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Tant que les lions n'auront pas d'historiens, les histoires de chasse tourneront à la gloire du chasseur - Le mensonge se lève très tôt mais la vérité finit par le rattraper - Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage

mardi 21 septembre 2010

Harkis – le tort d'être 'Arabes' ou 'Indigènes' ?

La blessure : La tragédie des harkis
Un film de Isabelle Clarke et Daniel Costelle, hier Lundi 20 septembre sur France3 à 20.35

Sur le site de France3 :

"C’est l’histoire encore brûlante des 200 000 harkis - 'les supplétifs musulmans' - recrutés par l’armée française durant la guerre d’Algérie (1954-1962).

"Pour quelles raisons ont-ils rejoint l’armée française ? Pourquoi plusieurs dizaines de milliers de harkis ont-ils été massacrés après l’indépendance de l’Algérie ? Pourquoi le gouvernement français les a-t-il désarmés et abandonnés ? Pourquoi seulement 50 000 à 60 000 ex-harkis ont-ils été rapatriés en France avec leur famille ? Pourquoi ont-ils été placés pour la plupart dans des camps de triste mémoire comme Rivesaltes, rendant leur intégration difficile ? [...]"


Autant de questions...



Cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Harki - extraits :

"Après le 19 mars 1962, les harkis sont désarmés par l’armée française (repliée dans ses garnisons) qui laisse le territoire au FLN.
Les exécutions de harkis commencent dès avril 1962 (à Geryville, à Bou Alam, liquidation du commando George...) et se perpétuent. Les autorités françaises ont été au courant des faits comme le prouvent les rapports faits par des Français en Algérie. L'armée française reçut l'ordre de rester passive. Ces massacres sont dus à des règlements de compte, des vengeances mais aussi au zèle des 'marsiens', ralliés FLN de la 25e heure (au mois de mars 1962), voulant montrer leur patriotisme.
Après le 5 juilet 1962, les massacres de harkis ont connu une forte augmentation entre juillet et octobre de la même année. Au total, le nombre de harkis tués après le cessez-le-feu, victime de représailles, fut estimé selon les sources entre 10 000 et 150 000 9. Actuellement, les historiens s’accordent à évaluer de 60 000 à 70 000 le nombre de morts."


À lire aussi : http://www.histoire.ac-versailles.fr/IMG/pdf/La_question_des_Harkis.pdf
Extraits :

"La question des harkis pose à l'histoire enseignée une série d’interrogations qui tournent autour de la contradiction entre les valeurs de la République et la réalité coloniale et post coloniale. L'histoire singulière des harkis (leur place dans l'histoire de France, dans la colonie comme dans l'immigration) ne peut se réduire à une ou deux idées simples. Elle oblige d'une part à aborder dans toute sa complexité la guerre d'indépendance algérienne ; mais aussi à envisager la question de l'immigration des harkis et de l'accueil réservé par la France après guerre. Enfin, elle pose la question de l'identité française, entre indigénat et nationalité française, entre racisme et solidarité.

"Le mot 'harki' vient de l’arabe et signifie mouvement. Les Harkis sont apparus sous cette appellation en 1955. Le terme était déjà utilisé en Algérie au XIXème siècle [...]

"L’exil contraint des Harkis ne peut se comprendre sans référence à l’histoire coloniale. Français, musulmans, rapatriés, trois qualificatifs qui désignent la population harkie, mais le terme harki est resté bien au-delà de la guerre. Il est révélateur d’une extériorité toujours prêtée à ces Français rapatriés. La terminologie pour les désigner a connu une évolution : ils sont en 1962 Français Musulmans rapatriés (FMR), puis deviennent en 1970 Français rapatriés de confession islamique (FRCI) et enfin Rapatriés d’origine nord africaine (RONA). L’appartenance réitérée à la patrie française semble montrer que, pour les autorités françaises, cela n’allait pas de soi. Ils ne sont ni rapatriés comme les autres, ni français comme les autres.

"Les Harkis sont logés dans des camps de transit et pour le relogement ils sont renvoyés à la SONACOTRA qui pourtant s’occupe des travailleurs migrants étrangers. Pour les HLM, ils ne sont pas prioritaires, une directive (circulaire Missoffe de 1964) précise d’ailleurs qu’ils ne peuvent y accéder qu’après les autres rapatriés.
La population harkie a été mise à distance, et cette attitude raciste et coloniale est dénoncée dès 1962 par Pierre Vidal-Naquet dans un article du Monde intitulé 'La guerre révolutionnaire et la tragédie des harkis'.

"Les pouvoirs publics considèrent les Harkis comme un groupe inadaptable qui serait une charge pour la société française, un problème supplémentaire pour le secrétaire d'État chargé des rapatriés. Louis Joxe, ministre d'État chargé des affaires algériennes, prend alors des mesures pour dissuader les rapatriements. Le 12 mai 1962, il envoie un télégramme dans lequel il annonce un renvoi de tous les 'supplétifs débarqués en métropole en dehors du plan général de rapatriement'. Le 19, il demande aux préfets de s’opposer à toute installation de harkis qui n’aurait pas été planifiée. Malgré ces limites, 10 000 personnes seront rapatriées (harkis et leur famille).

"L’installation en France est difficile. Certains préfets refusent d’accueillir des harkis dans leur département. Les Harkis sont victimes de nombreux préjugés, ils sont suspects. Le travailleur catalan titre d’ailleurs le 13 octobre 1962 : 'Rivesaltes aura-t-il une municipalité harkie ?' et plus tard 'Que compte faire le conseil municipal pour nous débarrasser des Harkis ?'. Les pouvoirs publics interdisent certains départements (Seine et Oise, Seine, Bouches du Rhône) car il y a déjà de nombreux pieds-noirs.

"La littérature des enfants de harkis est devenue visible dans les années 2001-2003. C’est une littérature en quête d’histoire. Les fil(les) racontent le silence de leur père mais se racontent également dans leurs écrits. Ce sont souvent des textes écrits par des filles pour leur père. Le suicide est fréquent car l’histoire familiale devient une charge trop lourde à porter."...

(Textes en entier ici : http://www.histoire.ac-versailles.fr/IMG/pdf/La_question_des_Harkis.pdf
— auteurs : Anick Mellina, Benoit Falaize, Laure Pitti, François-Xavier Hautreux, Abderahmen Moumen, Jean-Jacques Jordi, Jaco Biderman, Valentin Lagard, Zineb Ali Benali, Cyrille François, Gilles Manceron.)


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