Abdoulaye Traoré: "Les armes des rebelles sont encore cachées au Burkina Faso"
Lu sur Cameroonvoice.com
Article publié le: 13 Août 2010 – Auteur: Yacouba Gbane – Source: Lebanco.net
"Après sa sortie de prison au Mali, Abdoulaye Traoré alias AB, ex-chef de guerre de Man, a regagné Abidjan. Dans cet entretien il dénonce les pratiques mafieuses de Guillaume Soro, Alassane Ouattara et du facilitateur, Blaise Compaoré dont le seul but est de faire tomber le Président Laurent Gbagbo. Il dénonce la complicité de certains pays.
Cela fait un bon moment qu’on ne vous entend plus. Qu’est-ce qui explique cela ?
Avez-vous des soupçons sur des personnes ?
Blaise Compaoré, des autorités maliennes, Guillaume Soro et sa bande. Sans oublier Tiken Jah. C’est le commandant de brigade qui nous l’a signifié. Selon lui, notre arrestation est une affaire politique. Mieux, il nous demande de pouvoir régler ce problème avec le ministre de la Sécurité malienne. Ainsi notre avocat a pris attache avec ce dernier. Il a confirmé les dires du commandant. Ils ont tenté de m’éliminer par empoisonnement en me donnant des médicaments. Sous prétexte que ce sont des remontants. Cela n’a pas marché. Un matin, ils nous ont envoyé devant le directeur de la police. Ce dernier nous annonce notre liberté. Mais il nous demande de ne plus faire des déclarations pour attaquer les personnalités citées plus haut si nous tenons à notre vie. Parce qu’elles n’ont pas apprécié nos interventions dans les journaux proches du Président Laurent Gbagbo. En plus, il nous reproche d’avoir fait échoué une attaque sur Abidjan.
Comment ?
Ils devaient attaquer le régime d’Abidjan dans le courant du mois de Mars. Leur coupayant échoué. Ils estiment que c’est nous qui avons informé à Abidjan. Alors que nous n’avions aucune information. Le coup était préparé depuis Ouagadougou. Nous vous avons dit dans une interview que Blaise Compaoré ne joue pas franc jeu. Il tient Soro dans sa main. C’est l’une des raisons du blocage dans l’application de l’Accord de Ouagadougou. Alassane Ouattara est également dans le coup. C’est lui le vrai père de la rébellion. Il veut prendre le pouvoir par les armes. Parce qu’il est convaincu qu’il ne pourra pas gagner les élections par les urnes. Toutes ses manigances qu’il a voulu faire pendant les opérations de l’audience foraine, de l’indentification et de l’enrôlement ont échoué. Le seul recours dans ce combat, sont les armes. Il est toujours dans la logique de coup d’Etat. Il n’a pas baissé les bras. Le pouvoir doit être vigilent. Alassane ne veut pas aller aux élections. Il est soutenu par Blaise Compaoré.
Pourquoi ?
Les Français ont mis la pression sur Blaise Compaoré. On lui demande de s’arranger pour qu’Alassane prenne le pouvoir. Il ne faut pas que les élections aient lieu. Blaise Compaoré veut se représenter aux présidentielles prochaines. Alors que la constitution de son pays ne le permet pas. Il veut avoir la caution de la France pour la tripatouiller. Ce qui a été fait. En retour, il doit satisfaire aux exigences de Sarkozy par rapport à la Côte d’Ivoire.
Alassane Ouattara a toujours nié la paternité de la rébellion...
Il ne peut tenir de tels propos. Il faut qu’il soit sincère. C’est lui qui a payé les armes pour nous. Nous disposons de quels moyens pour les payer. Chaque fin du mois, il déboursait la somme de 25 millions Fcfa pour notre nourriture. Alassane Ouattara ne dit pas la vérité. Nous sommes prêts à faire un débat avec lui. Nous avons les preuves. Ce monsieur montre qu’il est poltron. Il n’a pas les couilles pour assumer. Il nous a armés. Maintenant il fuit ses responsabilités. Ce sont les armes qui ont fait qu’il est devenu candidat exceptionnel. Le moment viendra où nous allons tout déballer. On le comprend il a peur d’aller au Tribunal pénal international. Dans tous les cas, il va répondre de ses actes un jour. Nous avons intégré la rébellion avec bon nombre de jeunes pour la cause d’Alassane Ouattara. Nous avons eu plusieurs réunions avec lui-même à Ouagadougou avant les attaques du 19 septembre 2002. Quelques fois, il nous faisait venir certains de ses émissaires. Il s’agit de Hamed Bakayoko, Amon Tanoh, Aly Coulibaly, Amadou Gon...
Tout le monde sait que c’est Ouattara qui nous a mis dans cette situation. Pour nous préparer, il a pris attache avec les autorités du Burkina Faso et du Mali pour qu’on soit logé et entraîner dans un camp militaire. Ce dernier a accepté. Ce qui a facilité notre attaque. On se rappelle quant le général français Joana est venu nous voir à Man. Il nous a demandé de faire tout pour qu’Alassane Ouattara arrive au pouvoir. Et qu’ils sont prêts à nous apporter un soutien logistique. Puisque la France veut que ce soit lui le nouveau Président de la Côte d’Ivoire pour remplacer Laurent Gbagbo. Il a tenu parole. Nous avons reçu du matériel, des treillis. Nos hommes ont été entraînés. En plus, l’armée française nous servait d’éclaireur. Ce sont les soldats de la Licorne qui nous donnait la position des Forces loyalistes. Si nous devons allés devant les tribunaux pour répondre de nos actes, Alassane Ouattara ne va pas échapper. On connait ceux qui ont fait le recrutement des hommes pour intégrer la rébellion.
C’est qui ?
C’est IB. Il était supervisé par des proches d’Alassane Ouattara. Aly Coulibaly, Hamed Bakayoko... Dans ces conditions est-ce qu’il peut nier la paternité de la rébellion ? Il faut qu’on nous prenne au sérieux. En plus la majorité des chefs de guerre ont été ses gardes du corps. A savoir : IB, Tuo Fozié, Mobio... Pendant que nous étions sur le terrain, on recevait toujours les encouragements d’Alassane Ouattara par des coups de fil téléphonique. Il nous demandait de tenir bon. Et de ne pas lâcher prise. Puisqu’on était plus loin de la victoire. On se rappelle également que lorsque les loyalistes avaient pris Man, il était dans tous ses états. Il était furieux.
En faisant de telles déclarations, n’avez-vous pas peur pour votre vie ?
On meurt une seule fois. Nous n’avons peur de rien. Nous ne craignons rien. Si nous avons peur, on ne serait pas venu à Abidjan. Nous avons le droit de dire la vérité rien que la vérité. Huit ans après la guerre, nous nous sommes rendu compte que nous avons pris le mauvais chemin. Nous ne disons pas cela pour que les Ivoiriens nous pardonnent. Nous reconnaissons avoir été induits en erreur. Ne dit-on pas que l’erreur est humaine.
Tiken Jah a quel rapport avec la rébellion ?
C’est grave ce que vous dites ?
En quoi c’est grave. C’est la vérité. Il le sait. Il ne peut pas le nier. C’est lui qui était chargé de galvaniser les troupes à travers des chansons. Il nous encourageait à réussir notre mission. Toutes ces connexions ne veulent pas de la fin de la guerre. Il mange dedans. C’est pourquoi, cela nous fait sourire quant on parle de désarmement." [...]
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