI, presque exclusivement composée de membres du RHDP allié de la rébellion et soutenant Ouattara :

Dans le présidium de la CEI, le président Bakayoko et trois autres vice-présidents sont du RHDP et de la rébellion, soutiens de Ouattara ; 1 seul vice-président est de LMP;

Dans la commission centrale de la CEI, le RHDP et les mouvements rebelles soutenant Ouattara détiennent plus des ¾ des sièges

Toutes les 19 CEI régionales sont détenues par le RHDP et la rébellion soutenant Ouattara ;

380 des 415 CEI locales sont détenues par le RHDP et la rébellion soutenant Ouattara." [...]

La suite et l'article en entier ici : PIAN!

Voir aussi sur le blog des amis du Nouveau Courrier : Fraudes massives dans le Nord du pays : Des observateurs américains confondent Ouattara et Choi.

On a voté aussi au Burkina Faso

Ça s'est passé le 21 nov., le jour où selon la constitution ivoirienne devait avoir lieu le second tour en Côte d'Ivoire, déplacé d'une semaine selon le souhait de Soro et de la Cei... Allez savoir pourquoi ?

Le 21 donc, le Burkina Faso votait. Blaise Compao­ré réelu au 1er tour avec 80,21% des voix, avec moins de 2 électeurs sur 7 selon Survie...


L'article de Survie : "Burkina Faso : des imposteurs valident la nouvelle imposture électorale de Blaise Compaoré" :



"Alors que le Burkina Faso vient de connaître une des pires parodies électorales de son histoire, la France et l’Union Européenne observent un silence complaisant et laissent des observateurs illégitimes valider le sacre d’un des meilleurs gardiens des intérêts français dans la sous-région.

Blaise Compaoré, qui a renversé Thomas Sankara en 1987 avec la bienveillance de la France puis a installé son régime dans la répression des journalistes et opposants, se succède à lui-même en remportant la pseudo-élection présidentielle du 21 novembre dernier. Une nouvelle fois, cette élection est entachée d’irrégularités. Le tribunal administratif, saisi par les partis d’opposition, a jugé non conforme au code électoral la carte d’électeur. La suite sera donnée par le Conseil Constitutionnel qui pourrai décider d’annuler le scrutin. Sentant que l’élection était jouée d’avance, seule la moitié des 7 millions d’électeurs potentiels s’était inscrite sur les listes électorales, et seulement 1,7 millions d’entre eux se sont rendus aux urnes. Cette mascarade prend une signification d’autant plus particulière que Blaise Compaoré entend modifier la constitution pour pouvoir se représenter indéfiniment à la présidence, à l’instar de son ami camerounais Paul Biya. C’est pourtant sans complexe que le président du Burkina Faso va endosser ce dimanche son costume de médiateur pour aller donner des leçons de paix et de démocratie aux Ivoiriens lors du deuxième tour de la présidentielle, alors que par ailleurs des soupçons de soutien matériel aux rebelles pèsent sur lui.

Après avoir hypocritement célébré le cinquantenaire des indépendances de ses anciennes colonies d’Afrique subsaharienne, la France ne s’émeut nullement de cette situation, pas plus que lors des récentes successions dynastiques au Gabon et au Togo. Rappelons au contraire qu’elle n’a eu de cesse d’accompagner le régime en place, par exemple en augmentant régulièrement son aide budgétaire aux autorités burkinabé (4 millions d’euros en 2008 contre les 2,5 provisionnés, et 19,5 millions sur la période 2009-2011). Le nouvel ambassadeur de France dans le pays est sans doute plus préoccupé par les questions sécuritaires que par les questions démocratiques : le général quatre étoiles Emmanuel Beth, routier des bases africaines de l’armée française et frère du commandant des troupes d’élites du COS (Commandement des Opérations Spéciales), a été nommé à Ouagadougou cet été, juste en amont du discret redéploiement de troupes françaises dans le pays au titre de la « lutte contre le terrorisme ».

