jeudi 24 mars 2011
Bataille d’Abidjan : Comment masquer une défaite militaire par une guerre de la rumeur
In Le Nouveau Courrier N°234 du 24 Mars 2011 par Philippe Brou
Faute de pouvoir continuer de se battre sur le terrain en raison de revers évidents, la coalition rebelle paralyse Abidjan et fait fuir les populations en les matraquant d’informations « adocalyptiques » dont l’objectif est de maintenir les effets de la guerre totale malgré une accalmie relative.
Depuis le début du week-end dernier, le district d’Abidjan est pris d’un vent de panique inédit. A Yopougon, à Cocody, à Koumassi, des familles prennent leur baluchon et s’en vont soit dans leurs villages d’origine, soit à l’étranger. Pourquoi ? A cause de la rumeur et de l’intox qui bat son plein plus que jamais. « Bédié a dit sur TCI que les Baoulés doivent quitter Abidjan parce que la ville sera bombardée », affirment les uns. « L’assaut final, c’est demain ou après-demain », poursuivent les autres. « L’autoroute du Nord est attaquée, Yopougon est bloqué », pouvait-on lire il y a quelques jours sur les réseaux sociaux, qui remplacent les SMS dans leur rôle d’accélérateur de rumeurs.
En réalité, les Ivoiriens doivent apprendre à décrypter les différents épisodes des batailles qu’ils subissent ces derniers mois. Les périodes d’intensification des rumeurs correspondent souvent aux lendemains de revers militaires pour la rébellion. Ainsi, la semaine dernière, les stratèges de l’insurrection prévoyaient de prendre au moins le Palais présidentiel du Plateau afin de montrer leur force. Ils envisageaient prendre le contrôle d’une partie de la commune de Yopougon et semer le chaos dans l’autre partie. Ils espéraient mettre Adjamé dans leur escarcelle, ainsi que Koumassi, et donner une impression de recul signification des FDS dans le district d’Abidjan. Ils ont lamentablement échoué. Une partie de leurs caches d’armes ont été détruites, les combattants se sont dispersés et ont été, pour certains, neutralisés, y compris par les civils dans les différents quartiers qu’ils avaient infiltrés.
Depuis mercredi ou jeudi, la « nébuleuse » sait que l’offensive a échoué et qu’elle a besoin de temps pour se réorganiser. Face à la vigilance des patriotes contre l’ONUCI, elle tente d’obtenir une résolution des Nations unies donnant le « droit » aux Casques bleus de s’installer au cœur de Yopougon et d’Abobo pour soutenir les rebelles et les aider à mater la Résistance ivoirienne. Pour ne pas que son repli apparaisse au grand jour et qu’une forme de normalité s’installe – c’est la pire menace « psychologique » pour elle –, la « nébuleuse » s’est mise à lancer des rumeurs dont la précision ébranle même les moins naïfs.
L’objectif est de désorganiser profondément l’Etat et d’entretenir la psychose avant la fin du processus qui devrait remettre l’ONUCI en selle comme force belligérante « officielle » [...]
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