Un camp pour déchirer, un camp pour coudre...
On aura reconnu l'allusion à l'Ecclésiaste (ch. 3) : un temps pour chaque chose. Après la guerre vient de toute façon le dialogue. Pour les partisans du dialogue, il faut y venir directement, en évitant l'inutile étape guerre, coûteuse en vies humaines, violences et recul en développement.
- - - - - - Dernière dépêche : Le camp Ouattara s’oppose à l’UA et s’en prend au Président Sud-Africain, refusant la solution négociée par «le dialogue» pour une sortie de crise en Côte d’Ivoire que le conseil de Paix et de Sécurité (CPS) a décidé vendredi : mettre en place un «panel» de 5 chefs d’Etat africains des 5 sous-régions d’Afrique, présidé par le Président Mauritanien et qui devra à l’issue d’une évaluation des évènements électoraux et post-électoraux en Côte d’Ivoire, rendre dans un délai d’1 mois des «décisions contraignantes pour toutes les parties ivoiriennes» - - - - - -
Sommet de l’Union africaine à Addis Abeba : bras de fer entre partisans de l'attaque militaire et économique de la Côte d'Ivoire et partisans du dialogue, d'un règlement à l'Africaine...
Deux articles de rue225.com :
"La Côte d’Ivoire divise Addis Abeba" :
"La réunion préparatoire des ministres des Affaires Etrangères doublée d’une réunion extraordinaire des chefs d’Etat membres du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine sur la Côte d’Ivoire livre ses secrets. Ce vendredi jusqu’au moment où nous metions sous presse (19H30), le dossier ivoirien continuait d’accentuer le clivage entre pro et anti décision de la CEDEAO.
C’est d’ailleurs cette organisation sous-régionale qui a posé le préalable suivant : Alassane Ouattara est le Président de la Côte d’Ivoire ; il doit être reconnu comme tel avant tout débat. Niet des pays de l’Afrique digne avec à leur tête l’Afrique du Sud.
Revenu du sommet de Davos, quelques heures auparavant, Jacob Zuma a martellé que l’Afrique australe n’est pas prête à reconnaître Alassane Ouattara comme Président de la République de Côte d’Ivoire dans les conditions que veulent faire accepter la CEDEAO, la France et sa communauté dite internationale.
Même l’exposé sur la question fait par Raila Odinga a été battu en brêche par nombre de Chefs d’Etat qui ont estimé sa démarche dénuée de tout respect dû à la considération dont doit bénéficier un Chef de l’Etat ivoirien, fut-il sortant. En clair, Raila Odinga a eu très peu d’égard vis-à-vis de Laurent Gbagbo ; chose qui a courroucé davantage les Chefs d’Etat.
La volée de bois vert qu’il a reçu était telle que Blaise Compaoré est sorti de la salle sans mot dire. Le même Odinga a été obligé d’improviser une conférence de presse, au sortir de la salle de réunion, pour préconiser un face à face Gbagbo-Alassane, afin de trouver une solution à l’impasse ivoirienne.
Pour le moment, les partisans du compromis emmenés par l’Afrique du Sud, estiment que l’Union africaine est allée trop loin et qu’il faut à tout le moins, continuer à négocier un partage du pouvoir à Abidjan."
"Paris torpille déjà le sommet d’Addis Abeba" :
"Interrogée ce jour sur la chaîne I-télé et Radio Classique, Mme Michelle Alliot-Marie, ministre française des Affaires Etrangères a cru bon d’affirmer que les chefs d’Etat de l’Union africaine, qui se réuniront dès ce vendredi à partir de 17h GMT pour évoquer la question ivoirienne, puis dimanche à Addis Abeba, allaient accroître la pression sur Laurent Gbagbo. "Il y aura probablement des mesures supplémentaires qui vont être prises à cette occasion", affirme-t-elle avec une morgue et une suffisance sans pareille.
On sait que la communauté internationale redoute l’idée du recomptage des voix telle qu’émise par un nombre croissant de Chefs d’Etat africains. Alliot-Marie croit savoir que la présence de Nicolas Sarkozy, président en exercice du G8 et du G20, à ce sommet de l’UA est un sésame et une porte ouverte aux sanctions et à une déclaration de guerre multiforme contre le Président Laurent Gbagbo. Mieux, elle sera une arme dissuasive contre les vélléités souverainistes des tenants de la thèse du recomptage des voix ou à un audit du processus électoral du 28 novembre dernier. L’Afrique devra donc sortir les muscles face aux injonctions de celui qui croit être devenu le maître du monde.
De deux choses, l’une donc. Soit la sortie d’Alliot-Marie est l’expression de la fébrilité qui habite la France officielle à l’approche de ce sommet, soit, elle s’inscrit dans un processus dont le but est de saper les fondements des discussions à ce sommet que l’on qualifie de sommet de vérité, de la rupture, de sommet qui devrait faire date dans l’histoire africaine en matière de défense de la souveraineté des Etats.
D’ailleurs sur la question, les conseillers de Sarkozy ont déjà dit à leur patron d’éviter le voyage d’Addis, de peur de se voir humilier par les prises de positions des uns et des autres. Malheureusement, Sarko a décliné l’offre, tellement l’envie de casser du Gbagbo lui fait perdre toute raison."
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