L’Union Européenne n’a pu envoyer d’observateurs, une place vite prise par l’Observatoire Européen pour la Démocratie et le Développement (OEDD). Cette fumeuse association, cofondée entre autres par Pierre Messmer, a envoyé sur place une douzaine d’observateurs qui disent avoir constaté « le sérieux, la courtoisie, la discipline, l’ordre et la maturité » des Burkinabè lors du scrutin, alors que seuls les représentants du candidat Compaoré et les forces de l’ordre étaient présents dans les bureaux de vote visités. Dans cette délégation « européenne » composée aux trois-quarts de Français, souvent liés aux réseaux françafricains, on retrouve notamment Jacques Godfrain (ancien ministre de la Coopération de Jacques Chirac), Jacques Perget (général français, contrôleur général des armées), Françoise Casano (Vice-Présidente des Femmes de l’UMP), Michel Voisin (député UMP, Vice-président de la commission de la défense nationale et des forces armées), Fouad Benhalla (Président de Havas Médias International, lié au groupe Bolloré).

L’association Survie dénonce le soutien officieux des autorités françaises et l’absence de réactions des autorités européennes à la tacite reconduction de la dictature de Compaoré. Survie dénonce également cette parodie d’observation qui ne vise qu’à offrir une légitimité usurpée à un chef d’Etat criminel."
(Sur le site de Survie)


Cherchez l'erreur...

mercredi 8 décembre 2010

"Cacao : la crise ivoirienne fait bondir les cours" (AFP)

L'AFP, à travers le titre de cette dépêche d'hier, vient de donner (naïvement ou cyniquement ?) un élément d'explication déterminant de l'attitude de la "communauté internationale" dans la crise "ivoirienne".

Et ladite "communauté" ne peut qu'être encouragée par la tournure des événements. Titre complet de la dépêche : "Cacao : la crise ivoirienne fait bondir les cours, au plus haut depuis août" - http://news.abidjan.net/h/382537.html?n=382537



Aucune raison, donc, de ne pas mettre d'huile sur un feu fort rentable. Depuis plus dix ans, la "communauté internationale" entretient une guerre civile qu'elle a déclenchée en encourageant la querelle de ses deux épigones Bédié-Ouattara.

En s'empressant, après les élections du 28 nov., de valider comme "globalement positif démocratique" le "résultat" annoncé par Y. Bakayoko (président de l'ex-Cei), hors délai et hors toute validation de la Cei elle-même ; en "certifiant" avec précipitation (sans aucun regard sur les faits) l'annonce par Bakayoko de ce "résultat" qu'"elle" l'a sans doute poussé à "proclamer" hors de toute légalité à une télé étrangère ; en ratifiant ainsi un pourcentage qui suppose un supplément de 10% de voix, soit 500 000 électeurs en trop ("globalement démocratique", nous assure-t-on !) - la "communauté internationale" sait très bien ce qu'elle fait : en garantissant l'instabilité de la Côte d'Ivoire, elle stabilise à la hausse (au pire), elle fait bondir (au mieux) les cours du cacao (entre autres produits de la Côte d'Ivoire). Hausse dont les Ivoiriens ne verront pas la couleur, contrairement aux places boursières de la "communauté internationale".

Mieux : vu la violence avec laquelle elle exerce sa pression en faveur d'un vote acquis au bourrage d'urnes, la "communauté internationale" assure la fragilisation de l'assise déjà fragile de Ouattara - dont on voit de plus en plus mal comment il pourrait être accepté par "son" peuple au sortir de l'hôtel du Golf. Or si ladite "communauté internationale" parvenait à l'installer de la sorte à la tête de la Côte d'Ivoire, ce serait pour une instabilité accrue du pays, son "Président" gagnant, au fur et à mesure de cette pression, en illégitimité auprès de "son" peuple : tout bénéf pour le cours du cacao !

mardi 7 décembre 2010

Côte d'Ivoire : une analyse burkinabè

San Finna - Hebdomadaire burkinabè - N°594 du 06 au 12 Décembre 2010




http://www.sanfinna.com/avuedemonde1.htm
http://www.sanfinna.com/avuedemonde2.htm

En Afrique, la semaine écoulée a été principalement marquée par le second tour de l’élection en Côte d’Ivoire et par ses suites. Dossier spécial :

I- LE FIL DES EVENEMENTS

Le second tour de l’élection présidentielle, précédé par des violences multiples ayant fait plusieurs morts et de nombreux blessés, s’est tenu dans une atmosphère à coupeau au couteau, le dimanche 28 novembre 2010.

Les résultats étaient attendus pour la soirée du dimanche, vu qu’il n’y avait
plus que deux candidats en lice : Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Mais le suspense va durer trois jours. La raison est que les deux camps ne tombaient pas d’accord sur les chiffres et il y avait des problèmes procéduriers que la CEI se devait de résoudre étant donné que dans ses attributions, il était bien précisé qu’elle devait veiller à ce que le scrutin soit transparent, juste, crédible. D’ailleurs, le camp de Laurent Gbagbo avait déposé ses recours au Conseil constitutionnel annonçant un hold-up électoral au vu des exactions multiples, des empêchements de voter, des bourrages d’urnes, particulièrement dans la partie ouest et nord du pays.

Le lundi soir, Bamba Yacouba, membre du RDR, porte-parole de la CEI, va sur le plateau de la télévision pour proclamer les résultats de la diaspora, non encore consolidés et validés. Irritation pour ne pas dire plus du camp du FPI.

Les choses traînent, les tensions sont extrêmes et on demande aux journalistes de quitter la CEI. Les divergences se font plus que jamais jour. Tout le mardi, on espère mais il n’y a rien jusqu’à ce qu’on annonce pour le lendemain des résultats à 11 h. Mais en ce début de soirée du mardi, le même Yacouba Bamba tente de proclamer des résultats. Des membres du FPI lui disent de ne pas le faire, les choses n’étant pas terminées mais il persiste, ce qui explique qu’il en soit physiquement empêché. Attitude dénoncée par Mr Pascal Affi N’Guessan, président du FPI, qui dira qu’il «ne peut pas user ou abuser de son rôle de porte-parole pour invalider les résultats de Paris et outrepasser le protocole interne à l’institution ».

Le lendemain, toute la journée passe et il n’y a rien. Le soir, à 23 h, Youssouf Bakayoko se rend à la télévision ivoirienne pour dire qu’il faut que les Ivoiriens comprennent que tout n’est pas fini, qu’il faudra encore du temps. Il lui est signifié qu’à minuit pourtant, le délai est de rigueur. Il répond : « Il n’est pas encore minuit ». Minuit passe, la matinée du jeudi passe, et toujours rien.

A 15 h 03, le Président du Conseil constitutionnel passe sur la Radio télévision ivoirienne pour dire qu’il a dessaisi la CEI qui est forclose puisque n’ayant pu délivrer les chiffres. Il annonce qu’il prend tout le dossier en main et que, sous peu, les résultats définitifs tomberont.

C’est alors qu’à 15 h 30, deux chaînes de télévision française, France 24 en particulier, annonce que Youssouf Bakayoko a déclaré en catastrophe, la victoire d’Alassane Ouattara, dans un Hôtel.

Le soir, le président du Conseil constitutionnel, Mr Yao Paul N’Dré, repasse à la télévision pour dire que ces résultats sont nuls et non avenus, que les seuls résultats seront ceux qu’il diffusera à la RTI.

Le vendredi après-midi, le même Mr N’Dré annonce la victoire de Laurent Gbagbo qui a obtenu gain de cause au niveau de certaines de ses réclamations qui ont vu des bureaux annulés dans le nord et l’ouest notamment. Ce n’était pas une première : bien de pays l’ont fait. Ainsi, le Bénin a pu annuler plus d’un tiers des bureaux de vote à une élection présidentielle sans qu’on y ait trouvé à redire dans le monde au sujet de la monumentalité du fait.

A la suite de cette proclamation légale, les opposants et leurs amis, notamment de l’extérieur, se sont manifestés pour affirmer que jamais ils ne reconnaîtraient Mr Gbagbo. Mr Young Jin Choi, représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Côte d’Ivoire, prend fait et cause pour la proclamation non reconnue par les autorités ivoiriennes, soit celle de Mr Bakayoko, semble-t-il, toujours enfermé à l’Hôtel, sans qu’on ne sache pourquoi. La Police ivoirienne lance un avis de recherche. Sait-on jamais ! La France, les USA, les médias opposés à Laurent Gbagbo s’activent pour dénigrer la déclaration définitive et sans appel du juge suprême. Tout le monde est appelé à la rescousse : l’Union africaine, la CEDEAO… On tente un coup à l’ONU : faire accepter Mr Ouattara comme président de la Côte d’Ivoire mais au Conseil de Sécurité, la Russie notamment s’y refuse.

Et le samedi, c’est, croit-on, l’épilogue : à 14 h, Mr Laurent Gbagbo prête serment devant le Conseil constitutionnel à 13 heures devant des représentants d’organisations internationales, de Chancelleries, devant tous les généraux de l’Armée ivoirienne (venus, il faut le souligner, la veille le féliciter au palais) devant une foule de supporters très heureux. La boucle est-elle bouclée ? Que nenni ! Mr Alassane Ouattara, de son côté, prête serment par courrier envoyé au président du Conseil constitutionnel. Une prestation surréaliste à inscrire dans le Guiness des exploits, avec cette candide explication : «Les circonstances exceptionnelles que vit la Côte d'Ivoire en ce moment ne me permettent pas de prêter serment en personne devant le Conseil constitutionnel». (in Le Figaro du 05 12 2010). Il nomme Guillaume Soro, premier ministre, après que ce dernier ait déposé sa démission entre ses mains.

Face à ce grand « souk », on apprend que Thabo M’beki a été dépêché par l’Union africaine pour tenter de trouver une issue au nouveau problème posé à la Côte d’Ivoire.

C’est un cirque abracadabrantesque qui continue après l’adoubement de la rébellion ivoirienne par la communauté internationale au lendemain du 19 septembre 2002. Mais c’est bien connu, depuis longtemps, la raison du plus fort est souvent la meilleure !

CY


II- PROCLAMATION DES RESULTATS PAR LA CEI NULLE DANS LA FORME ET DANS LE FOND

Il n’est pas besoin d’être docteur en Droit pour reconnaître que la proclamation des résultats par le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Mr Issouf Bakayoko, est nulle et de nul effet.

En premier lieu, on voit que dans la forme, il y a quelque chose de choquant.

En règle générale, les organes et institutions de ce genre prennent leurs décisions dans leurs sièges. Dans le cas de la CEI, c’est dans un hôtel où se trouvaient les responsables de l’Opposition (dont le candidat Alassane Ouattara) que le président de l’institution a procédé à sa proclamation. Même la journaliste de France 24, Tatiana Mossot, sur place à Abidjan, n’a pas manqué de relever l’incongruité de la prestation. Et c’est tout seul, escorté par deux militaires, sans être entouré de tout son staff qu’il a livré à la dérobée quelques résultats avant de conclure rapidement qu’Alassane Ouattara est vainqueur.

Toujours dans la forme, les Ivoiriens et autres Africains auront remarqué avec un sentiment d’humiliation que c’est devant des chaînes de télévision françaises que la déclaration a été lue par Mr Bakayoko, comme si la légitimation du pouvoir en Côte d’Ivoire était le fait de l’étranger et notamment de l’Hexagone.

Dans le fond, il suffit de relever la forclusion de la CEI puisque le mercredi 1er décembre à minuit, elle devait avoir impérativement proclamé les résultats provisoires, ce qu’elle ne fit pas. Sa parole n’avait donc plus d’effet, et lorsque le Conseil constitutionnel s’est saisi du dossier, la CEI était par le fait disqualifiée pour prononcer les résultats. Ca, ce sont des principes qui valent un peu partout et qui fondent le droit. Or, on veut faire avaler des choses contraires à la loi en décidant contre les lois de la République ivoirienne, contre la constitution ivoirienne, que c’est la CEI qui a raison à la place du Conseil constitutionnel.

Pourquoi ce qu’on ne pourra jamais accepter aux USA, en France, en Allemagne…, on veut l’imposer en Afrique ?

VT


III- CONSEILS CONSTITUTIONNELS AFRICAINS
QUI PEUT FAIRE LA LEÇON A QUI ?

Depuis que le Conseil constitutionnel ivoirien, évoquant le dossier des élections face à la forclusion de la CEI à trancher dans les délais, on en entend des vertes et des pas mûres sur cette institution.

Aux yeux d’un Antoine Glaser (Patron de « La Lettre du Continent ») ou d’un Jean-Baptiste Placca (Chroniqueur à RFI), le Conseil constitutionnel ivoirien ne serait composé que d’un ramassis de complices de Laurent Gbagbo. Ce point de vue, relayé dans bien de médias, est partagé jusqu’aux plus hautes sphères par nombre de puissances étrangères. On se repaît de cette « anomalie », faisant grâce de cette autre bien réelle qui nous offre une CEI dans laquelle, le déséquilibre joue de façon injurieuse en faveur de l’opposition ivoirienne. Mais soit !

Cependant, si l’on doit mener le débat sur la crédibilité des Conseils constitutionnels ou autres institutions du genre en Afrique, qu’on le fasse clairement, sur la base d’un débat objectif. On verra alors que le Conseil constitutionnel ivoirien, s’il est « critiquable » est loin de faire plus mauvaise figure que bien d’institutions du même type, ici et là, sur le continent.

Il suffit pour cela de se souvenir de ces exemples centrafricain, tchadien, togolais…, pour se rendre compte que là-bas, dans des conditions carrément injurieuses pour le Droit, ils ont tranché en faveur des autorités en place. Même dans la patrie des droits de l’homme, le Conseil Constitutionnel, à ce qu’on sache, est composée de gens nommés par le Chef de l’Etat et les présidents des chambres parlementaires. Le fait que le président puisse y envoyer des personnalités qui ne sont pas notoirement inscrits à l’UMP ne change pas au fait que c’est lui qui les nomme.

Il n’est pas insignifiant de rafraîchir ici les mémoires en rappelant le front que Jacques Chirac a eu de s’aménager des immunités perpétuelles via cette même cour.

Chez nous, même soumission de l’organe suprême, même modus operandi pour en tirer le meilleur profit. Les candidats malheureux à la dernière présidentielle ont obtenu un jugement faisant droit à leurs dénonciations portant sur les cartes d’électeurs illégales mais cela n’a pas empêché le Conseil constitutionnel de rejeter leur demande d’invalidation du scrutin. Tradition oblige puisque le même Conseil constitutionnel, sur d’autres sujets de droit capitaux, n’a pas hésité à rendre des décisions qui resteront dans l’histoire de notre justice, comme des hérésies juridiques fondamentales. Où a-t-on vu que cela ait le moins du monde ému les bien pensants de la communauté internationale ?

Alors, arrêtons ces débats sélectifs, discriminatoires au cours desquels, sur des bases subjectives, on délivre des satisfécits aux uns et des blâmes aux autres.

VT


IV. OBSERVATEURS INTERNATIONAUX
ET OBSERVATEURS AFRICAINS
LES PIRES NE SONT PAS FORCEMENT CEUX QU’ON CROIT !

Bien qu’ils essaiment les pays africains en période électorale comme des sautereaux en hivernage malgré les critiques croissantes dont ils font l’objet, les observateurs internationaux sont toujours là. Ils gagnent même en puissance puisque finalement, leur jugement participe de plus en plus grandement à la validation des processus électoraux en Afrique. Le fait devient de plus en plus irritant lorsque l’on voit des appréciations sentencieuses se faire en faveur d’un scrutin pendant que les faits démontrent à l’excès, son caractère injuste, non transparent, anti-démocratique.

Tout aussi énervant et insultant pour les Africains, est cette façon de donner un label au constat des observateurs internationaux quand ceux africains sont cantonnés dans le bas de gamme.

On vient d’en voir une illustration éloquente en Côte d’Ivoire.

Dans ce pays, les observateurs africains, qui étaient déployés sur l’ensemble du territoire, ont relevé dans le nord et l’ouest du pays, des faits de violences, de fraudes, d’empêchement de voter, de bourrages d’urnes, de vols d’urnes, portant atteinte lourde à la sincérité de la votation et en ont conséquemment préconisé l’invalidation. Mal leur en a prit. On a estimé, au niveau des observateurs internationaux, que tout cela n’était qu’affabulations venant de personnes à la crédibilité douteuse pour avoir surgi du néant.

Ce point de vue déconsidérant pour les Africains, relayé notamment par le Représentant spécial des Nations Unies Mr Choi et le journaliste Jean-Baptiste Placca (qui pourtant, si on ne s’abuse, se plaisait à critiquer le travail des observateurs internationaux venus comme en villégiature en Afrique en contrepartie de certification de scrutins cabalistiques), doit inviter les démocrates africains à le dénoncer comme étant une survivance de pratiques coloniales et néocoloniales qu’un certain Albert Memmi a décrit comme un processus de néantisation du colonisé.

Les observateurs internationaux sont d’autant moins fondés à se targuer d’une supériorité dans l’observation des élections qu’ils ne peuvent pas mieux connaître l’Afrique que les Africains et qu’en nombre insuffisant pour couvrir l’entièreté d’un territoire national, leur jugement est forcément exposé à l’arbitraire. Ce n’est pas pour rien que dans l’opinion commune, on considère que ces partisans du tourisme électoral ne valent pas chipette.

Tant qu’à juger l’efficience de l’observation sur la loyauté des scrutins électoraux en Afrique, qu’on le fasse sur des bases crédibles, sans volonté de privilégier les uns au détriment des autres parce qu’on sert des intérêts inavouables.

VT


V. DE LA CREDIBILITE DU VOTE EN ZONE REBELLE

Extraits d’un point de vue de Mr Eric Kahé, président de l'Alliance ivoirienne pour la République et la Démocratie (Aird). A méditer !

« Les scores régionaux (nous disons bien régionaux et non dans quelques bureaux de vote) obtenus par le candidat du Rdr dans ces régions atteignent un pic de 93.42% avec une moyenne de 85%, ce que ne réalise aucun autre candidat nulle part ailleurs.

Ces scores rappellent ainsi l'ancienne époque soviétique ou celle des partis uniques africains ou des républiques bananières. Le candidat Alassane Ouattara ne gagne donc que dans les zones contrôlées et administrées par des commandants de zone (Com'zones).

Non seulement elles sont dirigées par l'ex (?) rébellion qui n'a ni désarmé, ni concédé aux Préfets la moindre autorité, mais ces zones ont la particularité d'être alimentées en informations par des radios pirates aux ordres du Rdr et qui assurent à son mentor une propagande exclusive depuis plus de 8 ans.

Malgré les accords de Ouagadougou qui prévoient la cessation de leurs activités au profit de la radio et de la télévision nationales, la situation n'a guère évolué. Il apparaît donc évident une grave atteinte au droit à l'information au profit de la propagande et cela pose la cruciale question de l'équité et de l'équilibre. Sans compter les conditions dans lesquelles a été réalisé l'enrôlement en zones dites Cno.

Les Forces Nouvelles (Fn) n'ayant pas désarmé, les populations n'ont-elles pas voté avec la peur de représailles pour le village qui ne voterait pas majoritairement l'allié de l'ex-rébellion ? Peut-on parler, dans ces conditions, de sincérité du scrutin ?

Les résultats du nord en faveur du candidat Ouattara sont choquants pour la démocratie et l'unité nationale, et ils rappellent ces films Western dans lesquels le brave fermier est obligé de vendre ‘légalement’ ses terres pour ne pas avoir à subir les représailles du chef bandit si ce n'est du chef-rebelle. On comprend maintenant pourquoi l'on tenait tant à des élections sans désarmement ».


VI. SUS A L’INSTRUMENTALISATION DE LA COUR PENALE INTERNATIONALE !

On a coutume d’imputer la crédibilité relative de la Cour pénale internationale (CPI) au fait que nombre d’Etats au premier rang desquels les USA, la Chine, n’ont pas signé le Traité constitutif et que certains autres comme la France l’ont ratifié en prenant soin de s’aménager quelques réserves. Ca, c’est vrai. On ne peut pas construire un ordre public international avec une justice pénale fonctionnant à deux vitesses exemptant certains de ses sanctions et s’abattant sur d’autres à bras raccourcis. Soit tous les Etats du monde sont justiciables au même titre, soit il n’y a pas de justice pénale internationale !

Mais la bataille de la justice est un long combat qui a pris des siècles pour s’imposer dans le cadre des Etats de droit. On peut s’estimer déjà heureux par conséquent qu’un Tribunal pénal international (TPI) ait été mis en place, à la suite du Traité de Rome et attendre qu’il fasse son œuvre à force de persuasion et d’efficacité dans l’administration de la justice.

Cependant, il y a un autre fait qui contribue encore plus grandement à rogner la crédibilité du TPI : c’est sa récupération comme instrument de domination par des Etats, par des puissances parfois même non signataires du Traité pour faire plier les Etats, les contraindre au respect d’un certain ordre mondial. C’est précisément le cas pour la Côte d’Ivoire.

On agite ainsi l’épouvantail du TPI comme on l’a fait hier en Guinée Conakry pour contraindre les autorités ivoiriennes à sortir du lit de la légalité républicaine.

Ces menaces sont ici d’autant plus exaspérantes que nombre de ces puissances qui les agitent se gardent bien de le faire s’agissant d’Etats comme la Birmanie -qui pourtant le mérite-, et qu’ils ont eux-mêmes les mains tâchées du sang d’innocentes victimes africaines et qu’ils sont de ce fait, disqualifiés à parler de comparution d’autorités ivoiriennes à la barre de la Haye !

CY"